Décès de John Akers, ex-directeur d’IBM
Directeur d’IBM de 1985 à 1993, John Akers ne réussit pas dans son intention de réformer l’entreprise en profondeur.
IBM annonce que son ex-directeur, John F. (pour Fellows) Akers est décédé le 22 août dernier à l’âge de 79 ans. Ancien pilote d’avion de la Navy, il est entré au service d’IBM en 1960, où en tant que vendeur notamment, il collabora au succès du System/360 (et plus tard du System/370) – les familles de mainframes qui ont fait d’IBM l’entreprise du top absolu dans le secteur informatique. John Akers progressa rapidement dans l’entreprise avec pas moins de “16 promotions en 23 ans”.
Sixième CEO en des temps difficiles
En 1982, Akers est devenu président d’IBM, avant d’être nommé CEO (le sixième) de l’entreprise en 1985. En 1986, il assuma aussi la présidence du conseil d’administration.
Akers releva le grand défi de diriger IBM dans une période, où le PC révolutionna tout le paysage de l’informatique professionnelle en réduisant fortement l’importance du mainframe.
Même si sous la direction d’Akers, IBM est parvenue à proposer, outre le mainframe, tant son propre PC que les systèmes AS/400 et RS/6000 Unix populaires, les résultats furent décevants au cours de cette période. Akers tenta d’y faire face à coups de restructurations et de phases de licenciements (un peu moins de 50.000 collaborateurs). Son plan de scinder IBM en plusieurs entités plus petites et d’en vendre certaines, il ne réussit finalement pas à le faire passer. Durant les deux dernières années de son mandat, IBM essuya une perte de 7,83 milliards de dollars.
En 1993, après avoir rempli pendant 8 ans sa top-fonction, il fut remplacé par Lou Gerstner, qui venait de chez RJR Nabisco Holdings. C’est la première fois du reste que l’on choisissait quelqu’un n’appartenant pas à IBM. Gerstner interrompit directement le plan de scinder l’entreprise, réalisa 7 milliards d’économies et mit entre autres l’accent sur la division des services (et sur la possibilité de répondre en tant qu’entreprise à tous les besoins du client). Pendant sa direction, l’action d’IBM grimpa de quelque 40 dollars à 175 dollars, même si Gerstner ne parvint pas à empêcher la croissance et la domination d’entreprises comme Microsoft et d’autres.
L’ultime ‘IBM man’
John Akers symbolisa pleinement l’image d’IBM – costume foncé, chemise blanche, cravate colorée, etc. – et les valeurs qu’elle représentait. “We were very square”, affirma-t-il dans une interview en 2011. “Les clients sentaient qu’ils pouvaient compter sur nous.”
Sam Palmisano, le successeur de Gerstner et ex-executive assistant de John Akers, a qualifié John Akers d’ultime ‘company man’. “Les gens aimaient John Akers car ils savaient qu’il se donnait à fond pour eux. Celz valait tant pour les employés d’IBM que pour les clients en général. […] John était tellement dévoué à l’entreprise et à sa culture.”
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