IA: vers une ‘apocalypse’ pour l’emploi au Royaume-Uni sans action gouvernementale
La montée en force de l’intelligence artificielle pourrait menacer jusqu’à près de 8 millions d’emplois au Royaume-Uni sans mesures gouvernementales qui inciteraient au contraire à enrichir le travail grâce à la technologie, selon une étude de l’Institut de recherche sur les politiques publiques (IPPR).
Dans un scénario du pire, jusqu’à 7,9 millions d’emplois pourraient disparaitre à terme, aussi bien dans des fonctions peu ou très qualifiées, allant du secrétariat à la gestion de données ou le graphisme, et se voir remplacées par des algorithmes, selon l’étude du centre de réflexion IPPR. Une telle “apocalypse” pour les emplois peut toutefois être évitée à l’aide de mesures fiscales qui inciteraient à enrichir les emplois de nouvelles fonctions pendant que certaines sont automatisées. L’étude recommande aussi de favoriser les emplois “verts” qu’il dit moins exposés à l’automatisation.
“L’IA générative pourrait mener à des perturbations énormes du marché du travail ou à l’inverse doper la croissance économique”, fait valoir Carsten Jung, économiste de l’IPPR. Le rapport affirme que 11% des tâches sont déjà exposées à une première vague d’automatisation qui menace les emplois à temps partiel, les emplois d’entrée dans l’entreprise, principalement occupés par les jeunes, par les femmes. Les postes de gestion de données, planification, gestion d’inventaires, service aux consommateurs ou l’administration, sont particulièrement menacés par cette première phase.
Lors d’une seconde vague, où l’IA serait intégrée dans des professions de plus en plus sophistiquées, l’étude estime que 59% des tâches “cognitives” pourraient être touchées, ce qui concernerait des emplois à salaires plus élevés (création de bases de données par exemple, ou graphisme). Si Londres agit avec des mesures protectrices, l’IPPR estime que les postes pourraient être enrichis, ce qui n’entraînerait pas de pertes d’emplois mais génèrerait un gain de PIB de 13% en dopant la productivité. A l’inverse le scenario le plus destructeur d’emplois n’entraînerait pas de gain de PIB, projette l’étude.