.vla au frigo?
Le sujet apparaît comme très sensible dans le contexte politique actuel.
Le gouvernement flamand doute de l’utilité d’une extension internet propre. En outre, le sujet apparaît comme très sensible dans le contexte politique actuel. “Un suffixe .vla pourrait être considéré aujourd’hui comme un pas dans la direction d’une Flandre indépendante”, y déclare-t-on.
L’étude de faisabilité relative à .vla, commanditée par le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) et clôturée par Deloitte au premier trimestre de 2010, a été un coup dans l’eau. Le but de l’étude était de demander l’avis non seulement des parties prenantes telles les professionnels du web, les ISP et les représentants de la vie économique, mais aussi du citoyen lambda à propos d’une extension internet pour la Flandre.
Avec en tout une quarantaine de questionnaires dûment complétés, les résultats de l’étude sont tout sauf représentatifs. L’étude suggère que cette affaire n’intéresse que peu, voire pas du tout les Flamands dans leur ensemble.
Il convient d’ajouter à cela que quelques études de perception ont montré que le nom ‘Flandre’ ne représente pas grand-chose à l’échelle internationale et que le prix de revient d’un suffixe est élevé. Voilà qui explique pourquoi le projet flamand a fait l’objet de pas mal de points d’interrogation ces derniers mois et semaines.
“Il existe aussi un aspect communautaire”, explique un initié. “Un .vla commandité par le gouvernement flamand serait aujourd’hui trop considéré comme un premier pas dans la direction d’une Flandre indépendante.”
Actuellement, le cabinet de Kris Peeters prépare une note qui sera présentée au gouvernement flamand. Mais l’enthousiasme qui prévalait pour un suffixe .vla, semble disparu, et ce alors que le gouvernement dispose à peine encore de six mois pour boucler son dossier. C’est le 30 mai 2011 que s’ouvrira en effet la phase d’enchères pour les nouvelles extensions internet. A partir de cette date, les candidats auront un délai de quelques semaines pour introduire leur demande. Une nouvelle opportunité ne se présentera qu’au plus tôt dans quelques années.
Le gouvernement flamand ne possède en outre pas un monopole sur une extension internet pour sa région. D’autres organisations (sans but lucratif) peuvent aussi introduire un dossier dans ce sens auprès de l’Icann, l’organisme qui gère le système des noms de domaine au niveau mondial. “Dans le cas d’initiatives similaires à l’étranger, l’on opère quasiment toujours avec des parties de la société civile, soutenues ou non par les autorités locales”, déclare Karl Musschoot, chef du département Communicatie du gouvernement flamand.
Entre-temps, plusieurs acteurs externes auraient du reste déjà annoncé être intéressés par la mise en oeuvre et la gestion d’un suffixe internet pour la Flandre. Il s’agit d’acteurs qui, si la clarté ne se fait pas rapidement au niveau du gouvernement, souhaitent reprendre le dossier des mains des autorités.
Valence Par ailleurs, il existe une autre raison encore pour laquelle le temps commence à compter. Récemment, l’on a appris que la ‘Comunitat Valenciana’ s’intéresse à l’extension .val pour la province espagnole de Valence et suit ainsi l’exemple de la Catalogne qui dispose avec .cat d’une extension internet propre depuis 2005 déjà.
“Si Valence était la première à introduire un dossier dans ce sens, il se pourrait que .vla ne puisse même pas exister”, explique Bart Lieben, un spécialiste du cabinet d’avocats Crowell & Moring. “L’Icann peut en effet estimer que .vla et .val se ressemblent trop. Si des extensions sont rejetées comme étant ‘confusingly similar’, ce sera la partie qui aura introduit son dossier en dernier lieu, qui devra s’incliner.”
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