Une cyber-attaque lancée contre la Défense a paralysé le trafic mail quatre semaines durant
La cyber-attaque avec laquelle la Défense a été aux prises le 16 décembre, semble nettement plus grave que prévu. Voilà ce que révèle le journal Het Belang van Limburg ce mercredi. Ce n’est qu’hier, soit quasiment quatre semaines après l’attaque, que le trafic mail avec l’extérieur a pu être rétabli.
Le trafic mail interne a certes été relativement vite rétabli après la cyber-attaque, mais quiconque tenta d’envoyer un mail en dehors de la Défense à une adresse @mil.be, reçut quatre semaines durant en retour la mention d’une impossibilité de réception. Les mails arrivaient pourtant, mais les militaires ne pouvaient y répondre.
Hier, il n’était encore et toujours pas possible pour les militaires de rechercher quelque chose sur internet. Selon les derniers messages, les applications RH, permettant par exemple de saisir les services de garde ou les opérations à l’étranger, étaient également toujours offline. Les militaires ne pouvaient de ce fait provisoirement pas prétendre à des compléments d’indemnités.
‘Le réseau de la Défense a en effet été tout un temps déconnecté d’internet’, comme le confirme le cabinet de la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS). ‘C’était nécessaire pour pouvoir contrôler que tout était sécurisé. Depuis mardi midi, il est de nouveau possible d’envoyer des mails à l’extérieur.’
Le redémarrage du trafic mail externe se passerait très progressivement. A tel point que la date du 12 février est citée pour une restauration complète. ‘Nous voulons cependant insister sur le fait que l’attaque n’a jamais impacté le niveau opérationnel’, ajoute le cabinet. ‘Cette communication passe par d’autres canaux.’
L’attaque avait exploité une faille dans la sécurité du logiciel largement utilisé Log4j d’Apache. Le Centre Belge pour la Cyber-sécurité avait lancé un avertissement le 13 décembre, soit trois jours avant l’attaque. Au niveau international, une mise en garde avait à l’époque été émise pendant quelques jours à propos de l’abus possible de cet outil. Il convenait donc de corriger ce dernier dans les plus brefs délais.
Vendredi, les cabinets des vice-premiers ministres seront informés sur la question. Ce mercredi, la commission Défense se réunira à la Chambre pour décider d’une audition le plus rapidement possible.