Une euro-commissaire: ‘Le passage à la voiture électrique sera beaucoup plus rapide que prévu’
Selon la Commission européenne, le passage à la voiture électrique se fera plus rapidement que ce qui avait été prévu, il y a quelques années encore. Il s’agira donc de corriger sa stratégie industrielle: ne plus injecter de l’argent dans la recherche sur les moteurs à combustion, soutenir le déploiement de l’infrastructure de recharge et encourager l’industrie à produire des batteries.
“Je pense que la plupart d’entre nous dans cette salle conduiront une voiture électrique d’ici dix à quinze ans”, a expliqué l’euro-commissaire Elzbieta Bienkowska hier lors d’une conférence de presse consacrée à la stratégie industrielle, organisée à Bruxelles. “Pour les voitures de société, cela pourrait même se faire d’ici cinq ans déjà”, a ajouté le vice-président Jyrki Katainen. “Cela se passe beaucoup plus vite que ce qui était prévu, il y a quelques années. Cette révolution progresse très rapidement”, a poursuivi Bienkowska.
Selon l’euro-commissaire en charge du Marché Interne et de l’Industrie, il convient pour le secteur automobile européen d’être à “l’avant-garde”. “Sinon, ces voitures de l’avenir seront construites hors de l’Union européenne.”
Selon une prévision du bureau économique d’ING, à l’horizon 2035, on ne construira plus que des voitures électriques en Europe. Voilà qui devrait préoccuper les constructeurs automobiles européens, qui ne donnent le ton que sur le plan des moteurs à combustion.
Ne plus injecter d’argent dans la recherche sur les moteurs à combustion
Actuellement, l’industrie européenne s’acharne encore sur des “solutions ambiguës”, estime Bienkowska. Selon l’euro-commissaire polonaise, cela n’a plus aucun sens d’encore injecter de l’argent dans la recherche en vue d’améliorer les moteurs à combustion: “Nous devons tout miser sur les voitures propres et investir tout l’argent des départements R&D dans la production de ces voitures.”
La mobilité propre constitue l’un des points forts de la nouvelle stratégie industrielle, comme Bienkowska et Katainen sont venus l’expliquer. C’est ainsi qu’en automne, la Commission introduira des normes plus strictes en matière d’émission de CO2 des voitures et des camionnettes. Il y aura également un plan d’action pour soutenir le déploiement de l’infrastructure de recharge. La stratégie industrielle mettra aussi l’accent sur l’importance des batteries.
‘Fabriquer en Europe les batteries pour les voitures électriques’
Hier matin déjà, le vice-président européen en charge de l’Energie Maros Sefcovic avait dans le journal allemand Süddeutsche Zeitung plaidé pour un “Airbus de batteries”. Pour fabriquer et non pas importer ce composant essentiel des voitures électriques, les constructeurs européens devraient, selon lui, se regrouper au sein d’un consortium européen, à l’instar du concurrent européen de l’américain Boeing.
La Commission organisera une réunion avec toutes les parties prenantes, afin de voir comment les autorités pourraient encourager l’industrie. “Nous mettrons des moyens à disposition pour soutenir la recherche, l’infrastructure et le marché”, a affirmé Sefcovic. Le Süddeutsche Zeitung évoque un montant de deux milliards d’euros, qui pourrait être utilisé pour la mise au point de batteries et de moteurs alternatifs.