Un monde neutre en CO2? A condition de collaborer!
En vertu de l’European Green Deal, nos émissions de CO2 doivent en 2030 être de 55 pour cent inférieures à ce qu’elles étaient en 1990. Mais sans une collaboration mondiale, cela ne sera pas possible, selon TCS.
A l’horizon 2050, l’Europe entend réduire à néant les émissions nettes de gaz à effet de serre. Selon l’émissaire climatique américain John Kerry, la moitié de ce résultat reposera sur de la technologie qu’il faudra encore inventer. Ces propos poursuivent entre-temps leur bonhomme de chemin, même s’ils ont aussi fait l’objet de nombreuses critiques. Kerry ferait en effet preuve de ‘clean tech optimism’. Même sans renoncer à notre standard de vie actuel, nous pourrions atteindre la réduction envisagée avec cette future technologie. Les esprits critiques font cependant observer qu’en attendant cette dernière, nous aurions quand même tout intérêt à revoir sérieusement notre manière de vivre.
Pour trouver de nouvelles solutions et accélérer le trajet vers le ‘zéro net’, une collaboration trans-sectorielle poussée et une co-innovation internationale s’avèrent nécessaires, selon Tata Consultancy Services (TCS). ‘S’attaquer au changement climatique n’est pas quelque chose qu’une entreprise peut réaliser seule’, déclare son CTO Ananth Krishnan dans une visio-interview accordée à Data News. ‘Il faut créer un écosystème.’ Et cela se fera par étapes successives. ‘Avant de pouvoir réduire les émissions, il convient d’abord de mesurer ce que nous émettons et ce, grâce à l’IT.’ Ensuite, l’IT pourra elle-même faire partie de la solution.
Davantage d’efficience
‘S’attaquer au changement climatique, ce n’est pas quelque chose qu’une entreprise peut réaliser seule’
Selon Krishna, les entreprises doivent évidemment sortir les mains de leurs poches. Elles ont développé une stratégie ESG (Environmental, Social, Governance), mais même si chacun balaie devant sa porte, cela ne suffira pas pour atteindre les objectifs climatiques. ‘Dans une deuxième phase, il faudra arriver à des solutions plus efficientes’, affirme Krishna. ‘Or ce défi est nettement plus complexe. Les normes sont encore en plein développement. Nous y travaillons du reste activement avec TCS.’
C’est ici qu’a été émise l’idée d’un écosystème. TCS regroupe partenaires et clients en vue d’accélérer l’échange de technologies et d’idées. Cet écosystème doit aussi réunir et donner la parole à des leaders d’opinion du monde académique, des institutions publiques, des jeunes pousses et des grandes entreprises. L’ambition de TCS est claire sur ce plan: ‘Dans un premier temps, nous nous focaliserons sur le développement de logiciels, le nuage, les données et la cybersécurité. A moyen terme, nous envisageons un rôle-clé pour l’AI, surtout si la technologie s’impose bientôt à grande échelle dans l’industrie.’ A longue échéance, TCS croit en une approche à base scientifique: la nouvelle technologie engendrera de nouvelles notions scientifiques. ‘Nous collaborons dès à présent avec plusieurs universités pour voir comment nous pourrions contribuer à la réduction du CO2 avec un mode de fonctionnement reposant sur la science.’
Transformation numérique accélérée
Un complément pratique de la vision de TCS a pour nom les Pace Ports. Il s’agit là d’un réseau mondial de centres de co-innovation et de recherche, où les entreprises de différents secteurs collaborent à de nouvelles solutions durables. Les Pace Ports ciblent entre autres le développement rapide de prototypes. En plus de New York et de Tokyo, TCS a également ouvert ce genre de Pace Port à Amsterdam. ‘Il est question d’une sorte d’accélérateur de startups’, précise Ananth Krishnan. ‘Un studio de design où plusieurs partenaires de l’écosystème se rencontrent physiquement et entrent concrètement en action.’
C’est dans ce même esprit que s’inscrivent également les Sustainathons organisés par TCS: des hackatons qui réunissent des cerveaux en vue de travailler sur des solutions pratiques à de véritables problèmes concrets. ‘L’idée en tant qu’entreprise de rendre quelque chose à la société, n’est pas nouvelle pour nous’, conclut Krishnan. ‘Cela fait partie de notre ADN. Au moyen d’actions concrètes comme les Pace Ports, nous convertissons cela au niveau opérationnel. Cette attitude existe depuis assez longtemps déjà dans notre culture. A présent, nous voulons aussi démontrer que cela fonctionne réellement à l’échelle mondiale.’
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