iRODS dissocie l’utilisateur de données de l’infrastructure

© Getty Images

Il est déjà suffisamment compliqué de gérer de grandes quantités de données, comme c’est le cas dans les universités et les instituts de recherche. Mais passer toutes ces données en revue de manière efficiente, par le biais de différentes technologies, cela représente un plus grand défi encore. C’est précisément cela que le groupe iRODS entend simplifier.

iRODS est une jeune pousse ayant un arrière-plan académique. Du moins, si la solution était à terme hébergée dans une entreprise à part. Actuellement, iRODS est conçue comme un consortium, supporté par une poignée de partenaires du monde académique et des entreprises. La KU Leuven et l’UCL y collaborent. ‘Nos racines remontent aux années nonante dans un centre de super-calcul situé à San Diego’, déclare Terrell Russell, directeur d’iRODS. Data News l’a rencontré dans le cadre de l’IT Press Tour.

Trouver les données pertinentes

En 2008, l’équipe d’iRODS – aujourd’hui une dizaine de collaborateurs – a rejoint le Renaissance Computing Institute de l’université de Caroline du Nord, après quoi l’actuel consortium a pris forme à partir de 2013. iRODS est l’acronyme d’integrated rule-oriented data system. Il s’agit d’un système de fichiers programmable opensource. ‘Il peut tourner simplement sur un ordinateur portable’, explique Terrell Russell. ‘Mais aussi dans un cluster, sur site ou être distribué géographiquement.’ Ses domaines d’application sont notamment les super-calculs, les bibliothèques et les archives, la recherche sur les génomes, les soins de santé, etc.

‘Le but est de gérer aisément de grandes quantités de données, disséminées sur toutes sortes de technologies de stockage, et de contrôler l’accès à ces données.’ L’utilisation de métadonnées est ici essentiel. Nous ajoutons des métadonnées de manière automatisée, afin que vous, l’utilisateur, retrouviez beaucoup plus aisément les données correctes et en augmentiez ainsi la valeur.’ Cela permet une recherche très ciblée dans diverses sources de données, ainsi qu’un audit réellement détaillé.

Terrell Russell, directeur d’iRODS: ‘Une base de données qui renvoie aux emplacements où se trouvent les données proprement dites’.

Une couche d’abstraction

‘En réalité, notre solution fonctionne comme une vaste base de données qui renvoie aux emplacements où se trouvent les données proprement dites: dans des nuages, sur site, dans un système d’archivage, etc.’ iRODS fournit une couche d’abstraction qui dissocie pour ainsi dire tant l’utilisateur que les données de l’infrastructure sous-jacente. Dans ce cas, la solution recourt à des flux de travail automatiques avec, entre autres, l’application obligatoire de toutes sortes de règles paramétrables. ‘Je vous donne un exemple’, poursuit Terrell Russell. ‘Prenez un satellite qui fournit de nouvelles données en permanence. Vous pouvez collecter celles-ci dans une zone de réception, après quoi iRODS les examine, les pourvoit automatiquement de métadonnées et détermine l’emplacement du stockage.’

Il arrive que ce processus soit inversé. ‘Tel est le cas pour les données qui ne peuvent être déplacées, par exemple parce que cela s’avère trop complexe ou coûteux. Dans ce cas, iRODS oriente la puissance de calcul vers les données plutôt que le contraire.’ Cela permet par exemple de regrouper temporairement les sources de données de manière simple sous iRODS, notamment dans le cadre d’un projet collaboratif.

Aider d’autres à économiser

Au risque de nous répéter, iRODS est un consortium. ‘Nous faisons partie d’une institution de recherche. Nous ne sommes pas une entreprise commerciale et nous ne pouvons donc pas fournir de garanties à nos utilisateurs, comme sous la forme d’un SLA.’ Reste à savoir si cela changera à terme. ‘Nous sommes ravis de la façon dont tout se déroule à présent’, affirme Terrell Russell. ‘Mais il est parfois bizarre de prendre conscience de tout l’argent qui nous passe sous le nez, simplement parce que nous ne sommes pas une organisation commerciale. Cela n’en rend pas moins intéressant ce que nous faisons. Nous aidons en effet d’autres organisations à réaliser des économies.’

Si iRODS souhaitait un jour faire son entrée sur la scène commerciale, investir dans l’interface utilisateur ne serait assurément pas un luxe superflu. ‘Nous n’y avons effectivement jamais accordé d’attention’, reconnaît Terrell Russell. A l’inverse d’entreprises comme Starfish et Hammerspace, qui opèrent plus ou moins dans le même domaine. ‘C’est exact’, conclut Terrell Russell. ‘Ces entreprises vendent alors une boîte noire.’ Ici aussi se cache une différence: iRODS demande plus de temps pour apprendre à connaître le système et vous y familiariser.

 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire