Telenet amortit la télévision numérique par les ondes
Telenet continue de croître et d’enregistrer de jolis bénéfices. Cela n’est cependant pas visible dans ses résultats nets. Les frais comptables et l’amortissement de l’investissement intégral dans la télévision numérique par les ondes engendrent une perte nette de 47,3 millions. Les attentes bénéficiaires en termes de cash flow libre restent inchangées.
Telenet continue de croître et d’enregistrer de jolis bénéfices. Cela n’est cependant pas visible dans ses résultats nets. Les frais comptables et l’amortissement de l’investissement intégral dans la télévision numérique par les ondes engendrent une perte nette de 47,3 millions. Les attentes bénéficiaires en termes de cash flow libre restent inchangées.
Au cours du troisième trimestre, Telenet a de nouveau vu son chiffre d’affaires progresser de 5 pour cent pour s’établir à 344,9 millions d’euros. Sa marge de cash flow d’exploitation a atteint le nouveau de record de 54,1 pour cent, une hausse d’un demi-point. En comparaison, Belgacom accuse du retard, puisque l’opérateur a atteint au deuxième trimestre une marge de cash flow d’exploitation de 31,8 pour cent (bénéfice avant résultats financiers, amortissements et taxes).
Tout comme Belgacom, Telenet va autoriser l’utilisation par des tiers des modems WiFi de ses clients. Ce système s’appellera Telenet-homespot. L’on n’en connaît pas encore les modalités.
En hausse partout
Telenet a progressé sur tous les fronts. 16.000 clients sont venus s’ajouter, qui ont acheté au moins trois produits. C’est nettement plus que les 9.000 recensés au trimestre correspondant de l’année dernière. L’internet même a enregistré 18.000 abonnés en plus, la télévision numérique 43.000, la téléphonie fixe 17.000 et le mobile 10.000. Le nombre de téléchargements ‘vidéo à la demande’ a atteint un nouveau record de 4,4 par abonné à la TV numérique et par mois. “Peut-être à cause du mauvais temps en été”, a admis sincèrement le directeur Duco Sickinghe. Mais tout va pour le mieux au niveau de l’apport moyen par utilisateur, qui s’élève à présent à 42,5 euros, en hausse de 9 pour cent par rapport à l’année dernière.
L’augmentation du chiffre d’affaires n’inclut pas encore l’effet des hausses de prix de l’internet et de la TV analogique, ni du nouveau contrat de football. C’est la télévision numérique qui a connu la plus forte croissance au troisième trimestre avec 26 pour cent de revenus en plus.
La division entreprise de Telenet a augmenté son chiffre d’affaires de 5 pour cent et a décroché un contrat cadre pour la livraison d’internet à 6.000 écoles flamandes.
Petits inconvénients
Il y a quand même aussi quelques petits facteurs plus sombres. Sur le plan mobile, Telenet enregistre un ralentissement systématique de la croissance du nombre de nouveaux clients depuis le début de cette année. Heureusement pour l’entreprise, les clients optent pour des formules d’abonnement plus coûteuses. Pour ce qui est d’internet, le “churn”, à savoir la rotation des clients, a crû de 7 à 8,5 pour cent suite aux augmentations de prix annoncées en juillet. Les clients ont dans ce cas la possibilité de résilier leur contrat sans frais, pour autant qu’ils n’aient pas opté pour des packs. Le Flamand reste très avide du produit phare de Telenet, Fibernet.
Quelque 20.000 téléspectateurs analogiques sont partis. Ce faisant, la perte est de 60.000 cette année. Telenet possède encore 39 pour cent de téléspectateurs analogiques, contre 61 pour cent qui ont choisi le numérique.
Et puis, il y a encore le contrat du football. Telenet ne cite pas de chiffres à propos du nombre d’amateurs de football, mais bien à propos du nombre d’abonnés à ses canaux sportifs. Ils étaient au nombre de 172.000 fin septembre, en hausse de 46 pour cent en un an. Duco Sickinghe, le directeur de Telenet, n’a pas voulu dire que ces chiffres étaient décevants, mais il s’attend quand même à une poursuite de la croissance au fur et à mesure que les contrats combinés des amateurs de football viendront à échéance chez Belgacom et que l’an prochain, il sera possible chez Telenet de visionner non seulement les trois rencontres les plus importantes, mais aussi les huit autres matchs.
La télévision numérique par les ondes en mode mineur
L’opérateur malinois amortit tout son investissement dans la télévision numérique par les ondes, soit en tout 30,7 millions d’euros. Selon Telenet, les coûts sont supérieurs du fait que l’entreprise reste jusqu’à présent – après deux enchères supplémentaires – le seul souscripteur de licence pour les droits d’émission de Norkring Belgium. En outre, les stations veulent des droits d’auteur complémentaires – trop élevés, selon Telenet – pour ce nouveau canal de distribution. Et enfin, la réception à l’intérieur des bâtiments est aussi moins bonne qu’espérée, selon Duco Sickinghe. Vincent Bruyneel s’attend à ce que Telenet propose une offre en télévision par les ondes – elle y est obligée de par sa licence -, mais en mode mineur. Il convient aussi de tenir compte du fait qu’aucun autre opérateur n’affiche de l’intérêt pour la télévision par les ondes.
La guerre avec les régulateurs a commencé
Comme on le sait, les contrôleurs des médias ont décidé d’ouvrir le câble aux opérateurs concurrents (à l’exception de Belgacom). Telenet conteste cette décision devant la cour d’appel de Bruxelles. Les plaidoiries devraient se tenir en février, et le jugement pourrait être rendu en avril, selon Sickinghe. Pendant tout ce temps, Telenet ne devra pas investir dans les préparatifs, sauf dans le développement d’un “modèle de référence”, la fixation du prix du service potentiellement proche.
Une perte nette ne nuira pas à la prochaine distribution de dividendes. En net, Telenet a terminé le trimestre sur une perte de 47,3 millions d’euros. Il y avait la probabilité d’une perte papier de 68,3 millions sur les swaps de taux d’intérêt qui couvrent Telenet contre une hausse des taux d’intérêt, d’un amortissement de 28,5 millions sur la licence de la télévision par les ondes, ainsi qu’un coût assez réduit pour le prolongement de la durée de plusieurs dettes. Le groupe Telenet dispose à présent de nouveau d’un fonds propre négatif de 258 millions d’euros. C’est dérisoire, assure la direction, car la date de remboursement de la dette la plus proche est fixée en 2016 et le capital de la société anonyme est suffisamment élevé pour permettre l’année prochaine une distribution de dividendes de l’ordre de 500 millions. Renaat Berckmoes, le directeur financier, se fait fort de trouver les liquidités pour ce faire, et ce même si le marché financier est défavorable.
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