L’entreprise de stockage estonienne Storadera à la conquête de l’Europe

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Els Bellens

La jeune pousse établie en Estonie tente de conquérir le marché européen du stockage et d’y devenir aussi efficiente que possible dans l’optique d’une réduction des coûts.

Storadera propose ‘S3 object storage’ principalement aux grandes entreprises et aux prestataires de services. La startup facture un forfait de six euros par téraoctet et par mois, sans frais ou limites supplémentaires. ‘Nous avons cherché notre inspiration chez BackBlaze. Je pensai ensuite que nous pouvions mieux faire’, déclare Tommi Kannisto, fondateur et CEO de Storadera à un groupe de journalistes IT lors de l’IT Press Tour à Londres.

Ce ‘mieux faire’, c’est surtout se focaliser sur l’efficience. ‘Je suis ingénieur et en tant que tel, je veux résoudre des problèmes compliqués’, ajoute Kannisto, qui met toute son expérience au profit de prix plutôt abordables que sa petite entreprise est capable de proposer. ‘Nous voulons offrir des solutions logicielles plutôt que de recourir à davantage de matériel.’

Et de citer l’exemple du logiciel client transférant essentiellement d’assez petits fichiers vers les serveurs de stockage. Pensez ici à des fichiers de 100 à 500 Ko. ‘Les unités de disque dur n’y arrivent pas’, explique-t-il. ‘Elles imposent une limite sur la quantité de fichiers qui peuvent être transférés.’

Pour y faire face, Storadera exploite des blocs variables, contrairement aux blocs fixes utilisés par de nombreuses firmes de stockage. ‘En cas de forte charge, nos blocs sont plus grands et si la charge est moindre, les blocs sont plus petits.’ Tout cela devrait permettre l’utilisation d’unités de disque dur pour le traitement du stockage, au lieu de SSD. Kannisto: ‘Cela se traduit par un flux stable de données, ce qui facilite un stockage rapide sur HDD, avec les garanties de latence nécessaires pour les clients.’

Dans l’UE

Storadera est établie en Estonie, donc dans l’UE. Cela peut être un avantage dans le climat géopolitique actuel. Kannisto reconnaît cependant que l’Estonie, située dans l’ex-Europe de l’est, peut aussi apeurer des clients pour sa proximité avec la Russie.

Son entreprise croît de manière permanente. C’est ainsi qu’en 2024, elle a connu une progression de 83 pour cent par rapport à 2023. Le bénéfice est à l’avenant, selon Kannisto. Storadera possède aujourd’hui une centaines de clients, dont la majorité en Estonie (l’entreprise travaille notamment pour le cloud gouvernemental estonien), mais il y en a aussi en Lituanie, en Suède, en Allemagne et aux Pays-Bas. Elle stocke des données non seulement en Estonie même, mais aussi dans un centre de données à Amsterdam aux Pays-Bas. Elle aspire en outre à davantage de centres de données en Allemagne et en Grande-Bretagne. Actuellement, Storadera recherche encore de l’argent supplémentaire pour s’étendre par exemple aux Etats-Unis ou au Canada et en Asie.

 

 

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