L’entreprise allemande euroNAS entend créer un logiciel NAS exhaustif, axé sur la convivialité. Elle a connu une forte croissance ces derniers mois, notamment grâce à VMware.
‘L’idée initiale était de créer une solution NAS facile à utiliser pour les particuliers’, explique Tvrtko Fritz, de l’entreprise allemande EuroNAS, à un groupe de journalistes lors de l’IT Press Tour d’Amsterdam, auquel Data News participait. ‘De nombreuses solutions existantes étaient trop complexes. Notre produit devait donc permettre de tout gérer d’un simple clic.’ Finalement, les choses ont pris une autre tournure. Fritz: ‘Nous n’avons jamais vendu beaucoup de ces premiers produits. Nous nous concentrons désormais davantage sur le marché professionnel.’
Mais même sur le marché professionnel, il y a peu de chances que vous ayez déjà entendu parler d’EuroNAS. Quelque quatre-vingt pour cent des logiciels de l’entreprise sont vendus en marque blanche et distribués sous une appellation différente par des partenaires. Mais qu’est-ce qu’euroNAS exactement?
Canif suisse
L’entreprise a été fondée en 2005 en tant que pur acteur software pour le stockage NAS. En 2016, un hyperviseur (appelé eVOS) a été ajouté. Cette année, euroNAS a introduit la fonctionnalité Ceph (eKAS) pour la mise à l’échelle et la gestion des clusters. Fritz explique que sa plateforme est devenue une sorte de produit ‘tout-en-un’ pour l’infrastructure de stockage. La sauvegarde et la restauration instantanées sont déjà intégrées à toutes les versions.
‘Je nous vois un peu comme un couteau suisse’, explique Fritz. ‘Quand on nous demande si nous pouvons faire telle ou telle chose, nous y arrivons en général. Nous disposons de nombreuses fonctionnalités grâce à notre présence sur le marché depuis vingt ans.’ La fonctionnalité Ceph, entre autres, est née d’une demande des clients, selon lui. Un assistant à l’importation a également été développé à leur requête.
La petite entreprise (dont le chiffre d’affaires est inférieur à cinq millions d’euros) a vu la demande augmenter considérablement depuis l’année dernière, un petit ‘mérite’ à mettre au crédit de VMware, qui a adapté ses contrats ces dernières années, au grand dam de nombreux clients cependant. ‘Je constate que beaucoup d’entreprises dans cette situation restent sous contrat chez VMware pendant au moins un an avant de chercher des alternatives’, explique Fritz. ‘Mais pour nous, cela a généré une croissance significative. Si les choses continuent ainsi, nous aurons bien grandi dans quelques années, atteignant 30 millions d’utilisateurs.’
Convivialité
Bien sûr, l’entreprise n’est pas la seule alternative à VMware. Il en existe d’autres, comme Red Hat et Proxmox. EuroNAS mise principalement sur sa convivialité sur ce marché. ‘Au départ, nous étions méfiants vis-à-vis de Proxmox, car il est gratuit, ce qui n’est pas notre cas. Mais tout le monde n’est pas expert en Linux. Or cette connaissance est indispensable pour ce produit. Nous souhaitons simplifier la gestion d’un NAS avec un minimum de savoir, sans lignes de commande. Nous regroupons tout dans un seul boîtier, ce qui est idéal pour les environnements professionnels, et nous formons une fine couche sur votre propre matériel, évitant ainsi la dépendance vis-à-vis d’un fournisseur.’
EuroNAS est une entreprise allemande qui compte une quinzaine d’employés et possède des filiales au Portugal, en Bulgarie et au Royaume-Uni. Ce statut, ainsi que son nom, offrent-ils des avantages dans le contexte actuel, où les clouds souverains sont de plus en plus demandés? ‘Curieusement, notre statut européen profite principalement aux clients britanniques’, déclare Fritz en souriant. Il constate certes une plus forte demande en faveur d’entreprises européennes dans quelques pays, mais c’est loin d’être le cas partout. ‘En Allemagne, on ne prête pas vraiment attention à notre identité allemande. Nous avons un bureau de vente en Allemagne et trois au Royaume-Uni’, ajoute encore Fritz.