ExaGrid: des raisons de repenser le stockage de vos backups

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Dries Van Damme

Il est le premier à l’admettre: ExaGrid a de la chance. Mais Bill Andrews, le CEO, n’y voit pas d’inconvénient. ‘Le backup reste une actualité brûlante’, confie-t-il. Et comme les fournisseurs de logiciels de backup se désintéressent désormais du stockage, ExaGrid s’engouffre dans la brèche.

La dernière rencontre avec Bill Andrews remonte à un an. Data News s’est ensuite rendue au siège d’ExaGrid à Marlborough, dans la banlieue de Boston. Nous rencontrons son COO Mark Ward dans le cadre de l’IT Press Tour. ExaGrid s’est spécialisée dans le stockage des sauvegardes depuis 20 ans. ‘Nous sommes la partie qui vient après une application comme Commvault, Veeam ou Acronis’, indique Bill. ‘L’application effectue le backup et ExaGrid le stocke.’ Le marché cible est constitué d’entreprises dont le volume de sauvegarde est compris entre cinquante et plusieurs centaines de téraoctets.

ExaGrid se félicité d’une évolution qui a tout à voir avec le développement du marché. Selon Bill Andrews, sept acteurs majeurs contrôlent le segment. Dell EMC, HPE, NetApp et Pure Storage sont les acteurs principaux, suivis de peu par Hitachi, Huawei et IBM. ‘Une entreprise qui possède déjà du matériel Dell EMC en interne va facilement s’en tenir à la même marque pour son stockage de sauvegarde’, constate-t-il, ‘tout en utilisant également une application du même fournisseur. Nous évoluons dans un marché horizontal.’

Propres études de marché

Force est de reconnaître qu’il n’est pas facile de pénétrer ce marché. ExaGrid a choisi de le faire en partie ‘à l’ancienne’. ‘Nous avons 38 collaborateurs qui font du cold calling toute la journée’, explique M. Andrews. Ils appellent les entreprises et collectent des informations, entre autres, sur les applications qu’elles utilisent pour leurs backups, sur leur stockage et sur la durée de leur utilisation. ‘Ces informations permettent de cerner ces entreprises, mais surtout sur le marché en général. L’ensemble de nos connaissances proviennent donc de la pratique.’

‘Nous avons 38 collaborateurs qui font du cold calling toute la journée’

C’est en partie grâce à cette analyse interne qu’ExaGrid voit comment le marché évolue. ‘Nous voyons quelles sont les applications de backup qui gagnent du terrain et celles qui reculent.’ Il est intéressant de noter que les fournisseurs d’applications de backup semblent miser de moins en moins sur la vente de solution de stockage. ‘Ces fournisseurs ne veulent tout simplement plus être des vendeurs de matériel.’

Le backup fait l’objet d’une attention accrue

Bill Andrews, CEO d’ExaGrid: ‘Nous nous concentrons sur le stockage des backups. Ça tombe bien, car les fournisseurs d’applications ne veulent plus être des vendeurs de matériel.’ © DVD

Lorsqu’une entreprise change d’application de backup ou que du matériel ancien doit être remplacé, ExaGrid s’efforce de sauter dans la brèche. Par ailleurs, il existe encore des raisons pour lesquelles les entreprises réexaminent l’ensemble de leur environnement de backup. Il arrive parfois que les coûts explosent, en particulier dans le cas des formules d’abonnement et d’informatique dématérialisée. ‘Si vous conservez vos backups pendant plus de trois ans – et la plupart des entreprises le font en moyenne pendant six à neuf ans – le stockage sur site reste la formule la moins chère.’ Parfois, le changement est tout simplement inévitable. Par exemple, lorsque le volume de données augmente si rapidement que la fenêtre de backup prévue – généralement en dehors des heures de bureau – n’est plus suffisante pour effectuer un backup complet.

En outre, le backup mérite une attention particulière, car il joue un rôle décisif dans la lutte contre les attaques avec des ransomwares. ‘L’authentification multifactorielle pourrait éviter bien des problèmes, mais les utilisateurs ne l’apprécient pas’, explique Bill Andrews. Ainsi, les pirates s’introduisent encore trop facilement dans le réseau de l’entreprise. Ils chiffrent le stockage principal, effacent le backup et demandent une rançon. ExaGrid y remédie en plaçant d’abord les données dans une zone temporaire – une landing zone – et en ne les plaçant qu’ensuite dans le backup.

Arrêter l’horloge

‘Le backup réel n’est pas visible depuis le réseau. Les attaquants ne voient donc pas le backup. Ils peuvent ordonner l’effacement des données, mais seules les données se trouvant dans la landing zone disparaîtront.’ En outre, ExaGrid prévoit un mécanisme de retard. ‘Un effacement dans la landing zone, par exemple, n’a lieu qu’après dix jours de sauvegarde. En cas d’incident, vous pouvez littéralement arrêter l’horloge et la suppression n’a pas lieu.’

ExaGrid détecte aussi automatiquement toute instruction d’effacement inhabituelle. ‘Avec l’IA, le système apprend à reconnaître tout comportement normal’, souligne Bill Andrews. ‘Si nous constatons un comportement anormal – par exemple, si quelqu’un veut supprimer de grandes quantités de données -, une alerte est émise et le système peut automatiquement reporter la suppression demandée. De cette manière, nous renforçons la sécurité contre les attaques et nous nous assurons que l’entreprise n’efface pas les données par erreur.’

 

 

 

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