Bill Andrews, CEO ExaGrid: ‘Pour les grands volumes de données, le stockage normal ne peut pas suivre’

Bill Andrews, CEO d’ExaGrid: ‘C’est la zone d’atterrissage qui fait la différence.’ © ExaGrid

Nombre d’entreprises placent leurs back-ups en ‘primary storage’ (comprenez: en stockage ‘normal’). Mais ce processus n’a souvent qu’un temps. Les volumes de données croissent si rapidement qu’il n’est plus possible de stocker un back-up dans la ‘window’ disponible. ‘Le ‘primary storage’ a été développé pour les transactions, pas pour les sauvegardes’, affirme-t-on chez ExaGrid.

Le siège central d’ExaGrid se trouve à Marlborough, une petite ville américaine située au beau milieu de la forêt au Massachusetts, à une heure de route de Boston. Data News y a rencontré le CEO Bill Andrews dans le cadre de l’IT Press Tour. ‘Notre solution s’applique au stockage des back-ups’, explique-t-il. ‘Une application comme Veeam ou Commvault effectue la sauvegarde et nous, nous nous chargeons de la stocker.’

Andrews est actif depuis plus de quarante ans dans le secteur IT, dont vingt à la tête d’ExaGrid. L’entreprise a solidement progressé ces dernières années. Au niveau mondial, ExaGrid dispose d’une équipe commerciale constituée de 220 collaborateurs, dont quatre travaillent au Benelux. ‘Nous ciblons surtout les grandes entreprises et organisations occupant des milliers de personnes’, précise le CEO. ‘L’environnement moyen que nous supportons, comprend quelque 200 téraoctets de données. Mais cela peut être tout aussi bien des exaoctets.’

Marques familières

Avec sa solution, ExaGrid cible le niveau tactique. ‘Notre interlocuteur n’est pas le CIO’, prétend Andrews. ‘Mais bien le directeur qui se présente comme le ‘propriétaire’ du back-up.’ Et ce propriétaire recherche la vitesse et l’efficience. ‘Dans la pratique, six entreprises sur dix disposent d’une solution de stockage primaire à l’arrière de leur application de back-up. Et ici, ce sont quasiment toujours les mêmes noms qui reviennent: Dell, HPE, Netapp, IBM, Pure Storage, Hitachi et Huawei. Et c’est quelque part logique, car ce sont des marques avec lesquelles les entreprises sont souvent déjà familières et dont elles possèdent déjà d’autres produits.’

En combinaison avec ce stockage primaire, un quart des entreprises recourt à un équipement pour la déduplication, du genre HPE StoreOnce ou Dell DataDomain. ‘Beaucoup d’entreprises – quinze pour cent, selon une estimation – veulent changer d’application back-up. Mais le marché s’est entre-temps fortement consolidé. Il n’y a plus que Veeam, Commvault, Netbackup, Cohesity et Rubrik.’ Cohesity et Rubrik proposent des solutions bout-à-bout, incluant le stockage. En d’autres mots, ExaGrid cible principalement les utilisateurs de Veeam et Commvault. En tout, l’entreprise supporte quelque vingt solutions de sauvegarde, mais Cohesity et Rubrik n’en font donc pas partie.

Zone d’atterrissage

‘Le stockage primaire n’est pas conçu à des fins de sauvegarde’, explique Andrews. ‘Il n’en a pas les fonctionnalités et est trop lent. Le ‘primary storage’ est destiné à conserver des données transactionnelles, pas pour stocker très vite de lourds fichiers de sauvegarde.’ Cette vitesse semble essentielle. ‘Vous gardez ainsi petite la fenêtre de back-up: le temps nécessaire pour stocker une sauvegarde.’ En ‘primary storage’, cela n’est plus possible à terme. Et s’il n’est plus possible de stocker une sauvegarde dans le temps imparti, il y a évidemment un problème.

La clé d’ExaGrid réside dans l’utilisation d’une zone d’atterrissage (‘landing zone’) où aboutissent toutes les données non encore dédupliquées. Si quelqu’un a par mégarde effacé un document, sa récupération s’effectue très vite à partir de cette zone d’atterrissage. A l’arrière de cette dernière se trouve le gisement proprement dit pour le long terme. C’est là qu’ExaGrid applique la déduplication. ‘On y trouve les copies par semaine, par mois et par année. Mais les données, les plus récentes, nous les tenons toujours ‘ready to go’. Voilà où nous nous distinguons.’

Sept sur dix

Quel est à cet égard le grand défi consistant à atteindre de nouveaux clients? ‘Faire notre entrée chez les clients de Dell’, répond Bill Andrews. ‘C’est difficile. Mais lorsque nous avons l’opportunité de faire valoir notre solution, nous concluons un accord dans sept cas sur dix. Les entreprises voient rapidement que notre solution est conçue spécifiquement pour le stockage des back-ups – et représente par conséquent une meilleure alternative que la combinaison du ‘primary storage’ et d’un équipement pour la déduplication.’ Des firmes telles qu’Infinidat, Cumulo, Vast Storage, Scality et Cloudian ne ciblent-elles pas ce même marché? ‘Bien sûr, mais jusqu’à nouvel ordre, elles doivent surtout y consacrer énormément d’argent récolté de ci de là. Cela ne peut durer.’

En tout, ExaGrid a elle-même levé aussi 100 millions de dollars. ‘Mais cela remonte à présent à douze ans. Cela fait quatre ans déjà que nous sommes sortis du rouge et nous n’avons plus de dettes.’ L’entreprise réalise aujourd’hui quelque 200 millions de dollars de chiffre d’affaires. ‘Nous progressons de quinze pour cent par an. Atteindre le milliard n’est certainement pas impossible.’ Il ne serait alors pas mal de reprendre également Rubrik pour l’associer dans l’affaire. ‘Ce serait logique’, affirme Andrews en riant. ‘Je ne dis pas que telle est l’intention, mais je ne dis pas non plus le contraire.’

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