Plusieurs grandes entreprises américaines ont encouragé leurs employés étrangers titulaires d’un visa de travail à rester temporairement aux Etats-Unis. Selon l’agence Reuters, des géants technologiques comme Amazon et Microsoft en font partie. La raison en est la taxe introduite de manière inattendue sur les visas de travail de type H-1B.
Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi, de façon impromptue, une taxe annuelle de 100.000 dollars, soit quelque 85.000 euros, pour les travailleurs titulaires d’un visa de travail H-1B. Ce visa est largement utilisé par les entreprises technologiques américaines pour faire venir des spécialistes étrangers, principalement indiens, afin qu’ils travaillent pour elles aux Etats-Unis.
Selon le New York Times, Amazon employait ainsi plus de 10.000 travailleurs titulaires d’un tel visa en juin. De leur côté, Microsoft et Meta en occupaient chacune la moitié environ. Jusqu’à présent, ces visas ne coûtaient ‘que’ quelques milliers de dollars.
Eviter les voyages internationaux
Amazon, Microsoft et la banque américaine JPMorgan, entre autres, ont conseillé à leurs employés étrangers titulaires d’un tel visa de rentrer aux Etats-Unis avant le dimanche 22 septembre. La taxe entrera en vigueur immédiatement après. Parallèlement, des mesures sont prises pour empêcher le départ du personnel étranger. ‘Les titulaires d’un visa H-1B se trouvant actuellement aux Etats-Unis doivent y rester et éviter tout déplacement international, jusqu’à ce que le gouvernement ait publié des directives claires en matière de voyages’, peut-on par exemple lire dans un courriel adressé aux employés de JPMorgan.
Comme indiqué, cette mesure affectera de nombreux spécialistes originaires d’Inde. L’association indienne du secteur IT Nasscom a réagi avec inquiétude à cette annonce. ‘Cette taxe crée une grande incertitude chez les entreprises, les professionnels et les étudiants du monde entier’, y déclare-t-on. L’organisation a ajouté que des changements d’une telle ampleur ‘feraient mieux d’être accompagnés de périodes de transition appropriées, pour permettre aux organisations et aux particuliers de s’organiser de manière efficiente’.
Par cette mesure, le gouvernement américain souhaite offrir davantage d’opportunités d’emploi aux Américains. Des entrepreneurs du secteur technologique, dont Elon Musk, ancien allié de Trump, lancent en effet un avertissement sur le manque de talents nationaux pour occuper des postes clés aux Etats-Unis. Les entreprises technologiques craignent que l’embauche de travailleurs étrangers devienne considérablement plus coûteuse, voire impossible.