Un lieu événementiel qui recourt à un agent d’IA pour du brainstorming

De Heerlijckyt van Elsmeren développe des programmes pour un nouveau public cible. Ce lieu événementiel teste ses projets chez un agent d’IA. ‘Comme si vous faisiez du brainstorming avec votre public cible.’

De Heerlijckyt van Elsmeren collabore avec KAN Design et Ixor. Ces entreprises ont développé une plateforme d’IA agentique en vue d’accélérer et d’approfondir le développement de marques d’organisations. ‘Nous avons recours à une méthodologie fixe pour relier l’identité des marques au marché’, explique Hans Kan, CEO de KAN Design. ‘Nous avons traduit cela en agents d’IA qui non seulement génèrent des concepts, mais effectuent également un raisonnement stratégique.’

Initialement, trois types d’agents étaient impliqués: marque, marché et design. Depuis, ils ont évolué vers un écosystème de sous-agents accessibles par chat. Ils collaborent en coulisses, guidés par un jumeau numérique de l’ADN de la marque de l’utilisateur. ‘Les utilisateurs interagissent directement avec les agents dans leurs environnements familiers de Teams ou Slack, ou simplement par chat.’ Cela accélère le processus et abaisse le seuil d’accès.

Moteur flexible sous le capot

La plateforme repose sur la technologie d’Ixor. Roel Verbeeck, CEO, souligne qu’elle ne se résume pas à un modèle de langage intelligent: ‘Nous utilisons une architecture flexible basée sur des structures bien connues, telles que LangGraph. Cela nous permet de combiner différents grands modèles de langage et des modules logiciels.’

On pourrait comparer cela à un jeu de type Lego: aujourd’hui, on travaille par chat, demain par la voix ou par un autre canal. On ajoute de nouvelles couches ou on les fait fonctionner différemment. ‘Il est important que nous surveillions l’ensemble de la chaîne: l’hébergement en Europe, la transparence à chaque étape, le secure by design et la possibilité de traçage et de correction des erreurs.’

Les données en sont le carburant. Elles proviennent directement de l’utilisateur – par exemple de son site web – ou de sources publiques. ‘Plus les données sont riches et de qualité, plus l’agent est personnalisé et utile’, explique Roel Verbeeck. L’homme continue de jouer un rôle essentiel. ‘Le principe garbage in, garbage out (des données d’entrée défectueuses ou absurdes produisent des sorties absurdes ou des déchets) s’applique ici également.

Conversations virtuelles avec le groupe cible

De Heerlijckyt van Elsmeren, un lieu événementiel ayant pour cadre le château de Geetbets, dans le Limbourg, a acquis une certaine expérience avec les agents d’IA. Pour son CEO, Philip De Wulf, cette collaboration offre l’opportunité de développer de nouveaux services avec des ressources limitées. De Wulf souhaite mettre à profit son expérience du château et de l’hospitalité dans des programmes de leadership conscient destinés aux ados et aux jeunes adultes. ‘Avec notre concept, nous passons du B2B au B2C. Mais nous ne disposons pas des budgets nécessaires pour effectuer des études de marché classiques.’

Grâce aux agents de marché, je peux m’adresser à des personnages virtuels comme s’ils étaient mon public cible. Le feedback est étonnamment critique et approfondi, bien plus que ce à quoi je suis habitué avec d’autres plateformes d’IA. Cette rapidité change la donne, selon De Wulf: ‘Là où il fallait auparavant passer des mois à développer et tester un concept, on parvient désormais à une amélioration vraiment pertinente en quelques séances seulement. C’est comme si on faisait du brainstorming avec le public cible.’

L’humain et la technologie

Pourtant, personne ne considère les agents IA comme un substitut aux professionnels créatifs. ‘L’étincelle créative, le goût et l’originalité stratégique restent essentiels’, souligne Hans Kan. ‘L’IA peut générer mille idées, mais il faut que quelqu’un choisisse et aille de l’avant.’ Roel Verbeeck met également en garde contre la surestimation. ‘Techniquement, ce n’est pas du plug-and-play’. Cela nécessite beaucoup d’essais et d’erreurs, ainsi qu’une base solide. Mais les possibilités sont immenses, surtout maintenant que la multimodalité et l’évolutivité sont en plein essor.’

Pour Philip De Wulf, l’équilibre entre la technologie et l’humain est crucial, notamment parce que son lieu d’hospitalité opère également dans le domaine du bien-être et de la neurodiversité. ‘L’IA peut inspirer et accélérer, mais l’humanité reste essentielle. C’est là que réside la véritable valeur.’