Un champ de bataille désert
Il y a quasiment douze ans, en janvier 1998, le marché belge était enfin libéralisé pour les services de téléphonie. Une époque captivante et magnifique que celle-là, où l’on décomptait les jours du monopole de Belgacom.
Il y a quasiment douze ans, en janvier 1998, le marché belge était enfin libéralisé pour les services de téléphonie. Une époque captivante et magnifique que celle-là, où l’on décomptait les jours du monopole de Belgacom.
Lorsque nous avons lancé notre première enquête télécoms, à la veille du big-bang, il s’avéra qu’un manager ICT sur trois voulait à coup sûr changer d’opérateur si on leur proposait une alternative de qualité. Et une moitié envisageait d’opter pour un concurrent. Rien que du déjà-vu en somme! Les foudres de Belgacom s’abattirent cependant sur nous. Les deux tours tremblèrent de colère et d’effroi. Le bastion de plus d’un siècle de téléphonie se sentait la cible d’un tir nourri. On y battit le rappel de tous les moyens de défense. On balança sur les assaillants de l’huile bouillante fournie par les autorités alertées sous la forme d’une réglementation qui faisait défaut. Les tours tinrent bon et résistent toujours douze ans plus tard. Qui plus est, l’ennemi a dans de nombreux cas disparu. Il a battu en retraite, la carte téléphonique… entre les jambes.
Un champ de bataille désert, pense-t-on à présent aussi aux Finances, puisque personne n’a osé se mesurer à Belgacom. Pas une âme! Pourtant, 30.000 téléphones fixes, 3.000 mobiles, soit 4,5 millions de minutes d’appel, ce n’est pas rien… Personne! Même pas Telenet ou Mobistar, et encore moins les autres habitués que sont Verizon Business, Colt Telecom, Easynet, T-Systems, BT ou KPN. Personne! Rien que Belgacom. Cela doit être unique dans l’histoire du marché libéralisé belge. Si nous demandons pourquoi les concurrents ne se sont pas manifestés, nous obtenons immanquablement la même réponse: “Quiconque souscrit à ce contrat, perd de l’argent dès la première minute d’appel.” Selon eux, Belgacom proposerait en effet des tarifs inférieurs à ce que les opérateurs alternatifs doivent payer pour traiter les appels.
Alors quoi? Retour à la case départ d’il y a douze ans, retour au monopole. Belgacom tient toujours le haut du pavé. Que fait la concurrence?
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