Europol: ‘Les cartes SIM étrangères sont plus compliquées à mettre sur écoute’
Europol demande un ajustement technique du protocole d’itinérance. Il est en effet aujourd’hui beaucoup plus difficile d’effectuer des écoutes téléphoniques avec les cartes SIM étrangères.
Quiconque fait actuellement l’objet d’une enquête criminelle, risque d’être soumis à une écoute téléphonique. Pour ce faire, les services policiers prennent contact avec l’opérateur, généralement après une ordonnance du tribunal. Mais c’est plus compliqué, lorsqu’il s’agit d’une carte SIM étrangère, selon Europol dans une mise en garde.
Plus précisément, il est question ici du ‘home routing’ (routage domestique) et des technologies d’amélioration de la vie privée (‘privacy enhancing technologies’ ou PET). Le ‘home routing’ signifie que lorsque vous êtes à l’étranger, votre communication passe toujours par votre opérateur en Belgique. C’est ainsi que si vous appelez depuis les Etats-Unis un numéro belge qui se trouve également aux Etats-Unis, le signal est transmis des Etats-Unis vers la Belgique, puis de nouveau vers les Etats-Unis.
Mais en combinaison avec PET, les données sont cryptées au niveau du service. Par conséquent, l’opérateur du pays où vous êtes, n’agit que comme un intermédiaire et n’a guère de vision sur votre trafic d’appels, de données ou de SMS.
Il est donc plus difficile pour Europol d’enquêter sur les suspects possédant une carte SIM étrangère. Il doit en effet adresser sa requête à cet opérateur étranger, ce qui prend du temps, alors que la collaboration de cet opérateur est plutôt volontaire. Les Belges en Belgique disposant d’une carte SIM non belge sont également concernés par cette problématique.
Interdiction ou de meilleurs accords
Europol y va de deux suggestions pour améliorer la situation. La législation européenne pourrait intégrer PET dans le routage domestique, mais les opérateurs locaux seraient alors en mesure d’intercepter le trafic téléphonique des particuliers. Par ailleurs, Europol préconise un système transfrontalier qui permettrait de répondre rapidement aux requêtes des services d’ordre. La première suggestion offre un peu moins de sécurité, alors qu’avec la seconde, les noms des suspects doivent également être transmis à un acteur tiers étranger.
Europol ajoute toutefois qu’il ne sera pas forcément nécessaire de choisir entre les deux options. En lançant son appel et ses suggestions, il veut surtout ouvrir le débat, afin de trouver une solution pour que les cartes SIM étrangères n’échappent plus aux actes d’enquête qui sont actuellement possibles avec les cartes SIM nationales.
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