Shade consolide le volet ‘fonctionnalités’ des médias numériques

Le message de Shade: perdre des fichiers n’est plus une option. © DVD
Dries Van Damme

La collaboration en matière de médias numériques, quésaco? Aujourd’hui, elle reste trop souvent laborieuse. Il suffit de constater les tracas liés à l’envoi et à la réception de fichiers volumineux. Shade propose une solution qui part de l’expérience utilisateur et regroupe les fonctions qui étaient jusqu’à présent dispersées dans différentes applications.

Il fut un temps où la publicité et le marketing étaient des activités purement analogiques. Difficile de se l’imaginer aujourd’hui… Les designers travaillaient avec des ciseaux et du papier, la retouche des photos se faisait à la main et la vidéo restait l’apanage de spécialistes. La différence avec aujourd’hui ne pourrait être plus grande. Le marketing et la communication, les ressources humaines, ainsi que l’ingénierie et la finance: tous ces domaines sont très friands de photos et de vidéos.

Haro sur les envois

‘Aujourd’hui, toute entreprise est une entreprise de contenu’, constate Brandon Fan, CEO et cofondateur de Shade. ‘Le contenu numérique n’est plus depuis longtemps l’apanage des entreprises médiatiques.’ Data News a rencontré la startup Shade Inc. à New York, dans le cadre de l’édition annuelle de l’IT Press Tour sur la côte est des États-Unis. ‘Et que constatons-nous? Les gens passent énormément de temps à envoyer des fichiers. Autre élément frappant: chaque application ne fait qu’une seule chose.’ Quoi que vous souhaitiez faire avec une photo, une vidéo ou un fichier audio, vous devez à chaque fois enregistrer le fichier, le modifier dans une autre application, puis le transmettre.

Brandon s’est dit qu’il y avait moyen de faire mieux. Sans doute aussi après avoir vu les budgets en jeu dans ce domaine. À titre d’exemple, Adobe a déboursé 1,2 milliard de dollars pour acquérir Frame.io, une application dématérialisée permettant de donner des instructions pour le montage vidéo. Brandon a lancé Shade il y a trois ans. Son objectif était clairement défini: proposer, via une seule application, une alternative à la panoplie d’applications dont vous aviez besoin jusqu’à présent pour collaborer autour de photos et de vidéos.

Tout sous un même toit

Le résultat est une application qui rappelle quelque peu Frame.io. Vous pouvez également consulter des fichiers et poster des commentaires dans Shade. Mais l’application ressemble aussi un peu à Dropbox, car elle permet de facilement y placer des fichiers à partager. La force de Shade réside dans le fait qu’il regroupe toutes sortes de fonctionnalités sous un même toit. ‘Transférer des photos avec WeTransfer, y apporter des modifications, puis les renvoyer avec WeTransfer? C’est tout simplement laborieux’, confie-t-il. ‘Ou que faire si vous avez approuvé une vidéo dans Frame.io? D’une manière ou d’une autre, la version finale doit encore vous parvenir.’

Plusieurs personnes travaillent ainsi simultanément à l’édition et à la mise à jour de différentes versions. Cette situation conduit souvent à des erreurs, à des modifications effectuées dans les mauvaises versions, à la perte de fichiers, etc. C’est précisément ce que Shade permet de résoudre. ‘Parallèlement, nous nous occupons également des coûts et de la gestion des outils qu’une entreprise utilise aujourd’hui’, poursuit Brandon. ‘Le CFO souhaite réduire les coûts liés à tous ces différents outils. Le CIO souhaite simplifier la gestion de l’accès aux outils et du traitement des données. Et le service marketing souhaite retrouver plus facilement les fichiers des projets antérieurs. Nous veillons à ce qu’aucun fichier ne soit plus perdu.’

Les avantages du cloud sont décisifs

Shade promet donc non seulement de comprimer les coûts, mais aussi de supprimer une bonne partie de la complexité. Selon Brandon, si vous achetez toutes les fonctionnalités que Shade regroupe par le biais d’outils distincts, vous payerez jusqu’à cinq fois plus. La complexité? Elle recule spontanément, car tout se trouve dans un seul environnement. ‘Tout le monde voit le même disque et peut partager des fichiers’, confie-t-il. Mais vous travaillez dans le cloud. ‘Si vous avez besoin d’éléments graphiques de très haute qualité, l’installation sur site reste certainement intéressante. Mais, dans la plupart des cas, et surtout si vous disposez d’une connexion par fibre optique, une solution dématérialisée est amplement suffisante. Les avantages du cloud sont alors tout simplement décisifs.’

Au cours des trois dernières années, Shade a levé cinq millions d’euros pour développer la solution. Le prix de l’outil est basé sur le nombre d’utilisateurs et le volume de données. En moyenne, les entreprises s’engagent avec Shade pour 10 à 15 000 dollars par an. En 2025, elle totalisait une centaine de clients, soit un chiffre d’affaires de 1,5 million de dollars. ‘Mais les choses évoluent rapidement’, constate Brandon. ‘Pour 2026, nous visons la barre des dix millions.’ En proposant un workflow pour la collaboration autour de la vidéo, Shade a déjà résolu le problème le plus difficile. L’entreprise souhaite désormais étendre son idée à d’autres flux documentaires.

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