Le salon américain de l’emploi technologique pour les femmes envahi par les hommes

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Une conférence annuelle organisée dans la ville américaine d’Orlando, traditionnellement axée sur les femmes du secteur technologique, a soudainement accueilli un nombre écrasant de candidats masculins. Ils s’y sont principalement rendus pour trouver des emplois devenus de plus en plus rares dans le secteur.

Grace Hopper (1906-1992) fut une pionnière de l’informatique et un contre-amiral de la marine américaine. Elle a été, entre autres, la première à lancer le terme ‘bug informatique’. En sa mémoire est organisée chaque année depuis 1994 la Grace Hopper Celebration, une conférence et un salon de l’emploi pour les femmes dans l’industrie technologique. L’événement est sponsorisé par de grandes marques telles qu’Apple, Amazon et Bloomberg, et constitue un événement de réseautage important pour les femmes du secteur de la technologie. Mais le magazine américain Wired, qui avait un journaliste sur place, a découvert cette année une nouvelle niche parmi ce public: les hommes.

Des emplois rares

C’est en soi permis: les lois anti-discrimination s’appliquent en effet aux deux genres. Mais si les hommes s’intéressent soudainement à un tel événement, c’est uniquement pour une raison: les emplois qui pourraient les intéresser.

Les emplois technologiques constituaient autrefois un trajet de carrière sûr et lucratif aux Etats-Unis, mais au cours des deux dernières années, le secteur est entré dans une crise sans précédent. Les entreprises technologiques du monde entier ont déjà licencié 400.000 employés depuis début 2022. Des dizaines de milliers de ces licenciements résultent de réorganisations effectuées par des méga-entreprises telles que Meta, Microsoft, Google et Amazon. De nombreuses entreprises ont également gelé l’embauche.

Préjudiciable pour les femmes

Un afflux aussi soudain de candidats masculins est particulièrement préjudiciable pour la position des femmes dans le secteur, selon l’organisatrice AnitaB.org, qui a révélé à Wired une ‘augmentation de la participation de candidats s’identifiant comme des hommes’. Les femmes ne représentent qu’un tiers de tous les emplois technologiques aux Etats-Unis, comme il ressort des chiffres du US National Center for Science and Engineering Statistics.

Cullen White, chief impact officer d’AnitaB.org, a déclaré dans une vidéo sur X que certains participants mentaient sur leur identité de genre et que des hommes débauchaient chez les recruteurs l’espace et le temps pourtant destinés à combler l’écart entre eux et les femmes. ‘Ce sont là des moyens limités auxquels vous n’avez pas droit’, a-t-il conclu.

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