Un poisson-robot capable de descendre au plus profond de l’océan

© Nature
Els Bellens

Des chercheurs ont conçu un robot mou capable de résister à la haute pression exercée dans les endroits les plus profonds de l’océan.

Les parties les plus profondes de l’océan, comme par exemple la Fosse des Mariannes dans l’Océan Pacifique, ont à peine encore fait l’objet de recherches dans la mesure où la pression y est trop élevée pour les petits sous-marins. A une profondeur donnée, ceux-ci se brisent sous l’effet de cette forte pression. Or des espèces animales étranges et uniques vivent dans ces abysses. Elles résistent, elles, à la pression. On n’en sait pas encore grand-chose. Un nouveau robot devrait faire en sorte qu’on les connaisse mieux.

Il s’agit d’un robot construit sur base de matériaux mous et alimenté par un accu au lithium, peut-on lire dans une étude publiée par la revue Nature. Ces matériaux doivent permettre au robot de descendre plus profondément que les appareils rigides. Le robot fait environ 22 centimètres de long, ressemble à une raie, mais s’inspirerait plutôt du ‘pseudoliparis amblystomopsis’, un mini-poisson de la famille des limaces de mer, qui vit très profondément dans l’océan.

Ce petit poisson a par exemple un crâne perforé, capable de mieux résister à la pression que la coquille dure traditionnelle de la plupart des autres animaux sous-marins. Pour leur robot, les chercheurs chinois ont, conformément à l’exemple de la limace de mer, ‘réparti’ les composants électroniques, afin que la pression soit mieux disséminée sur la surface.

Le robot évolue en outre au moyen de nageoires en élastomère diélectrique, alias un matériau intelligent qui se désactive ou s’atrophie, lorsqu’il est parcouru par un courant électrique. Ce faisant, le robot peut se déplacer en utilisant de faibles impulsions électriques.

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Jusqu’à dix kilomètres de profondeur

Le robot a été testé dans la partie chinoise de l’Océan Pacifique à une profondeur de 10.000 pieds (quelque trois kilomètres). Il a nagé à une vitesse de quelque 4 centimètres à la seconde. Pour tester également l’appareil dans des environnements très profonds, comme la Fosse des Mariannes, les chercheurs l’ont fait évoluer sur le fond marin à une profondeur de quelque dix kilomètres (35.000 pieds), où il est resté sans problème 45 minutes durant, avant de remonter à la surface.

Le robot est actuellement trop faible que pour effectuer de lui-même des recherches sur le fond marin – il serait facilement emporté par des courants sous-marins -, mais il s’agit bien d’une étape dans la bonne direction pour la recherche dans les profondeurs océaniques. Les robots mous offrent une alternative à nombre de méthodes de recherche existantes. Ils pourraient par exemple être utilisés à l’avenir pour collecter des échantillons fragiles ou pour effectuer des recherches dans des environnements qu’il s’agit de préserver le plus possible.

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