Chasseur de têtes digne de confiance recherche informaticien confiant en lui
Un rendez-vous avec un chasseur de têtes s’apparente pour beaucoup à une visite chez le dentiste: on y va que quand on a très mal. Il vous reçoit avec le sourire, il vous endort avec une petite piqûre et un mot rassurant. Pourtant, vous ne vous sentez pas vraiment à l’aise au moment de vous étendre, d’ouvrir la bouche et d’entendre la fraiseuse. Vous savez qu’il faut y passer, mais vous auriez préféré une autre solution.
En réalité, certains confrères se comportent effectivement comme des dentistes qui feraient des économies sur l’anesthésie et qui utiliseraient une Black & Decker à la place du matériel adéquat. Dommage! Car notre métier offrirait bien plus de valeur ajoutée s’il était effectué par de vrais professionnels. A mon sens, un chasseur de têtes doit jouer quatre rôles majeurs: recruter, informer, refléter et coacher.Le recruteurLe recrutement est le coeur de métier de la profession, ainsi que pratiquement la seule source de revenus: une entreprise cherche, le chasseur de têtes trouve, l’entreprise engage, le chasseur de têtes facture. Il s’agit d’une intervention ponctuelle dans la carrière du candidat. Aux yeux de ce dernier, le chasseur de têtes tient le rôle d’un intermédiaire de qualification. Un intermédiaire qui est à prendre au sérieux: c’est souvent lui qui fera la différence quant à l’obtention du poste convoité. Le chasseur de têtes doit pour ce faire être expert en techniques d’interview et de recrutement et il doit s’obliger, autant par rapport aux candidats qu’aux entreprises, d’appliquer une stricte discipline déontologique.L’informateurPlus le chasseur de têtes est spécialisé, mieux il connaît un marché spécifique: les technologies, les services et produits, les différents métiers et fonctions, les grilles salariales, les formations, les cultures et styles de management des principaux acteurs sur chaque segment ou niche de son marché. Tout cela peut signifier une forte valeur ajoutée pour quiconque veut se préparer à trouver et évaluer un nouveau défi professionnel: quelle entreprise vous correspond et pourquoi, allez-vous vous entendre avec tel manager, l’entreprise est-elle en mesure de vous faire une proposition financière intéressante ou êtes-vous impayable selon leurs normes salariales, quelles sont les possibilités d’évolution et de carrière pour quelqu’un comme vous dans cette entreprise, etc.D’un côté, vous pouvez ainsi éviter de perdre du temps pour des sollicitations inutiles ou au contraire, être supermotivé et bien documenté pour faire la différence par rapport à d’autres candidats. L’entreprise ne doit pas nécessairement être cliente auprès du chasseur de têtes. La relation de confiance entre le candidat et le chasseur de têtes et sa connaissance du marché sont déterminantes. D’un autre côté, la qualité de l’information fournie sur le secteur concerné est souvent inversement proportionnelle avec la facilité à facturer du chasseur de têtes…Le miroir au murA quel point vous connaissez vous vous-même? Comment pouvez-vous vous mesurer objectivement? Vous pensez donner une telle impression, alors que vous donnez peut-être l’impression inverse. Vous êtes persuadé d’être un super-expert, alors que vous n’êtes en fait qu’un amateur éclairé. Un chasseur de têtes expérimenté peut faire office de miroir et mieux évaluer vos aptitudes, attitudes et votre potentiel. Il dispose d’une base de comparaison beaucoup plus large que vous grâce aux milliers de candidats et dizaines d’entreprises qu’il a interviewés et analysés. Pour des chasseurs de têtes chevronnés, ces chiffres sont à prendre littéralement.En outre, le miroir est également utile en cas d’incompréhension ou de grosse frustration. Vous avez raté une promotion d’un cheveu ou pire, vous êtes poliment éconduit et ne comprenez pas pourquoi.En posant les bonnes questions introspectives, vous repartirez de chez le chasseur de têtes beaucoup plus calme et en comprenant clairement le pourquoi et surtout, l’élément de votre profil qui a joué un rôle déterminant. Il est évident que le chasseur de têtes ne doit pas être un spectateur distrait, mais bien s’impliquer personnellement. Tout comme il doit avoir des qualités psychologiques et organisatrices et connaître la culture de l’entreprise cliente. Un bon chasseur de têtes doit impérativement pouvoir adapter son agenda personnel aux circonstances.Le coachLe grand mot est tombé. En effet, le rôle le plus difficile et sans doute le plus important est celui de coach. Dernièrement, j’ai rendu visité à un médecin spécialisé dans les techniques orthomoléculaires. Non pas parce que j’étais malade, mais bien parce que je voulais savoir ce qui allait me garder en bonne santé pour les 15 prochaines années. Un chasseur de têtes peut jouer un rôle comparable pour ce qui est de la carrière professionnelle. A côté d’interventions ponctuelles telles que le recrutement, l’information et le jeu de miroir, notre rôle principal est d’être une sorte de “docteur de carrière”, capable de répondre à des questions telles que : quelles sont aujourd’hui les fondations de votre valeur ajoutée de demain et comment maintenez-vous cette valeur à long terme? Comment et où pouvez-vous déployer tout votre potentiel le plus rapidement possible? Que devez-vous faire pour rester compétitif sur le marché du travail dans 10 ou 15 ans? Quelles ambitions sont démesurées et lesquelles peuvent faire de vous le “king”?En matière de ressources humaines, tout est question de perception, ce qui ne rend pas les choses plus faciles. Il s’agit de gagner la confiance et de pouvoir donner de sa personne. Deux avis valent mieux qu’un seul, mais 10 avis que l’on n’écoute pas, c’est du gâchis. En tant que candidat, vous choisissez vous-même le type de relation que vous voulez engager avec un recruteur. En fin de compte, c’est toujours vous qui définissez quel est le rôle du chasseur de têtes par rapport à vous-même. Le respect et la confiance sont, comme toujours, à la base de tout.
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