L’enquête Career Guide: L’informaticien entend être valorisé

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Bien sûr que la pression au travail dans l’IT est importante. Mais le manque de valorisation et de reconnaissance touche encore plus l’informaticien. A tel point d’ailleurs qu’il y voit la raison principale d’un éventuel changement d’employeur.

Qu’est-ce qui motive l’informaticien ? Que recherche-t-il dans son travail ? Et pour quelle raison souhaite-t-il partir ou rechercher un autre emploi ? Voici quelques semaines, nous avons posé ces questions et bien d’autres à vous, cher lecteur/chère lectrice, dans le cadre d’une enquête en ligne. Il ressort de l’enquête Career Guide que la reconnaissance et la satisfaction au travail sont les motivations principales pour les informaticiens, suivies de la motivation intrinsèque et de la passion pour le travail. Par ailleurs, l’informaticien apprécie manifestement les défis. Lorsque nous comparons leur réponse à celle des non-informaticiens de l’enquête, il apparaît que les informaticiens attachent beaucoup plus d’importance (57%) que les autres fonctions (43%) à des ‘tâches et projets exigeants’ comme motivation de leur emploi. Voilà qui s’inscrit dans l’esprit actuel de la génération IT moderne où l’employé ne choisit pas seulement une entreprise, mais aussi – et parfois même surtout – le type de projets sur lesquels il souhaite travailler.

Energivores

Si l’on s’intéresse aux éléments les plus énergivores, il faut constater sans surprise que la ‘pression élevée au travail’ figure en haut de la liste – plus précisément à la 2e place. En revanche, le ‘manque de reconnaissance et de valorisation’ se positionne en 1ère position dans la consommation d’énergie des informaticiens. Ainsi, la moitié des répondants considère ce manque comme le plus gros énergivore. Par ailleurs, 4 sur 10 indiquent que la pression élevée au travail constitue un problème.

Autres éléments en haut de la liste des répondants IT : une communication défaillante, le manque de vision de l’entreprise et des attentes peu claires. Bref, il semble que l’informaticien recherche surtout une description de fonction précise qui lui permet non seulement de relever des défis, mais aussi d’être valorisé.
Interrogé sur le point de savoir quel élément énergivore vous incite effectivement à changer d’emploi, la réponse n° 1 est le manque de reconnaissance et de valorisation – pour 32%, soit 1 informaticien sur 10 – davantage que la pression au travail (12%). Pour plus de 2 informaticiens sur 10, la culture de travail toxique (22%) et l’environnement de travail négatif (20%) incitent à rechercher un autre emploi. Par ailleurs, le manque de vision de l’entreprise figure aussi dans les critères majeurs pour 18%.

Recherche d’un nouvel emploi

Mais ce n’est pas parce qu’une personne indique que ces raisons l’inciteraient à changer d’emploi qu’elle recherchera/trouvera effectivement un nouveau travail. C’est ainsi que notre enquête montre que 73% des répondants n’ont pas vu leur situation d’emploi se modifier au cours des 12 derniers mois, tandis que 14% ont bien changé d’emploi. Pour les employeurs, il est important de comprendre que plus de la moitié (53%) répond ‘parfois’ à la question de savoir s’il/elle a été contacté/e pour un nouvel emploi. Et 15% entament toujours des négociations. À noter également qu’à peine 1 sur 3 (32%) ne réagit jamais face à une telle question.
Si l’on formule autrement cette question – avez-vous recherché un nouvel emploi au cours de l’année écoulée –, 21% répondent par l’affirmative. Précisons que si l’on s’en réfère aux résultats des années précédentes, on constate une nette tendance à la baisse. En 2020 en effet, le nombre de ‘demandeurs d’un nouvel emploi’ actifs était encore de 44% – même si la période du coronavirus n’était sans doute pas étrangère à ce résultat. Depuis lors, ce pourcentage est en diminution constante. Autre évolution marquante au cours de ces années : les canaux utilisés pour la recherche d’emploi. C’est ainsi que le support privilégié pour trouver un nouveau travail est LinkedIn. Ainsi, pas moins de 62% affirment utiliser – ou pourraient utiliser – LinkedIn dans leur quête d’un nouveau défi. Les tableaux d’offres d’emploi traditionnels viennent en 2e position (32%), suivis de près par les chasseurs de tête (31%) et les amis/connaissances – ce que l’on pourrait qualifier de réseau personnel.

Quels sont les avantages décisifs ?

L’informaticien moyen est très à l’aise face à son paquet salarial, mais nous le savions déjà lors des enquêtes précédentes. Tous les avantages extra-légaux imaginables figurent en général dans son enveloppe salariale, sachant que les régimes de bonus ne sont souvent pas très loin. Et certains de ces avantages pèsent à ce point dans le paquet salarial que leur suppression serait un argument déterminant pour changer d’employeur. Avec en 1ère position : la voiture de société. Ainsi, 46% des informaticiens déclarent que la suppression de la voiture de société les inciterait à chercher un nouvel emploi. Reste que ce n’est pas seulement l’aspect matériel qui prédomine, puisqu’on retrouve en 2e et 3e places la possibilité de télétravailler et les horaires flexibles. En d’autres termes, l’informaticien attache beaucoup d’importance à la flexibilité dans la répartition de ses tâches. Cela se confirme également dans les réponses à la question de savoir quels seraient les critères déterminants dans le choix d’un nouvel emploi. Certes, le salaire vient logiquement en 1ère position, mais l’équilibre travail/vie privée, la situation géographique et même une certaine autonomie dans le travail suivent dans le classement.

Méthodologie

L’enquête Career Guide a été menée fin avril par Roularta Research dans le cadre d’un questionnaire en ligne auprès du lectorat de Data News, via des mailings ciblés, des lettres d’information et les médias sociaux. 1.188 répondants ont complété l’enquête, dont 783 en totalité. 745 répondants étaient actifs dans une fonction IT : 418 d’entre eux ont entièrement complété l’enquête. A noter par ailleurs que 300 d’entre eux travaillent comme informaticiens dans le secteur IT traditionnel. Autre élément intéressant à noter pour mieux cadrer les résultats : plus de la moitié des répondants ont plus de 50 ans.

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