Cela fait une vingtaine d’années déjà que Dynamic Drive Pool (DDP) fabrique du matériel de stockage spécifique pour les entreprises de médias. Le système SAN s’est adapté aux caractéristiques de ce marché de niche, selon le fondateur de la firme.
Chaque secteur est unique en son genre, et cela a des conséquences sur l’équipement utilisé. ‘Les médias et les loisirs ont des particularités qu’on ne retrouve pas dans l’IT générale’, déclare Jan de Wit d’Ardis Technology à un groupe de journalistes lors de l’IT Press Tour à Amsterdam, où Data News était présent.
Parmi ces particularités, de Wit évoque par exemple les protocoles liés à la synchronisation audio et vidéo. ‘Ils ne suivent pas le même trajet, surtout s’ils sont transférés via internet, mais ils doivent néanmoins être envoyés de manière synchrone’, selon de Wit. Il en va de même pour les collaborateurs qui traitent et gèrent ces fichiers médiatiques. Traditionnellement, ils utilisent souvent des Mac, alors que le département IT de l’entreprise a recours à des serveurs Windows. ‘Les ingénieurs broadcast sont donc en grande partie laissés tranquilles par ce département IT.’
Marché de niche
Il s’agit donc d’un marché de niche spécifique, mais sur lequel Jan de Wit et le co-fondateur Bart Thissen ont vu des opportunités. Ils ont par conséquent créé l’entreprise Ardis Technology en 2006 à Arnhem aux Pays-Bas. Aujourd’hui, ils disposent de partenaires de distribution dans le monde entier. DDP est elle-même une firme privée. Jan de Wit: ‘Nous ne sommes responsables que vis-à-vis de nos clients, pas des actionnaires.’
Fondamentalement, DDP propose un ensemble SAN (‘Storage Area Network’) à ‘project caching’. Le matériel de l’entreprise est équipé d’un système de fichiers auto-développé, l’Ardis Virtual File System (A/VFS). ‘Cela n’a pas été sans peine, mais pour nous, c’était la meilleure décision à prendre. Nous sommes encore et toujours en train d’y ajouter de nouvelles fonctionnalités’, explique de Wit. A l’entendre, il dispose ainsi également de quasiment le seul système de fichiers SAN développé en Europe.
Dossiers
L’une des particularités du système est qu’il repose sur des dossiers et pas des fichiers. Le traitement vidéo s’effectue généralement sur base de projets. Contrairement aux systèmes NAS traditionnels, l’A/VFS prend par conséquent conscience des liens entre fichiers et dossiers.
Si vous ouvrez un projet, les fichiers connexes aboutissent automatiquement et temporairement dans une cache SSD rapide. Le personnel de traitement obtient ainsi directement accès à leurs données, alors qu’elles sont transférées en sécurité vers un disque dur. ‘Cela doit donner aux opérateurs la sensation d’un SSD, mais avec une capacité suffisante que pour faire tourner leurs médias’, assure de Wit. ‘Car seules les entreprises très riches peuvent se payer un environnement ne comportant que des SSD.’ L’ensemble du processus s’effectue ainsi sans changer la structure des dossiers, et le système tient en outre l’utilisateur au courant de manière transparente de la localisation de ses fichiers.
Côté hardware
Ardis vend du hardware à déployer sur site. Dans la pratique, il s’agit actuellement de systèmes hybrides à HDD et SSD. Les clients choisissent eux-mêmes où mettre leurs fichiers. La plupart optent pour HDD, alors que la project cache et les plus petits fichiers qui doivent souvent être invoqués, sont placés sur un SSD. Le prix de vente d’un système de base est de quelque 14.000 euros.