La Commission européenne veut stimuler l’émergence des géants télécoms paneuropéens
La Commission européenne prône le développement d’un marché européen unifié des télécommunications. Cela devrait stimuler l’émergence de grands acteurs paneuropéens et permettre les investissements importants nécessaires au déploiement des réseaux à très haut débit.
La Commission a souligné mercredi dans un livre blanc les défis auxquels est confronté le secteur des télécommunications dans l’Union européenne. D’ici 2030, quelque 200 milliards d’euros devront être investis dans le déploiement des réseaux ultra-rapides nécessaires à l’énorme augmentation du trafic de données et à l’application des technologies du futur, comme la conduite automatisée.
‘Trop fragmenté’
‘Nous possédons le plus grand marché unique numérique du monde libre, une fois et demie plus grand que le marché américain. Il faut pouvoir en profiter pour déployer cette très grande infrastructure’, a expliqué le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton. Le Français regrette que le cadre réglementaire soit trop fragmenté, avec 27 législations nationales. Il prône un marché numérique véritablement européen pour faciliter l’émergence d’acteurs paneuropéens.
La commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, souhaite également que des acteurs européens plus forts ‘récoltent les fruits des avantages d’échelle’. Le marché est actuellement très fragmenté, avec souvent trois à quatre acteurs par état membre. ‘Du point de vue de la politique concurrentielle, rien n’empêche les fusions transfrontalières d’opérateurs’, a-t-elle souligné. Selon elle, la fragmentation est davantage due à des réglementations divergentes.
L’organisation européenne des opérateurs télécoms (Etno) salue ‘les efforts de la Commission européenne pour ouvrir la voie à une politique davantage tournée vers l’innovation, davantage orientée vers l’avenir et plus propice aux investissements’.
Appel à une contribution financière
La Commission n’a cependant pas répondu à l’appel à une contribution financière des géants technologiques pour couvrir les coûts du trafic de données qu’ils génèrent. Les opérateurs télécoms, à l’instar de Deutsche Telekom, Orange et Vodafone, réclament un tel mécanisme, arguant que des services comme YouTube, Netflix et Facebook consomment une grande partie de la capacité de leurs réseaux.
Le livre blanc marque le début d’un vaste débat entre toutes les parties intéressées. Celles-ci peuvent soumettre leurs avis jusqu’en juin.