Un ex-collaborateur évoque son expérience chez Apple: “Directeurs insupportables, horaires rigides”
Travailler chez Apple, est-ce un rêve? Pas du tout, selon l’ex-collaborateur et designer Jordan Price, qui témoigne des conditions de travail chez le géant technologique: des directeurs qui vous insultent, des horaires rigides, des systèmes compliqués et d’innombrables réunions.
Sur la plate-forme de blogging Medium, Jordan Price décrit la façon dont il a trouvé un emploi chez Apple et combien cette expérience fut terrible. Au bout d’un mois à peine, il démissionna. Ou comment la fonction dont il avait toujours rêvé, est devenue un cauchemar.
“Après, en tant que designer, avoir créé des sites web pour des clients modestes, puis avoir travaillé dans des startups qui ont périclité et m’être occupé de petits projets secondaires et aléatoires, j’ai pu décrocher un entretien d’embauche chez Apple. Je pouvais à peine le croire. Je supposais qu’une telle société organisait plusieurs rencontres avant d’engager quelqu’un, mais à ma grande surprise, un seul entretien de moins d’une heure suffit. Le jour même, je fus informé par téléphone que je pouvais commencer chez eux comme designer mobile. Wow! Lorsque je postai la nouvelle sur Facebook, je reçus davantage de ‘j’aime’ que lors de la naissance de ma fille, y compris des messages d’anciens amis que je n’avais plus vus depuis des années. Le descriptif de mon nouvel emploi sur Twitter me valut subitement plus de suiveurs. Je fêtai donc l’événement comme il se doit.”
Mais une fois chez Apple, Price déchanta rapidement. “Je me sentis immédiatement mal à l’aise au niveau de mon horaire de travail rigide et des longs déplacements entre San Francisco (où j’habite) et Cupertino – heureusement, il y avait un bus privé équipé en wifi! Mais je ne voyais quasiment plus jamais ma soeur en semaine en raison de la rigidité de mon horaire. Je recevais aussi un salaire nettement plus faible qu’avant, mais je pensais qu’Apple était pour moi un investissement à long terme. Au bureau, tout ne se passait pas non plus très bien: il y avait tant de comptes, mots de passe et log-ins qu’il m’a fallu quasiment un mois pour atteindre le serveur. En outre, il y avait tout le temps des réunions, qui réduisaient la productivité de tout un chacun, mais qui semblaient être un mal nécessaire pour une entreprise qui fabrique des produits de très haute qualité. Toutes ces choses me choquaient, sans être vraiment de gros problèmes.”
Jusqu’à ce que le directeur de Jordan – un ‘producer’ chez Apple – se mette à lui rendre la vie difficile. “Il se faisait une habitude d’offenser son personnel avec des blagues à deux balles. Il m’insultait directement et indirectement. Il me rappelait constamment que mon contrait ne serait pas renouvelé, si je ne faisais pas certaines choses. Il regardait aussi littéralement par-dessus mon épaule et me mettait ainsi la pression. Je me sentais comme un ado employé dans une fonction de vendeur à la petite semaine, plutôt que comme un professionnel qui travaille pour l’une des plus grandes entreprises technologiques au monde.”
“Je tentai de tenir le coup et de me focaliser sur les choses positives de mon job”, poursuit Jordan Price. “Je pouvais en effet travailler avec des designers de classe mondiale sur des produits de classe mondiale. Mes collègues étaient meilleurs que ceux que j’avais connus avant. J’aimais aussi le souci du détail qui règne chez Apple: chaque pixel, chaque écran, chaque caractéristique et chaque interaction y est profondément réfléchi. La nourriture au restaurant était excellente, et j’étais ravi de mon nouvel iPad Air.”
“Mais les vexations et les blagues à deux sous de mon patron m’ont détourné de mon travail. J’attendais avec impatience le vendredi et je craignais le dimanche soir. Mes amis et ma famille ne comprenaient pas que travailler chez Apple n’était finalement guère excitant. ‘Fais-le pour ton CV’, ‘Sois enfin un homme’ et ‘Tu viens juste de commencer, tu ne vas pas déjà arrêter’, me disaient-ils.”
Un jour à midi, Price trancha dans le vif. “J’ai supprimé les données de mon iPad, placé les fichiers sur lesquels j’avais travaillé, sur le serveur, déposé tous les trucs qui leur appartenaient bien en vue sur mon bureau et je suis rentré chez moi. Je laissai aussi une petite lettre pour mon directeur, où j’avais écrit qu’il était le pire employeur que j’avais jamais rencontré et que je ne pouvais plus travailler sous ses ordres, même si la mention Apple sur mon CV pouvait s’avérer positive.”
“Je ne suis pas fier de ce que j’ai fait et je ne sais pas si cela va me poursuivre”, conclut Jordan Price. “Tout ce que je sais, c’est que j’avais toujours voulu travailler pour Apple, mais maintenant … plus.”
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