Un algorithme prévoit si vous allez vous quereller avec votre partenaire
Des chercheurs de l’University of Southern California ont mis au point un algorithme destiné à prévoir les conflits au sein d’une relation. Dans ce but, ils ont contrôlé en permanence l’état physiologique de couples au moyen d’une technologie mobile.
Votre partenaire rentre à la maison, vous lance un regard courroucé et claque la porte. Un signal ou un pur hasard? ‘Peut-être serait-il préférable que vous receviez à l’avance une notification sur votre smartphone, lorsque votre partenaire est de mauvaise humeur’, ont pensé les chercheurs de l’University of Southern California. Une équipe de psychologues et d’ingénieurs réunis a par conséquent travaillé à la mise au point d’un système qui, à l’instar d’une espèce de sismomètre, mesure les ‘secousses’ au sein d’une relation de couple.
Les ingénieurs se sont chargés de la programmation de l’algorithme, alors que les psychologues ont testé le système une journée entière sur 34 couples. Il en est ressorti que l’algorithme a pu prévoir avec une précision de 79,3 pour cent si les partenaires allaient se disputer. Cet algorithme s’est pour ce faire basé sur des données mesurées par leur smartphone et par divers ‘wearables’: la température corporelle, le pouls, les coordonnées GPS et le son de la voix notamment ont été continuellement mesurés.
La mise au point d’algorithmes capables de détecter automatiquement de possibles querelles n’est pas neuve dans le domaine de la recherche dans le domaine de l’apprentissage machine. C’est cependant la première fois que ce genre de technique a été testé dans un environnement réel. L’une des difficultés rencontrées, c’est le fait que les disputes ne sont pas si fréquentes. Sur les 34 couples testés, 19 ‘seulement’ se sont querellés le jour de l’expérimentation. Comme seuls ceux-ci ont été repris dans les statistiques, le degré de précision du test doit donc être considéré avec quelque réserve. En outre, il n’est pas toujours aisé de détecter les divergences entre des partenaires qui commencent à se disputer, et d’autres activités, où le pouls augmente aussi, comme quand les partenaires font du sport par exemple. Enfin, les personnes qui se crêpent le chignon, ne le font pas toutes de la même manière, loin s’en faut!
Adela Timmons, l’une des psychologues impliquées, insiste sur l’importance de la recherche effectuée en la matière. Elle affirme que se quereller trop provoque du stress et des risques pour la santé. Le système mis au point pourrait à l’avenir être utilisé pour anticiper ce type de conflit. En invitant par exemple les partenaires à ne pas entamer directement une discussion, si le conjoint ou la conjointe a les nerfs à fleur de peau. Dans une phase ultérieure, les chercheurs veulent expérimenter leur algorithme sur les relations ‘parents-enfants’.
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