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L’IA au travail: les entreprises belges dans le top 3 européen
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Un quart des entreprises belges de plus de dix employés utilisent au moins une application d’IA. Il s’agit là d’une augmentation de 80 pour cent par rapport à l’année dernière, selon une analyse du spécialiste des ressources humaines Acerta Consult. Cette avancée a cependant un revers: un quart des entreprises s’attendent à ce qu’elles aient besoin de moins de personnel à terme.
Notre pays se classe au troisième rang européen en ce qui concerne l’utilisation de l’intelligence artificielle sur le lieu de travail. Seuls le Danemark et la Suède comptent davantage d’entreprises utilisant l’IA que chez nous, conclut Acerta Consult à partir des chiffres de l’office statistique Eurostat. Au bas du classement, on trouve la Roumanie (3,1 pour cent), la Pologne (5,9 pour cent) et la Bulgarie (6,5 pour cent) : la moyenne dans l’Union européenne oscille autour de 13,5 pour cent.
Economie de la connaissance
‘L’une des raisons pour lesquelles la Belgique est l’un des premiers pays européens à adopter l’IA, réside dans le fait que nous nous appuyons sur notre économie de la connaissance’, explique Ellen Van Grunderbeek, experte en innovation chez Acerta Consult. Dans le secteur des services en particulier, l’adoption de l’IA est déjà très avancée. Plus de 27 pour cent des entreprises de services utilisent désormais cette technologie. L’IA s’est également solidement installée dans les entreprises manufacturières (+52 pour cent) et dans la construction (+110 pour cent) au cours de l’année écoulée.
L’application la plus populaire (plus de 15 pour cent) s’appelle ‘text mining’ (analyse de textes), suivie par la ‘génération de langage naturel’ (la création de langage écrit ou parlé) à 12,7 pour cent. La troisième application la plus populaire (10,3 pour cent) a pour nom ‘RPA à base d’IA’ (automatisation des tâches ou processus routiniers).
Impact sur l’emploi
L’étude d’Acerta Consult effectuée auprès de plus de 500 entreprises a également révélé que près d’un quart des entreprises (23 pour cent) estiment qu’elles auront besoin de moins de personnel en raison de l’IA. Un seul entrepreneur sur dix pense devoir embaucher plus de personnel. En outre, quelque 30 pour cent des personnes interrogées ne s’attendent pas à ce que le nombre total d’employés de leur organisation change, mais elles s’attendent à ce que d’autres compétences soient bientôt nécessaires pour gérer facilement les nouvelles applications d’IA.
‘Tout n’est pas rose, lorsqu’il s’agit d’intégrer l’IA sur le lieu de travail’, déclare Van Grunderbeek. ‘Il est important que les employés aient une connaissance suffisante de l’IA. Cela leur donne une idée du fonctionnement des systèmes d’IA, des opportunités et des chances, mais aussi des risques.’
En outre, toujours selon Van Grunderbeek, il faut que les emplois soient adaptés en temps utile aux changements apportés par l’intelligence artificielle: ‘La loi sur l’IA, entrée en vigueur le 1er août 2024, contient également des règles claires que les employeurs sont tenus de respecter. Nous constatons que si près de neuf entreprises sur dix autorisent l’utilisation de l’IA, sept employés sur dix estiment que les directives et les informations disponibles sont insuffisantes. Il s’agit souvent encore d’expériences sans directives ni communications officielles au sein de l’entreprise.’
Découvrez plus de projets d’IA sur le lieu de travail (en Belgique) dans notre nouvelle rubrique AI@Work
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