e-BO Enterprises associe IT et OT
Déployer et sécuriser à la fois des infrastructures critiques? Plus que jamais une gageure: e-BO Enterprises relève le défi.
e-BO Enterprises a été fondée voici 22 ans. Avec plus de 25 millions € de chiffre d’affaires l’année dernière – et plus de 30 millions € prévus cette année –, avec une croissance organique à 2 chiffres et 20 recrutements par an, e-BO Enterprises ne peut plus être considérée comme un acteur mineur. Néanmoins, cette société ‘made in Belgium’ reste largement inconnue aux yeux de nombreux informaticiens. Son CEO, Christophe Dhaene, a déjà entendu cette remarque à de multiples reprises, sans pour autant y voir un problème. «Nous ne sommes pas la société IT standard telle qu’on en rencontre beaucoup dans ce pays, avec une poignée de grands acteurs et des centaines de petites entreprises. Nous faisons de l’IT et nous nous considérons d’ailleurs comme une société IT, tout en étant en fait actifs dans des environnements industriels. Notre approche n’est pas tant le volet IT que l’aspect OT [Operational Technology, soit le matériel et les logiciels de gestion des équipements et processus industriels, NDLR], ce qui fait de nous un cas particulier, explique Dhaene. Dans le marché de niche dans lequel nous évoluons, nous sommes très connus et sommes un partenaire de confiance pour de nombreuses entreprises.»
Parcs éoliens offshore
‘Delivering trust for your critical business’: telle est la mission d’e-BO Enterprises qui dispose dans notre pays d’un siège central à la fois à Ostende et à Ypres. «Notre ambition est de disposer cette année de 120 collaborateurs dans ces deux bureaux. Pour l’instant, nous recrutons 20 nouvelles personnes par an, ce qui devrait nous permettre d’atteindre nos objectifs, poursuit Dhaene. D’autant que nous continuons à investir dans le développement de nouveaux produits en collaboration avec nos clients. Cela nous permet de rester le leader du marché dans notre niche.»
Et cette niche couvre également le rapprochement entre IT et OT, et ce tout particulièrement dans les parcs éoliens offshore. «Sur nos trois axes stratégiques – corporate, offshore et public safety –, il s’agit de l’activité qui génère des revenus récurrents à long terme, précise Dhaene. Dans le monde des entreprises, nous parlons de contrats qui s’étalaient autrefois sur 5 ans, mais désormais plus souvent 3 ans. Enfin, dans le segment de la sécurité publique [pompiers, police, justice, défense, NDLR], les contrats couvrent 7 ans, alors qu’au niveau de l’énergie renouvelable comme les parcs d’éoliennes, il est plutôt question de contrats sur 18 ans au moins, voire 25 ans.»
Voilà qui explique en partie pourquoi e-BO ne souhaite pas s’engager dans le pur développement de logiciels pour un seul client. «Nous ne faisons simplement plus de développements. Nous ne travaillons que sur des produits et des solutions que nous pouvons réutiliser, à moins que ce ne soit pour générer d’autres activités. Mais pas question pour nous d’envisager un paquet d’argent pour développer une solution.»
Environnements opérationnels et IT critique
L’OT est donc l’approche choisie, laquelle est toujours associée à un aspect ‘critique’. «Environnements opérationnels et infrastructures critiques: si ces éléments font défaut, nous nous posons souvent la question de savoir si nous sommes le candidat idéal», précise encore le CEO. e-BO Enterprises a mis au point une architecture de données générique qu’elle déploie de préférence sur site chez le client dans sa propre salle de serveurs ou – s’il le faut vraiment – à distance. «Nous pouvons également la faire tourner dans le cloud d’Amazon par exemple, mais dans la pratique, il ne s’agit souvent pas de la solution idéale pour notre type de clientèle, précisément étant donné que nous parlons d’environnements et de solutions critiques. Penser à long terme et offrir une qualité de livraison supérieure font aussi partie de nos priorités. Le client ne nous voit pas comme un fournisseur, mais comme un partenaire. Il faut dire que nous ne livrons pas simplement du chocolat.»
Sécurité et énergies renouvelables
L’ensemble est proposé avec un service 7 jours par semaine toute l’année. «C’est en fait ce que nous proposons depuis le début et qui n’est d’ailleurs pas standard dans une société IT classique. Pour nous, il s’agit là d’une ‘alerte’: si le client ne nous demande pas un service 24/7, nous devons nous demander si nous avons affaire au bon client. En d’autres termes, si l’aspect critique est présent», explique encore Dhaene.
Les parcs éoliens en mer répondent parfaitement à ces critères et représentent une grande part du chiffre d’affaires d’e-BO. «Notre OSS-in-a-box par exemple regroupe déjà les aspects matériels et logiciels dans un seul ensemble, en l’occurrence d’ailleurs un conteneur. Il s’agit en fait de tous les systèmes installés sur une station de haute tension en mer, que ce soit notamment le réseau, les serveurs, les communications critiques, la téléphonie, les systèmes de caméras ou encore le Wi-Fi industriel. Et n’oublions pas en outre que l’ensemble est sans surveillance humaine en mer. Il est donc impératif de pouvoir tout sécuriser à distance, que ce soit la cybersécurité, mais aussi la surveillance physique», note encore Christophe Dhaene.
5G également
Ce que peu de personnes savent – en dehors de celles qui connaissent les marchés sur lesquels e-BO est active –, c’est que l’entreprise propose également de la connectivité 4G et 5G, mais aussi du MPLS et du SD-WAN. «Lorsque nous parlons de communications unifiées comme dans l’IT traditionnelle, nous évoquons surtout les réseaux privés qui englobent également l’infrastructure Tetra et des fonctions comme le push-to-talk. Par ailleurs, nous offrons aussi de la 5G, mais uniquement de la 5G privée et non pas publique», fait encore remarquer Dhaene qui cite l’exemple de la mer du Nord où son entreprise propose de la couverture 5G. Voilà qui fait penser à Citymesh qui offre de la couverture 5G. «Citymesh commercialise de la connectivité pure, à un prix fixe par giga-octet, alors que nous proposons de la connectivité en fonction des services qui sont supportés. Par ailleurs, celle-ci est totalement redondante. Pour un opérateur public, ce n’est possible, alors que nous nous devons de la prévoir. Si l’une de nos stations de base plante, nos clients se retrouvent en danger. La redondance est donc vraiment impérative», conclut le CEO.
La sécurité met l’OT dans le viseur
Le tsunami d’incidents de données, de piratages, de rançongiciels et autres hameçonnages incite e-BO Enterprises à mettre en avant la combinaison entre IT et OT. «Bon nombre de CEO découvrent aujourd’hui l’importance de la sécurité du volet OT. Si une attaque de rançongiciel se déclare, votre infrastructure de production sera paralysée et l’impact financier sera conséquent. Face à ce constat, de telles entreprises se tournent désormais plus facilement vers nous», estime Dhaene. e-BO propose à cet égard sa propre plateforme de bout en bout, baptisée eboVision. «Dans le monde carcéral, il s’agit du Prison Cloud, tandis que la Police parle de e-Blue et qu’à la Défense, c’est simplement eboVision. «Aussi longtemps qu’ils paient la facture, ils peuvent choisir le nom qu’ils veulent, sourit le CEO. Avec ce produit, nous proposons typiquement une infrastructure sous-jacente, totalement agnostique en termes d’applications. Mais en général, les services associés pour les prisons ou la police notamment y sont intégrés.»
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