Un pionnier de l’IA quitte Google pour pouvoir parler des dangers de la technologie
Dr. Geoffrey Hinton, le ‘parrain de l’IA’, quitte Google. Au New York Times, il déclare qu’il se fait du souci à propos des risques potentiels engendrés par l’intelligence artificielle.
Geoffrey Hinton est l’un des pionniers de l’IA et a collaboré entre autres à la technologie sous-jacente à de nombreux systèmes IA génératifs actuels. Dans une interview accordée au New York Times, il affirme qu’il est à présent préoccupé par l’avenir de ces systèmes et des risques qu’ils génèrent par exemple sur le plan de la désinformation, des pertes d’emploi, etc.
Hinton est âgé de 75 ans et travaille depuis 1972 déjà sur l’intelligence artificielle. Il a codéveloppé des techniques de formation de réseaux neuraux. Il a aussi été à la base d’AlexNet, un système qui a en 2012 représenté une percée dans la vision artificielle et l’apprentissage en profondeur. En 2018, il décrocha un Turing Award, conjointement avec Yoshua Bengio et Yann LeCun.
Il est entre-temps actif chez Google depuis 2013, mais semble à présent un tant soit peu dépité de sa carrière. C’est surtout la course aux armements IA qui oppose les géants technologiques (principalement Google et Microsoft) qui lui cause du souci, comme il l’a confié au journal. Il craint qu’une telle course ne puisse être contenue que par des lois et préfère la collaboration entre chercheurs, afin d’éviter que l’IA échappe à notre contrôle. Sa principale crainte, c’est que l’IA puisse menacer l’humanité, si ces systèmes se mettent à se comporter de manière imprévisible.
La crainte d’un développement rapide de l’IA n’est pas nouvelle. L’IA générative a ces derniers mois subi une gigantesque évolution. Le lancement public de ChatGPT, fin de l’année dernière, a également déclenché une course entre des géants technologiques tels Microsoft (qui a investi dans ChatGPT) et des concurrents comme Google et Meta, qui disposent de beaucoup d’argent et de main d’œuvre pour mettre au point ‘la plus puissante IA’. Voilà qui a incité une série d’experts à lancer en mars une pétition en vue de marquer une pause dans le développement de l’IA.
Hinton ne l’a du reste pas signée. Dans un tweet, il explique qu’il ne veut pas critiquer Google qui, selon lui, gère l’IA de manière responsable. Ce qu’il veut en fait, c’est passer en revue les importantes menaces que représente la technologie, sans qu’il soit associé à l’entreprise.
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