L’informaticien/cienne belge aime son travail, mais l’avenir du secteur IT les inquiète davantage que les années précédentes.
L’informaticien/cienne est chouchouté par son employeur. Outre un salaire compétitif, il/elle peut en général compter sur un vaste ensemble d’avantages extra-légaux et de régimes de bonus – soit individuels, par groupe ou à l’échelle de l’entreprise. Interrogé sur l’avantage ou le droit qu’il/elle considère comme vraiment essentiel, la première réponse est la possibilité de télétravailler et les horaires de travail flexibles pour un impressionnant 72% de répondants. Il s’agit là en partie d’un effet post-coronavirus, même si avant la pandémie, le secteur IT figurait déjà dans notre pays parmi les précurseurs dans le domaine du télétravail et des horaires flexibles. La possibilité de disposer d’une voiture de société (ou d’un budget de mobilité correspondant) se révèle pour 53% tout aussi essentiel.

Priorité au contenu du travailet à l’accessibilité
Mais pouvoir être maître de son propre travail s’avère tout aussi essentiel pour une grande partie des répondants. Le droit à la déconnexion – entendez de ne pas être obligatoirement joignable en dehors des heures de travail – fait partie essentielle du travail pour 44%. De même, 32% y voient un avantage, mais pas une nécessité. La possibilité de définir soi-même le contenu du travail représente pour 39% une condition essentielle, tandis que 46% y voient un plus.
Ces résultats se reflètent également dans la question de savoir quels facteurs les inciteraient effectivement à changer d’emploi. La pression au travail et un mauvais équilibre travail/vie privée sont pour 57% des répondants une motivation, suivie de facteurs associés comme l’absence de tâches motivantes et de projets intéressants (47%) ainsi que le manque d’autonomie. Pour 47% également, un tel manque constitue un facteur d’incitation à changer d’emploi. Mais la réponse largement privilégiée est l’environnement de travail négatif ou la culture de travail toxique : pour 67% des répondants, il s’agit là d’un facteur déterminant pour changer d’emploi.
Équilibre travail/vie privée
1 sur 4 estime que trop peu d’attention est accordée à un équilibre sain entre travail et vie privée, tandis que 2 sur 3 évoquent clairement cet équilibre comme un critère majeur de choix d’un (nouvel) emploi ou employeur, soit un peu plus que l’offre salariale et les avantages extra-légaux. La situation géographique et la possibilité de définir soi-même le contenu du travail figurent également dans letop 5 des facteurs principaux de choix d’un (nouvel) emploi ou employeur.
L’avenir du secteur IT ne suscitait l’an dernier des craintes que pour 14% des répondants, un chiffre qui a doublé à 27% cette année.
Qui recherche un nouvel emploi ?
4 répondants sur 10 ont recherché activement un nouvel emploi durant l’année écoulée, soit par une sollicitation spontanée, une réponse à une offre d’emploi ou un contact avec un bureau de sélection ou de recrutement. À noter que la moitié d’entre eux (1 sur 4) a même été contactée par un bureau de sélection ou de recrutement, ou un chasseur de têtes. 3 sur 4 indiquent avoir réagi à la demande lors de ce contact pour un (nouvel) emploi. Plus de 1 sur 10 l’a même fait à chaque fois, alors que 28% n’ont jamais réagi. Globalement, il apparaît que 1 répondant sur 3 n’a pas recherché activement un emploi, tout en se montrant ouvert à une proposition. Voilà une donnée que les départements HR auraient intérêt à prendre en compte :trouver le bon talent est une chose, le conserver en est une autre.
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L’anxiété et les soucis en hausse
Dans l’ensemble, l’informaticien/cienne belge se dit à l’aise lorsque les contacts avec les collègues et l’employeur sont bons et que tant le travail que la hiérarchie sont en adéquation avec ses propres valeurs et normes. Près de 9 répondants sur 10 estiment qu’il est important que tant leur travail que leur employeur soient en phase avec leurs valeurs, normes et ambitions personnelles. Plus de 8 sur 10 admettent être plus performants au travail si les contacts avec leurs collègues sont étroits.
Nous devons aborder votre futur
Cela étant, l’inquiétude et l’inconfort commencent à se faire sentir. Près de 8 sur 10 ne craignent certes pas de perdre leur travail, alors que 73% ne s’inquiètent pas de l’avenir du secteur IT. S’il s’agit là de chiffres sans équivoque, force est de constater qu’une cassure se crée par rapport à nos enquêtes précédentes. Face au constat ‘j’ai peur de perdre mon travail’, seuls 13% répondaient positivement l’an dernier, un pourcentage qui est passé à 20%. Toujours l’an dernier, l’avenir du secteur IT ne suscitait des craintes que pour 14% à peine, alors que ce chiffre a doublé à 27% cette année. À nouveau, pas de chiffres dramatiques, mais une hausse que nous n’avions encore jamais connue ces dernières années.

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