“Comment me comporter dans un monde virtuel?”, selon IBM
Costume sombre, chemise blanche, cravate de bon goût: des années durant, c’était un jeu d’enfant de reconnaître un collaborateur d’IBM dans un groupe d’informaticiens. Même si l’entreprise s’est aujourd’hui assouplie, elle est néanmoins la première à publier explicitement des règles en matière de comportement et de présentation à destination de ses employés dans le monde virtuel.
Costume sombre, chemise blanche, cravate de bon goût: des années durant, c’était un jeu d’enfant de reconnaître un collaborateur d’IBM dans un groupe d’informaticiens. Même si l’entreprise s’est aujourd’hui assouplie, elle est néanmoins la première à publier explicitement des règles en matière de comportement et de présentation à destination de ses employés dans le monde virtuel.
Le chef de file d’IBM, Thomas Watson Sr., a fait pendant longtemps plané une ombre du 19ème siècle sur les collaborateurs de sa société. Vêtements, comportement, activités: les règles parfois très précises n’étaient pas sans refléter le passé strictement protestant du méthodiste Watson. Des voix s’élèvent à présent pour trouver quelque peu déplacés ces principes édictés par IBM en matière de comportement et de look dans le monde virtuel – ou ‘3D Internet’, comme le qualifie IBM – et pour évoquer un frein possible à l’utilisation de ces environnements.
De ces règles, il apparaît en tout cas qu’IBM invite ses employés à faire preuve de circonspection et – on commence à connaître la chason… – dans l’incertitude d’en référer à la direction. Il ne s’agit pas seulement d’une question d’outrepasser ses compétences, mais aussi de respecter les principes IBM en matière de confidentialité et de propriété intellectuelle qui doivent être suivis aussi dans les activités ayant pour cadre le monde ‘réel’ (les IBM Business Conduct Guidelines). Les règles en matière de comportement (inacceptable) au sein d’IBM doivent aussi être respectées.
Deux caractéristiques du ‘monde virtuel’ sont ici mises en évidence: la vie très longue qu’ont des déclarations ou des actes sur l’internet et la nature fondamentalement ‘publique’ de ces mondes. Bref, sans mesures complémentaires, un monde virtuel n’est aujourd’hui pas l’endroit propice pour mener des discussions confidentielles et/ou contractuelles.
Une attention particulière est accordée à la présentation de l’habitant du monde virtuel, à savoir l”avatar’, la manière de paraître dans ce genre de monde. “Montrez clairement que vous êtes un employé d’IBM lorsque vous vous présentez au nom de l’entreprise et votre présentation doit être soignée et adaptée aux activités dans lesquelles vous êtes impliqué”, dixit IBM. C’est assurément sur ce point que surgissent le plus clairement les réminiscences à l’ère des ‘costumes soignés’ d’IBM.
Si vous rencontrez quelqu’un qui se comporte comme un employé d’IBM dans sa présentation ou ses déclarations, “cela ne constitue pas la garantie que ce personnage fait vraiment partie d’IBM”, prévient la société. IBM affirme aussi qu’un avatar à la particularité partagée ne peut être utilisé pour des activités professionnelles d’IBM, sauf autorisation explicite de la direction. Il est manifeste que la responsabilité joue ici un rôle, à savoir que ce genre d’avatars partagés peut être aussi intéressant (par exemple comme point de contact standardisé pour le support).
L’initiative est par ailleurs jugée de manière positive par les e-conseillers, tels Robin Wauters, ‘social media consultant Edentity’: “IBM démontre ainsi qu’elle est consciente du fait que les principes comportementaux à l’égard de son personnel ne doivent pas être partagés en ‘offline’ et ‘online’, mais que des codes comportementaux spécifiques sont d’application pour la représentation professionnelle dans les mondes virtuels comme Second Life, There ou Entropia Universe. Je recommanderais à chaque organisation d’intégrer les directives d’IBM en tant que base à leur politique du personnel, parce qu’elles reposent avant tout sur le bon sens et témoignent d’une notion empirique des opportunités que ces mondes virtuels ont à offrir.”
Pour toutes les personnes intéressées, les ‘IBM Virtual World Guidelines’ se trouvent sur:[http://domino.research.ibm.com/comm/research_projects.nsf/pages/virtualworlds.IBMVirtualWorldGuidelines.html]
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