Test et comparatif de smartphones : davantage d’uniformité ?
Nous avons testé 9 smartphones haut de gamme de 8 marques (Google, HTC, Huawei, LG, Microsoft, Motorola, Samsung et Sony). Et le gagnant est…
Fidèle à sa tradition, Apple n’a pas tenu à nous fournir un exemplaire de test et ne figure donc pas, comme toujours, dans ce test de smartphones. Reste que contrairement à l’an dernier, il ne s’agit pas seulement d’appareils Android puisqu’après une interruption d’un an, Microsoft est à nouveau présent avec un smartphone Windows qui se présente comme le pendant mobile de Windows 10. Au niveau Android, tous les smartphones testés tournaient la version la plus récente, à savoir Android 6.x Marshmallow.
MÉTHODE DE TEST
Nous avons testé les smartphones sur la base de près de 200 critères techniques différents. Par ailleurs, nous avons réalisé plusieurs benchmarks. La méthode de test est largement identique à celle de l’an dernier. Par manque de place, nous n’en répéterons dès lors pas tous les détails. Consultez nos archives en ligne pour plus de détails. Les informations produits détaillées se retrouvent dans le tableau si dessus, de même que l’ensemble des spécifications techniques et des résultats des bancs d’essai.
DESIGN ET ÉCRAN
D’aspect extérieur, tous les smartphones testés se ressemblent. La forme incurvée avec l’écran multitouch résistant aux griffures et qui s’étend jusqu’au bord de l’appareil est depuis plusieurs années un must. En termes de design, les fabricants ne se distinguent que par le bouton d’alimentation par exemple ou encore le capteur d’empreintes à l’arrière plutôt qu’à l’avant ou sur le côté (Google Nexus 6P, Huawei Mate 8 en P9, LG G5), ou encore par le fait que l’écran tactile soit légèrement (LG, G5, Huawei P9) ou fortement (Samsung Galaxy S7 Edge) incurvé.
La diagonale d’écran varie de 5,2 pouces (Huawei P9) à 6 pouces (Huawei Mate 8), l’épaisseur de 6,95 mm (Huawei P9) à 9 mm (HTC 10) et le poids de 144 g (Huawei P9) à 185 g (Huawei Mate 8). Les prix (TVA comprise) vont de 799 € (Samsung Galaxy S7 Edge, Sony Xperia Z5 Premium) à 599 € (pour les 2 smartphones Huawei). Pour ce prix, vous pouvez aujourd’hui acheter un laptop Windows relativement bien équipé. Celui-ci aura certes un écran moins net car la densité de pixels et la finesse observée se sont encore améliorées par rapport à l’an dernier.
Le Xperia Z5 Premium de Sony est même le premier smartphone Android à proposer un écran UHD 4K, ce qui offre avec une diagonale de 5,5 pouces (14 cm) une densité de pixels de 801 ppi. Cette densité de pixels particulièrement élevée est surtout intéressante lorsque l’on zoome beaucoup sur des photos, mais donne aussi l’impression que les pictogrammes Android bougent à l’écran. Les pixels individuels ne se voient pratiquement plus, mais cela vaut pour tous les appareils testés.
En effet, tous ont une densité de pixels supérieure à 500 ppi, à l’exception des deux smartphones Huawei (424 ppi pour le P9 et 367 ppi pour le Mate 8). Si le sujet fait couler beaucoup d’encre, un oeil humain moyen n’est plus capable de distinguer les pixels individuels à une distance de lecture de 25 cm environ lorsque les ppi se situent entre environ 300 et environ 477. Tous les écrans sont de qualité bonne à excellente, même si l’écran Super Amoled incurvé du Samsung Galaxy S7 Edge sort du lot. Cette courbure n’est pas un simple gadget. Si vous glisser le doigt sur le bord, le menu Edge apparaît et affiche les pictogrammes d’applis ou de contacts fréquemment utilisés. De même, les écrans Amoled “simples” (Motorola Moto X Force, Microsoft Lumia 950 XL, Google Nexus 6P) affichent des couleurs plus belles et surtout plus claires que leurs homologues ips.
JEUX DE PUCES
Qualcomm semble faire son retour. L’an dernier, nous avions souligné que pas mal de fabricants utilisaient encore des SOC (system-on-chip) à base ARM alternatifs. Cette année, 6 des 9 smartphones incorporent un SOC Qualcom Snapdragon (Snapdragon 810 octa-core chez Sony, Google, Microsoft et Motorola ; Snapdragon 820 quad-core chez HTC et LG). Le Snapdragon 820 se retrouvera sans doute cette année sur un plus grand nombre de smartphones dans la mesure où ce nouveau SOC résout plusieurs problèmes que posait son prédécesseur, comme un dégagement de chaleur exagéré. C’est sans doute là l’une des raisons pour lesquelles Samsung avait doté l’an dernier son Galaxy S6 d’un SOC Exynos octa-core maison.
