Rester en phase avec les derniers développements technologiques tout en résistant à la pression croissante et au stress : voilà les défis majeurs des informaticiens/ciennes belges.
‘Rester en phase avec les évolutions technologiques’ : 42% des répondants à l’enquête Career de Data News apparaît comme le défi majeur en IT. L’enjeu est de taille et à la fois guère surprenant. Année après année, notre enquête et d’autres similaires montrent que ce n’est pas évident pour l’informaticien/cienne. Du coup, s’ensuit une discussion sur les charges et les responsabilités : incombe-t-il à l’employeur de proposer les formations nécessaires ou est-ce plutôt à l’employé de prendre ses responsabilités ? À notre humble avis, l’idéal serait de proposer une combinaison des deux approches. À la question de savoir comment l’informaticien/cienne reste en phase avec les tendances et développements modernes sur le lieu de travail, une grande majorité de 72% évoquent l’auto-apprentissage via des cours en ligne et des Webinaires, tandis que 1 sur 3 cite également les blogs, YouTube et l’IA comme canaux d’auto-apprentissage.
Par ailleurs, 47,5% continuent à se former grâce à des collègues, des formations sur le tas et du recyclage interne. Ces réponses font quelque peu double emploi avec la solution des ‘formations financées par l’employeur’ que cochent à nouveau 44%. Globalement donc, les possibilités offertes dans l’IT pour se former/recycler sont donc bel et bien multiples.
Seuls 5% estiment ne pas bénéficier de formations et cours en suffisance, ce qui constitue à nos yeux une excellente nouvelle. Ces dernières années en effet, l’insatisfaction face aux cours offerts et/ou aux possibilités d’auto-formation était nettement plus grande.
Près de 1 sur 3 voit dans les outils dépassés un défi majeur.
Outils de travail dépassés
La pression au travail et le stress représente le deuxième défi majeur pour l’informaticien/cienne (35% des répondants). Mais le classement des défis principaux fait apparaître un n° 3 ‘solide’, à savoir de devoir continuer à utiliser des outils et systèmes dépassés ainsi que des processus de travail inefficaces, puisque près de 1 sur 3 y voit le défi principal ! Il s’agit là d’une problématique évoquée depuis plusieurs années déjà, notamment par le cabinet Gartner et qui continue malgré tout à s’amplifier. Il semble donc que les employeurs devraient s’y intéresser sérieusement. Par ailleurs, le n° 4 du classement est le manque de focalisation et les interruptions continues en raison de réunions ainsi que l’augmentation de la charge administrative. Ainsi, 27% y voient un défi dans leur travail.
IA et apprentissage machine
Cette année, nous vous avons posé la question de savoir quelles technologies vous vous attendez à apprendre durant les 3 prochaines années. Sans doute l’un des éléments les plus étonnants est-il ce qui n’a pas été évoqué : l’informatique quantique et les réseaux quantiques par exemple, dont 16% seulement s’attendent à devoir les étudier dans les 3 prochaines années. La chaîne de blocs et le low-code figurent parmi les moins cités avec 6% et 8% respectivement. L’IA et l’apprentissage machine apparaît très clairement comme la réponse favorite (64%), suivie de la cybersécurité/résilience (33%), le cloud (28%) et l’ingénierie de données/analytique (34%).
Et puisqu’il est question de l’IA, précisons que l’informaticien/cienne entrevoit l’arrivée de l’IA comme un changement essentiellement positif pour son travail. Ainsi, 63% évoquent une amélioration de la productivité et de l’efficacité, alors que 56% citent une automatisation des tâches routinières et 37% la nécessité d’acquérir de nouvelles compétences et qualifications. A noter que l’évolution des fonctions et des responsabilités ainsi que la redéfinition des relations de travail ne sont que rarement citées, et que 10% n’entrevoient aucune évolution de leur travail en raison de l’IA. Enfin, un pourcentage assez négligeable (4%) considère l’IA comme une menace pour leur travail.
Intercontrat
Près de 1 répondant sur 3 a connu l’intercontrat, entendez un statut d’attente d’une nouvelle mission. Si toute comparaison avec des enquêtes précédentes se révèle délicate, une légère augmentation semble se dessiner. Voilà qui confirme les échos entendus çà et là sur le marché. Le fait d’être en intercontrat semble peser sur certains informaticiens/ciennes, surtout ceux qui y sont régulièrement confrontés/ées. Heureusement, ce pourcentage (5%) est faible par rapport aux 23% qui le vivent ‘rarement’. Mais la plupart y voient pourtant des avantages : l’occasion de se recycler et de décrocher des certifications (56%), tandis que pour 42%, il s’agit d’une possibilité de soutenir d’autres projets internes, en d’autres termes de se différencier de la routine, avec une alternance qui peut se révéler positive. Pour 37%, être en intercontrat est aussi l’occasion d’une pause temporaire et de réduire la pression au travail. Autre point non négligeable pour les employés/ées : pour 1 sur 5, l’intercontrat est synonyme de lever le pied et d’opportunité de trouver une mission plus passionnante.
Parmi les inconvénients majeurs, la moitié cite une absence de défi professionnel et une perte de motivation au travail, sans oublier les incertitudes face à l’avenir de leur entreprise. Tandis que 25% évoquent une baisse de revenus dans la mesure où une partie de rémunération variable est associée au travail.
Les employeurs tentent de compenser les périodes d’intercontrat par des projets internes ou de la R&D (43%), sans oublier de l’encadrement et des formations (27%). A propos de ces périodes de calme, force est de constater que ce sont surtout les fonctions de vente qui se sentent frustrées face au comportement des employeurs. « Dans les ventes et l’IT, nous sommes simplement mis de côté » est l’une des remarques qui ont été faites.
Career Guide: L’IT une fois pour toutes