En moyenne 9 pour cent de salaire en moins: ‘La perte des droits d’auteur n’est que partiellement compensée’

© Hudson/Randstad Group
Michel van der Ven
Michel van der Ven Redacteur chez Data News.

Les entreprises technologiques belges sont confrontées aux conséquences de la réforme qui leur interdit de verser des droits d’auteur à leurs salariés. Cela les oblige à adopter des systèmes de compensation différents, souvent plus coûteux, ce qui a des effets tangibles pour les employés. Voilà ce qui ressort clairement de la toute dernière Tech Reward Survey.

La Tech Reward Survey est une enquête réalisée chaque année par la société de consultance en ressources humaines Hudson, une composante du groupe Randstad. Cette fois, 38.843 packs salariaux d’employés belges du secteur IT issus de 131 organisations ont été examinés. Cette dernière enquête, axée sur la réforme du droit d’auteur, a également révélé que l’écart salarial reste un problème dans un quart des entreprises technologiques. En outre, les chercheurs constatent une ‘augmentation notoire’ de l’adoption de budgets mobilité.

‘Impact majeur’

La Reward Survey de l’année dernière avait montré que 23 pour cent des entreprises technologiques accordaient des droits d’auteur à leurs employés, pour un montant médian de 640 euros par mois. Dans la plupart des cas, cela représentait un cinquième du salaire de base total. Cela concernait principalement les emplois dans le développement de logiciels, allant de l’ingénieur software à l’analyste fonctionnel. Cette année, après l’exclusion des développeurs de logiciels du régime fiscal favorable aux droits d’auteur, 3 pour cent des entreprises technologiques seulement versent encore des droits d’auteur. ‘Cela a un impact énorme sur le salaire de base’, affirme Hudson. ‘C’est ainsi qu’un ingénieur software voit son salaire de base baisser en moyenne de six pour cent. Pour des postes tels qu’analyste fonctionnel (17 pour cent) ou développeur (20 pour cent), cela va même jusqu’à un cinquième du salaire.’

Les employeurs tentent de compenser en partie cela avec, par exemple, des remboursements de frais généraux et des chèques-repas, mais selon la Tech Reward Survey, ces mesures sont souvent insuffisantes pour couvrir la perte totale. ‘Même si l’on considère le pack salarial global hors mobilité, la perte du salaire de base n’est pas entièrement compensée’, déclare Wouter Beuckels, senior manager chez Hudson. ‘En moyenne, il subsiste une baisse de 9 pour cent.’

Pack mobilité

Une conséquence supplémentaire de toutes ces compensations, c’est que les entreprises disposent de beaucoup moins de marge pour augmenter les salaires. Le nombre d’employés qui n’ont pas reçu d’augmentation salariale en plus de l’indexation, est passé de 40 à 54 pour cent.

Comme alternative, les entreprises se concentrent entre autres sur le pack mobilité, qui a été mis en œuvre dans pas moins de 35 pour cent des organisations technologiques. Un pourcentage nettement plus élevé que sur le marché belge dans son ensemble, où seulement 10 pour cent des entreprises proposent un budget mobilité.

L’écart salarial reste visible

Le secteur IT en Belgique est composé d’environ 70 pour cent d’hommes. Même si l’écart salarial ajusté n’est que de 0,31 pour cent, le problème reste principalement visible dans les fonctions supérieures. A mesure que le niveau d’emploi augmente, l’avantage salarial des hommes croît, et moins de femmes sont représentées aux postes de direction.

L’analyse montre qu’il y a un écart salarial de plus de 5 pour cent dans un quart des organisations, ce qui joue en faveur des hommes dans 17 pour cent des cas (et en faveur des femmes dans 8 pour cent des cas). Ce sont principalement les petites organisations qui obtiennent de mauvais résultats. ‘Le secteur a déjà franchi des étapes importantes, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour parvenir à une véritable égalité’, conclut Wouter Beuckels.

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