De même pour le nouveau Galaxy S7 (Edge), Samsung s’en tient à son propre jeu de puces, en l’occurrence la variante 8890. Huawei recourt également à un jeu de puces interne, un Hisilicon Kirin 950 pour le Mate 8 et un 955 pour le plus récent P9. Au niveau de la vitesse de travail globale, de la vitesse Wi-Fi et de la vitesse ITE, le SOC utilisé ne change rien selon les benchmarks. Mais pour les graphiques, les bancs d’essai présentent de grandes différences. Ainsi, les performances graphiques des smartphones de Google, Huawei et Microsoft sont nettement moins bonnes que celles des autres appareils testés.
ANDROID MARSHMALLOW
L’ensemble des smartphones Android utilisent comme déjà indiqué la version la plus récente du système d’exploitation pour smartphones de Google, à savoir Marshmallow. Il s’agit de la première version à supporter pleinement les écrans 4K, mais nous n’avons pas pu juger de son effet sur le fonctionnement du Sony Xperia Z5 Premium dans la mesure où nous l’avons encore testé avec Android 5.1.1 Lollipop. Avec cette version d’Android, la résolution 4K n’est active que si l’on visualise du contenu spécifiquement 4K de Sony. Le reste du temps, l’écran tourne en résolution Full HD, surtout pour économiser la batterie.
Marshmallow offre un support intégré du 4K, ce qui permet aux développeurs d’applis d’activer la résolution UHD si et quand ils le souhaitent. Cependant, l’interface Android continue elle à tourner au maximum à 480 ppi. Avec Mashmallow, la résolution 4K de l’écran du Xperia Z5 Premium sera sans doute davantage activée. Cela pourrait se faire au détriment de l’autonomie, même si la batterie du smartphone Sony se comporte bien à ce niveau et dispose d’une marge suffisante.
L’interface utilisateur et le volet design/langue de Marshmallow sont pratiquement identiques à ceux de son prédécesseur Lollipop. Les modifications sont plutôt subtiles, comme la modification du pictogramme de Google Now Voice, l’activation de Google Now (et donc Search) sur chaque écran en appuyant longuement sur la touche Home, une liste d’applis à défilement vertical au lieu d’une liste horizontale comme dans Lollipop et la possibilité de désinstaller des applis en mode sommeil. La version “la plus pure” de l’UI Marshmallow se retrouve, comme d’habitude pour les smartphones Google de ce test, sur le Nexus 6P. Tous les autres constructeurs enrichissent ou modifient cette UI de manière plus ou moins radicale avec une couche d’interface maison : Xperia (Sony), TouchWiz (Samsung), Motoblur (Motorola), Sense (HTC), Emotion (Huawei) et Optimus (LG).
La principale modification dans Marshmallow est sans doute Doze, qui économise la batterie lorsque le smartphone n’est pas utilisé. Les fabricants ne peuvent pas modifier cette position de stand-by spécifique, même s’ils peuvent toujours ajouter leurs propres schémas d’économie de batterie à Android. Dans l’ensemble d’ailleurs, l’autonomie des smartphones testés s’améliore nettement par rapport aux tests de l’an dernier. Ceci s’explique non seulement par le recours à des batteries à la fois plus puissantes et plus légères, mais aussi par une gestion d’énergie améliorée sur Marshmallow. C’est ainsi que la dernière version d’Android intègre une fonction “app standby” spéciale qui permet de mettre automatiquement en mode de sommeil profond les applis qui ne sont pas utilisées. Si vous ne souhaitez pas que tel soit le cas pour certaines applis, vous pouvez toujours les ajouter à une liste blanche.
Marshmallow supporte le nouveau port USB Type-C interchangeable dont certains des smartphones testés sont déjà équipés (Google, HTC, LG, Huawei P9). Autre amélioration dans Marshmallow, la possibilité d’utiliser enfin à nouveau les cartes mémoire MicroSD comme extension de la mémoire de stockage interne. Certes, la carte doit être formatée spécialement et n’est plus ensuite utilisable dans un autre smartphone (à moins de la reformater évidemment).
