Kristof Van der Stadt
Tour de passe-passe
35 pourcent du trafic réseau sur le site Web de Data News sont générés par des appareils mobiles : smartphones et tablettes. Et cette dernière catégorie représente 10 % des accès. Ce n’est pas extrêmement élevé et, plus surprenant encore, c’est exactement ‘autant’ que l’an dernier. Ce résultat est typique de la situation que connaît la tablette.
En effet, le marché des tablettes s’est repli de près de 20 % sur l’année écoulée et la croissance n’est plus au rendez-vous. Les résultats de notre site Web confirment les chiffres publiés par le cabinet GfK. Manifestement, les ventes de tablettes sont en baisse parce que la demande n’existe pas. Et il n’y pas pratiquement pas de marché de remplacement pour les tablettes. En d’autres termes, elles ne tombent pas suffisamment vite en panne et aucune technologie vraiment innovante n’incite le consommateur à acquérir rapidement un nouveau modèle. Mais il y a pire : la croissance nette du nombre de nouveaux utilisateurs semble aussi en berne.
Le cabinet américain Strategy Analytics évoquait même voici peu un marché des tablettes en repli de 8 %. Il semble que l’industrie du PC dans son ensemble – songeons notamment à Asus, Acer, Lenovo et HP – ait trouvé la parade aux tablettes d’Apple et Samsung. En effet, les 2-en-1 – aussi appelés convertibles – apparaissent comme la catégorie qui, toujours selon Strategy Analytics, aurait le vent en poupe. Il s’agit de tablettes dotées d’un écran amovible et disposant souvent aussi d’un pavé tactile. Le boîtier compte en outre des sorties USB et autres connexions. De telles tablettes avec clavier se comportent donc de facto dans l’environnement professionnel comme… des PC. Le lancement cet été de Windows 10 semble d’ailleurs tomber à pic puisque la majorité de ces appareils tournent sous ce système d’exploitation ou peuvent accepter cette nouvelle version 10. Avec son Surface 3, Microsoft montre également la voie en matière de 2-en-1.
Le successeur de la tablette est… le PC
La puissance d’un PC combinée à la portabilité d’une tablette : tel est l’argument servi maintenant aux entreprises. Car s’il est bien un élément qu’a démontré la première génération de tablettes, c’est qu’elle ne s’est pas imposée au détriment du PC. Et que pour permettre un input plus facile (entendez une meilleure productivité), un clavier constitue un must. Si le segment du 2-en-1 continue à croître au rythme annoncé par Strategy Analytics, à savoir 91 % au cours des 5 prochaines années, Microsoft pourrait bien encore renforcer sa mainmise sur le marché global de l’informatique. Et un acteur majeur comme Intel, battu en brèche sur le marché du mobile, pourrait faire son grand retour. Pas étonnant d’ailleurs que cette même Intel dévoilera plus tard dans l’année ses processeurs Skylake pour tablettes Windows et devrait ainsi réduire sensiblement l’écart de prix par rapport aux tablettes Android.
Tant pour les tablettes à base Android que les iPad, il existe encore certes pas mal de smart covers, housses pour claviers et autres solutions permettant de faire de la tablette un instrument pratique. D’ailleurs, quel tour de passe-passe le CEO d’Apple, Tim Cook, a-t-il encore réalisé récemment ? L’iPad Pro. A savoir une tablette rapide dotée d’un grand écran (12,9 pouces) et destinée aux utilisateurs soucieux d’améliorer leur productivité. Avec un accessoire en option : le Smart Keyboard. Comme le Surface et les autres 2-en-1 donc, mais avec le logo et le système d’exploitation d’Apple.
Bref, il faut être clair : le successeur de la tablette est… le PC. A moins d’un nouveau tour de passe-passe…
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