L’intelligence artificielle et les données restent tout en haut de l’agenda des décideurs IT belges pour 2025. Parallèlement, la situation géopolitique tendue représente une préoccupation toujours plus grande quant à la dépendance aux fournisseurs technologiques non-européens.
Voilà ce qui ressort du Beltug Priorities Compass annuel, un questionnaire envoyé à plus de 400 directeurs numériques belges, passant en revue les principales priorités et préoccupations. Le besoin de mettre en œuvre l’intelligence artificielle constitue sans aucun doute l’incitant majeur pour l’année à venir. Plus de la moitié des décideurs ICT signalent que l’intégration de l’IA dans l’environnement IT représente une top-priorité. Cette accélération vers l’IA s’accompagnera aussi de nouveaux défis sur le plan de la sécurité, de la confidentialité et de la législation européenne sur l’IA. La façon dont les organisations traitent leurs données, sera de ce fait encore plus cruciale.
‘Tout comme les années précédentes, il subsiste beaucoup de questions à propos de la politique et de la gestion des données, mais l’angle d’approche a changé’, affirme Ann Guinée, Communication Manager & Operations Lead chez Beltug. ‘Davantage d’attention est accordée à la différence entre les données sensibles et celles qui le sont moins. Qui pourra y avoir accès et qu’en sera-t-il des acteurs tiers tels que les prestataires de service?’ Selon elle, une autre question qui se pose, est de savoir comment éviter que les modèles d’IA des fournisseurs cloud soient formés sur la base des données propres de l’entreprise.
La souveraineté numérique incombe au conseil d’administration
Le fait que nous sommes et serons tous très dépendants de fournisseurs de nuages et de logiciels non-européens, n’est pas une nouveau, mais l’actuelle instabilité géopolitique place le sujet encore davantage sur le radar. Les organisations belges veulent mieux cartographier et limiter les risques de cette dépendance et recherchent donc plus activement des alternatives européennes. La question de la souveraineté numérique outrepasse l’aspect purement technique et est devenue un thème stratégique qui relève du conseil d’administration. Danielle Jacobs, CEO de Beltug, insiste sur cette responsabilité incombant à l’organe d’administration: ‘Le conseil d’administration a la charge de la gestion des risques, de la stratégie, des finances et de l’image d’une organisation. Et dans chacun de ces domaines, la numérisation change la donne. Cela signifie que les administrateurs devront se pencher plus souvent sur l’impact (potentiel) de la numérisation. L’IA, la gestion des données, la dépendance aux grands fournisseurs IT, la cybersécurité ne pourront plus être ignorés par le conseil d’administration. Ce dernier devra évidemment disposer de la connaissance nécessaire en la matière.’
La cybersécurité et la mise en conformité demeurent les pierres angulaires
Dans le prolongement des tensions géopolitiques, la cybersécurité demeure – heureusement – une top-priorité absolue. La mise en œuvre concrète de la directive NIS2 rendue plus stricte, en vue d’accroître la cybersécurité dans des secteurs cruciaux, est un important axe prioritaire. De plus, les organisations sont confrontées à un flux croissant de nouvelle lois européennes en matière d’IA, de données et de cybersécurité. Cela augmente d’autant la complexité et met plus de pression sur la gestion des vendeurs. Les CIO sont préoccupés par la façon dont ils pourront garantir la mise en conformité de leurs fournisseurs tout au long de la chaîne des valeurs.
La numérisation est devenue un défi stratégique
Enfin, les résultats du questionnaire révèlent que les considérations éthiques et la durabilité gagnent aussi en importance. Pouvoir utiliser de manière éthique l’intelligence artificielle et contrôler la stratégie IT sur la base de KPI (Key Performance Indicators) durables se situe tout en haut de la liste des priorités. La conclusion générale des CIO belges est claire: la numérisation n’est plus un thème IT isolé, mais un défi stratégique fondamental qui doit être abordé en connaissance de cause au niveau le plus élevé de l’organisation.