Telenet freine les applications p2p
Telenet effectue des tests de ‘traffic management’ ou …
Telenet effectue des tests de ‘traffic management’ ou de ‘traffic shaping’ et ralentit ainsi sciemment la vitesse des applications poste à poste (p2p) d’échange de fichiers.
C’est l’association d’utilisateurs Tik vzw qui a tiré la sonnette d’alarme au début de cette semaine, puis le journal De Standaard a relayé l’information: Telenet freine le trafic p2p. “Nous voulons tester l’impact sur la capacité de notre réseau”, confirme Stefan Coenjaerts, porte-parole de Telenet. Et d’insister sur le fait qu’il s’agit d’un test – d’une durée indéterminée, il est vrai -, dont les résultats seront ensuite examinés, avant de prendre une décision. “Et si nous effectuons des adaptations définitives, nous le ferons savoir.”
Par souci de clarté, il ne s’agit pas ici de la contestée ‘deep packet inspection’ (dpi), utilisée par la néerlandaise KPN pour analyser le contenu du trafic de données et le bloquer le cas échéant. Cela pourrait être une façon de contrer les applications grevant les revenus, telles Whatsapp (une alternative au SMS) ou VoIP (Voix sur IP). “Nous n’examinons aucunement le contenu du trafic de données”, déclare Coenjaerts.
Chez Tik vzw, l’on est très remonté contre les pratiques employées par Telenet: “Primo, nous trouvons très étrange que Telenet annonce des vitesses élevées dans sa publicité, alors qu’on n’atteint même pas 5 pour cent de la vitesse promise lorsqu’on utilise les applications qui n’offrent de l’intérêt qu’à une vitesse supérieure. Et secundo, le ‘traffic shaping’ s’oppose totalement à la neutralité du net.”
Ces déclarations ouvrent justement le débat sur le thème de la neutralité du net. Il s’agit ici de savoir si les fournisseurs télécoms sont autorisés à traiter telle ou telle sorte de trafic internet en priorité ou non. Dans notre pays, il existe à ce propos quelques propositions de loi sur la table. “Telenet estime que ce débat doit être mené surtout dans un contexte européen”, ajoute encore Coenjaerts. En 2009, l’Europe a promulgué une directive, selon laquelle les fournisseurs internet doivent clairement informer leurs clients, lorsque certaines formes de trafic réseau sont freinées. “L’esprit de la directive européenne ne nous pose aucun problème.”
Par ailleurs, la porte-parole de Belgacom, Frédérique Verbiest, déclare que son entreprise ne se livre pas à du ‘traffic shaping’: “Nous ne devons pas le faire, car nous ne proposons pas – comme Telenet – un support partagé. Chaque client paie simplement pour la capacité qu’il souhaite.” Selon Verbiest, il n’est pas non plus question de dpi chez Belgacom.
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