WINDOWS 10 MOBILE
Entre-temps, la part de marché des smartphones Windows s’est rétréci comme peau de chagrin (à peine 0,7 % selon Gartner sur le marché mondial au Q1 de 2016). Microsoft est le seul fabricant à se présenter encore sur ce marché, même si une poignée de fabricants OEM continuent à commercialiser des smartphones Windows pour les marchés moins matures. L’offre de Microsoft s’est longtemps cantonnée à des appareils bon marché et de milieu de gamme, raison pour laquelle Windows Mobile ne figurait pas dans notre test l’an passé. Mais fin 2015, Microsoft a lancé 2 nouveaux modèles (plus) haut de gamme, baptisés “flagship phones” en interne, à savoir le Lumia 950 (539 € avec écran Amoled 564 ppi de 5,2 pouces et SOC Qualcomm Snapdragon 808) et le Lumia 950 XL testé ici et légèrement plus grand (649 € avec écran Amoled 515 ppi de 5,7 pouces et SOC Qualcomm Snapdragon 810). Manifestement, ces nouveaux modèles n’ont pas été en mesure de doper la part de marché de Windows Mobile. Dans les entreprises, la part de marché des Windows Phones est certes un peu, mais pas nettement plus significative que sur le marché grand public.
Les gestionnaires de systèmes estiment parfois que les similitudes d’interface entre les versions mobile et desktop de Windows 10 ainsi que la facilité d’intégration aux applications Windows sur serveur se traduisent par des coûts d’implémentation moins élevés. Reste à voir si le raisonnement se tient. Car d’une part, la plupart des employés disposent entre-temps au niveau privé de suffisamment d’expérience avec Apple iOS ou Google Android. Et d’autre part, Apple et Google peuvent s’intégrer facilement dans un environnement Windows. Mieux encore, Microsoft commercialise elle-même des versions iOS et Android (de qualité) de ses principales solutions de communication et de bureautique. Récemment, on a d’ailleurs appris sans grande surprise que Microsoft avait cédé la marque Nokia à une filiale du conglomérat chinois Foxconn et qu’elle allait également abandonner la marque Lumia.
Faut-il y voir la fin des smartphones Windows ? Les rumeurs indiquent qu’un seul smartphone Surface sera sans doute encore développé, comme pendant des tablettes éponymes. Windows Mobile continuera sans doute d’exister comme variante mobile du Windows “à part entière”, comme une sorte d’alternative à Windows RT pour les tablettes et smartphones bon marché à base ARM (Intel a entre-temps abandonné le marché des SOC pour smartphones avec l’arrêt de la plateforme Broxton). A cet égard, il est significatif de faire état de l’information parue sur le site MSDN pour développeurs Microsoft selon laquelle Windows 10 Mobile supportera désormais les appareils mobiles à diagonale d’écran jusqu’à un peu moins de 9 pouces au lieu de 7,9 pouces précédemment. Et inversement, le Windows 10 ‘normal’ supportera désormais les écrans jusqu’à 7 pouces.
WINDOWS CONTINUUM
Lors du lancement l’an dernier de Windows 10, Continuum for phone a retenu pas mal l’attention. Cette technologie vise à transformer les smartphones Windows en des desktops Windows somme toute portables. Le Lumia 950 XL est suffisamment puissant pour Continuum, mais le smartphone seul ne suffit pas pour utiliser le système. En effet, vous avez aussi besoin d’un dock, qu’il s’agisse d’une station d’accueil traditionnelle à connexion câblée ou d’un dock sans fil. Par ailleurs, vous avez également besoin d’un écran, d’un projecteur ou d’une TV à sortie HDMI ou port display ainsi qu’éventuellement un clavier et/ou souris USB. La souris n’est pas obligatoire, dans la mesure où l’écran tactile du smartphone peut être utilisé après activation de Continuum comme surface tactile permettant d’activer la souris sur l’écran de grande taille. Microsoft fabrique elle-même un HD-500 Display Dock (99 €) que nous avons brièvement testé. Il s’agit d’une petite boîte carrée avec d’un côté une sortie vidéo USB Type-C et de l’autre 3 ports classiques USB 2.0, des sorties HDMI et diplay port à part entière et une connexion d’alimentation Type-C. Il suffit de brancher le Lumia 950 (XL) à l’aide du câble livré sur le port USB Type-C du dock, ce qui charge du même coup le smartphone.
Les ports USB 2.0 peuvent recevoir un clavier, une souris éventuelle et un disque externe ou une clé mémoire. L’écran du smartphone et du grand écran connecté affichent un message de bienvenue Continuum qui permet le cas échéant de modifier la taille de l’image affichée. L’écran de votre smartphone s’affiche sur grand écran au départ dans le coin gauche avec le même agencement qu’au départ, mais présente en bas le bouton de démarrage connu de Windows 10. Vous pouvez alors travailler avec le clavier et la souris et utiliser par exemple en plein écran les applications Office installées sur votre téléphone. L’idée reste intéressante, mais son implémentation est toujours loin d’être parfaite. La question se pose en outre de savoir si Continuum a encore un avenir au vu de la part de marché très restreinte et des incertitudes qui pèsent sur l’avenir de Windows Mobile.
APPAREILS PHOTOS
Les appareils photos des smartphones s’améliorent d’année en année à telle enseigne que les récentes études de marché indiquent qu’une majorité des utilisateurs ne considèrent même plus comme nécessaire d’acheter un “véritable” appareil photo. A l’exception des deux Huawei, tous les autres smartphones testés filment d’ailleurs en résolution 4K maximale. Et les appareils photos pour chat à l’avant ont tous au moins une résolution de 5 mégapixels, voire 8 mégapixels chez Google, LG et Huawei.
Le Huawei P9 intègre à l’avant 2 lentilles Leica avec chacune un capteur de 12 mégapixels. Le smartphone combine les deux images, ce qui donne des photos d’une portée dynamique supérieure. Le réglage se fait jusqu’à 2 m de distance avec un laser (le LG G5 a d’ailleurs aussi un réglage par laser). Pour les distances plus grandes, le réglage de champ se fait en tenant compte de la petite différence entre les deux lentilles, un peu comme dans une mise au point télémétrique. Ainsi, il est possible de prendre des photos avec un arrière-plan flou. L’appareil photo stocke les deux prises, ce qui permet après coup de régler encore manuellement la zone à régler dans l’appli. Tout ceci paraît bien beau, mais dans la pratique, nous ne constatons que peu de différences de qualité dans les photos du P9 et celles prises par les autres smartphones du test. Si un nombre croissant de personnes optent pour la convivialité de l’appareil photo du smartphone, nous estimons qu’aucun des smartphones testés n’offre une qualité de photo même quelque peu comparable à celle d’un appareil photo numérique normal. Les meilleures qualités de photos et de vidéos globales dans notre test sont produites par le Samsung Galaxy S7 Edge. Le Nexus 6P produit également de belles photos très nettes, mais est moins bon au niveau de la vidéo.
CONCLUSION
A l’instar de l’an dernier, notre test est remporté par Samsung, mais tout comme l’an dernier, les différences entre les smartphones testés sont plutôt minces. Le Galaxy S7 Edge est certes un peu meilleur que le S6 Edge testé l’an dernier. Ainsi, l’autonomie de la batterie est significativement plus grande et la résistance aux poussières et à l’humidité est meilleure. Parmi les autres grands, le Sony Xperia Z5 Premium ne le cède pratiquement en rien au Galaxy S7 Edge. Les deux smartphones de Huawei offrent le meilleur rapport qualité/prix.
Google (Huawei) Nexus 6P
Prix (HTVA): 660,33 € (version 128 Go testée)
Autonomie: 469 minutes
Score de performances: 73/100
Score prix/performances: 52/100
HTC 10
Prix (HTVA): 619,01 €
Autonomie: 461 m
Score de performances: 79/100
Score prix/performances: 56/100
Huawei Mate 8 (NXT-L29)
Prix (HTVA): 495,04 €
Autonomie: 739 m
Score de performances: 81/100
Score prix/performances: 61/100
Huawei P9 (EVA-L09)
Prix (HTVA): 495,04 €
Autonomie: 609 m
Score de performances: 77/100
Score prix/performances: 59/100
LG G5 (LG-H850)
Prix (HTVA): 577,69 €
Autonomie: 535 m
Score de performances: 78/100
Score prix/performances: 56/100
Microsoft Lumia 950 XL
Prix (HTVA): 536,36 €
Autonomie: 330 m
Score de performances: 68/100
Score prix/performances: 53/100
Motorola Moto X Force
Prix (HTVA): 536,36 €
Autonomie: 534 m
Score de performances: 77/100
Score prix/performances: 57/100
Samsung Galaxy S7 Edge (SM-G935F)
Prix (HTVA): 660,33 €
Autonomie: 581 m
Score de performances: 85/100
Score prix/performances: 58/100
Sony Xperia Z5 Premium (E6853)
Prix (HTVA): 660,33 €
Autonomie: 517 m
Score de performances: 84/100
Score prix/performances: 57/100
Vous trouverez ici une feuille de calcul avec les informations produits et les scores de test détaillés : datanews.levif.be/smartphones16
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