Stijn Fockedey
Twitter reste une entreprise fragile
Selon Stijn Fockedey, rédacteur de Trends, les derniers résultats trimestriels prouvent que Twitter demeure une entreprise fragile.
“Twitter est un mini-zoo, un groupe de clowns tombé dans une mine d’or.” Cette expression de Marc Zuckerberg, CEO de Facebook, a fait la une cette nuit, après que Twitter ait effectué un énième écart de conduite. Ses résultats trimestriels décevants se sont en effet retrouvés trop tôt en ligne, alors que son action était encore négociée à la Bourse. Son cours a du coup chuté de quasiment 20 pour cent. C’est en fait non seulement la croissance du nombre d’utilisateurs qui déçoit, mais aussi celle du chiffre d’affaires.
Depuis l’entrée en Bourse fin 2013, beaucoup d’actionnaires sont mécontents. Le nombre d’utilisateurs actifs sur Twitter progresse nettement trop lentement que pour rattraper Facebook. Le trimestre dernier, le nombre d’utilisateurs à atteint les 300 millions. Le CEO Dick Costolo avait tenté l’année passée d’amadouer les actionnaires avec les très bonnes performances commerciales de l’entreprise. Durant les cinq trimestres précédents, les rentrées publicitaires ont en effet chaque fois crû de quasiment 90 pour cent. Mais au premier trimestre de 2015, la croissance du chiffre d’affaires est retombée à 74 pour cent.
‘Twitter doit dans l’urgence trouver un filon incitant les annonceurs à dépenser plus’
Ces récents résultats prouvent une fois encore que Twitter reste une entreprise fragile et ce, malgré la forte croissance et la prévision d’un chiffre d’affaires de 2,2 milliards de dollars. Les rentrées publicitaires par utilisateur sont trop faibles en comparaison avec celles de Facebook et de Google, ses grands rivaux sur le marché publicitaire. Twitter collaborera bientôt avec Google afin de pouvoir vendre davantage de publicités. C’est là un aveu de faiblesse et une preuve qu’elle ne peut encore et toujours pas se différencier suffisamment.
Mais il est injuste de prétendre encore que Twitter est un groupe de clowns. Aujourd’hui, la direction effectue un bien meilleur travail et ce, malgré la bourde d’hier. Le fait est qu’à ses débuts, Twitter a perdu beaucoup de temps en conflits internes qui ont paralysé l’entreprise. Mais il s’agit encore et toujours du service à la fois le meilleur et le plus rapide pour permettre aux gens de se tenir informés de leurs centres d’intérêt: de leurs photos préférées aux infos financières. Mais Twitter ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Elle doit dans l’urgence trouver un filon incitant les annonceurs à dépenser plus.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici