Interview: AVM se prépare pour le marché belge des modems
Dès le 1er novembre, vous pouvez en Belgique choisir votre modem, peu importe ce que votre fournisseur interne préconise. La firme allemande AVM occupe depuis des années déjà ce marché et distingue des opportunités pour le marché belge après une si longue attente.
Data News a parlé à ce sujet avec Eric Van Uden et Dirk Hartel, respectivement manager international portfolio development et responsable de la gestion des produits à l’échelle internationale chez AVM. L’occasion était belle avec le libre choix du modem en Belgique. On en parlait depuis quelques années déjà, mais les obstacles juridiques apparaîtront réellement le 1er novembre.
Tous les opérateurs n’étaient pas satisfaits du libre choix du modem. Les relations avec certains d’entre eux se sont-elles entre-temps améliorées?
ERIC VAN UDEN: ‘Sur le marché belge, on voit à présent apparaître exactement les mêmes éléments découverts en leur temps en Allemagne et aux Pays-Bas. Certains fournisseurs comprennent à présent ce qu’est le libre choix du modem. Ils prennent contact avec nous pour voir comment incorporer le mieux possible nos appareils dans leur environnement.
D’autre fournisseurs agissent différemment et attendent le dernier jour pour rendre publiques leurs spécifications.
DIRK HARTEL: Chaque opérateur a entre-temps pris la décision de rendre le tout aussi fluide que possible. Même les acteurs qui se sont tournés vers la Justice pour s’opposer au libre choix du modem. Il n’y a personne aujourd’hui qui freine des quatre fers.
Donc si j’achète à partir du mois de novembre un modem chez vous, il devrait fonctionner sans problème chez Proximus, chez Telenet ou chez un autre fournisseur?
VAN UDEN: C’est bien là le but.
HARTEL: ‘Nous collaborons avec nombre d’acteurs depuis des années déjà, sans le moindre problème. Mais avec d’autres encore, nous faisons appel à des laboratoires, et la collaboration est positive. Cela devrait donc se passer de manière fluide dès le début. Evidemment, c’est toujours sous réserve. Il faudra toujours effectuer des réglages fins, et des obstacles imprévisibles pourraient se présenter. Mais le fait est que tout le monde tire à la charrette.
VAN UDEN: C’est un processus d’apprentissage pour tout un chacun. Lorsque le marché néerlandais s’est ouvert, un certain nombre de fournisseurs se sont tournés vers leurs collègues allemands, où le libre choix du modem était possible depuis un certain temps déjà. Nous savons que des fournisseurs belges ont fait de même avec leurs homologues néerlandais ou allemands. Heureusement, ils apprennent qu’ils ne doivent pas se faire trop de soucis.
HARTEL: En fin de compte, tout le monde aspire à la même chose: la satisfaction du client. Que ce dernier utilise de l’équipement de Proximus, de Telenet, d’Orange ou d’AVM, cela devrait fonctionner.
Sur le plan financier, qu’attendez-vous du libre choix du modem pour AVM? Enregistrez-vous subitement un doublement de vos ventes?
VAN UDEN: ‘On vise évidemment cent pour cent du marché (des gens qui achètent leur propre modem). Mais la question délicate est de savoir quelle sera la taille de ce marché. Nous, nous le savons même pas. Heureusement, nous produisons des appareils pour toute l’Europe. Il n’y a pas de versions spéciales pour la Belgique.
HARTEL: Cela dépend en grande partie de la motivation. Certaines personnes sont parfaitement heureuses avec l’appareil de leur opérateur. D’autres manquent de certaines fonctions ou d’un support pour l’un ou l’autre élément spécifique, et ils n’avaient pas le choix jusqu’à présent. Il s’agit là de notre premier type de client: il vient acheter quelque chose, parce qu’il n’est pas satisfait.
Le Fritz!Box 7490, que nous avions présenté à CeBIT 2013: seuls deux tiers des appareils vendus sont encore actifs aujourd’hui.
Et pourquoi se tournent-ils vers vous?
HARTEL: ‘En général, parce qu’ils ne veulent pas que cela leur soit proposé par défaut. Nous espérons aussi que notre présence et le rayonnement de notre marque soient suffisants pour que les gens nous choisissent, parce qu’ils nous connaissent. Nous tentons aussi de les convaincre avec des appareils intéressants. Plus tôt cette année, nous avons introduit un modem docsis (câblé), le Fritz!Box 6670, à savoir l’un des seuls modems câblés équipés de Wifi 7 par exemple.
A long terme, cela dépendra en grande partie de la façon dont fonctionnent les opérateurs. Certains continueront d’offrir un modem gratuit sans différence financière. Si les clients sont satisfaits ainsi, ils ne changeront pas rapidement .
Ne serait-il pas plus facile pour les opérateurs comme vous de réduire le prix de l’abonnement, en cas de lise à disposition d’un modem?
HARTEL: C’est là un bon exemple, et certains acteurs pratiquent de la sorte en Allemagne. Il savent que certains clients achèteront un appareil. Ils leur font 2-3 euros de réduction par mois, mais il ne faut pas non plus leur fournir un support. Car s’il y a un problème de connexion internet ou de téléphonie, ils appelleront AVM plutôt que leur opérateur. Donc, en tant qu’opérateur, vous pourrez aussi économiser sur la mise à disposition , sur la gestion et le support de vos propres modems.
Chez KPN, vous avez le choix entre louer un Fritz!Box ou l’acheter. Cela vous coûtera cinq euros par mois où 150 euros si vous décidez de l’acheter. Cela ouvre une tout autre perspective.
En général quelle est la durée vie d’un appareil? Mettre à niveau vers Wifi 7, c’est bien, mais la plupart des clients ne vont pas dépenser 200-300 euros lors de chaque nouvelle norme.
HARTEL: Cela dépend entièrement du client. Les nouvelles fonctionnalités sont la principale raison du remplacement d’un appareil.
De modem en tant que tel peut durer des années. Nou disposons d’un excellent enregistreur de support. Pour ce qui est du Fritz!Box 7490, que nous avions présenté à CeBIT 2013 et qui été vendu durant dix ans, deux tiers des appareils vendus sont encore actifs aujourd’hui.
En ce qui concerne les mises à jour logicielles intégrant de nouvelles fonctionnalités, il faut compter sur cinq à sept ans, mais ensuite, nous continuons des de fournir des mises à jour sécuritaires pendant des années encore. Si de graves problèmes se manifestent, nous tentons autant que possible à corriger les plus d’appareils possibles. Dans ce cas, une mise à jour sécuritaire d’une durée de quinze ans pour un appareil n’est pas vraiment anormale. Nous croyons fermement que nous créons une plus-value avec nos appareils. Voilà pourquoi nous ne nous focalisons pas sur les appareils très bon marché. Nous produisone en Europe, nous développons en Allemagne. Comme ce n’est pas bon marché, nous devons également nous assurer que le client reçoive une certaine qualité pour l’argent qu’il dépense, ce qui inclut aussi un support de longue durée et des appareils fiables.
Quand allez-vous interrompre les mises à jour sécuritaires?
HARTEL: Lorsque cela ne sera plus possible du point de vue technique. Mais ces appareils tournent sur notre propre pile logicielle: nous avons le code source, nous disposons des gens qui l’ont écrit autrefois. Donc si des problèmes se manifestent, ce qui est rare heureusement, ces gens peuvent examiner le code et trouver une solution. Et voilà comment il y a encore et toujours des misses à jour dix années plus tard.
AVM est depuis longtemps déjà active en Belgique, mais allez-vous faire activement de la promotion pour amener les gens à s’acheter un nouveau modem?
VAN UDEN: Nous avons recruté un nouveau collègue qui va se charger des activités retail sur le marché belge. Nous allons lancer l’une ou l’autre campagne en vue d’expliquer aux gens le choix qu’ils ont fait et ce qu’est le Fritz!Box et ce qu’il fait.
Comment décririez-vous le client que vous ciblez en Belgique?
VAN UDEN: Les clients que nous ciblons dans toute l’Europ, sont des gens qui ne sont pas satisfaits de ce qu’ils reçoivent de leur fournisseur internet, comme un appareil avec d’anciennes normes wifi. Mais aussi des personnes qui veulent davantage de fonctionnalités qu’un modem ou un routeur, par exemple en matière de possibilités smart home.
HARTEL: ‘Nous créons parfois plusieurs produits que nous combinons dans un même appareil. Dans notre cœur, nous sommes des ingénieurs, et nous aimons jouer avec certains choses. Nous créons quelque chose avec un Raspberry Pi que nous transposons ensuite vers un Fritz!Box. Nous ciblons le client qui veut tout essayer et jouer aussi.
Les appareils tournent sur notre propre pile logicielle. Nous avons à notre service les gens qui l’avaient écrite dans le passé. Et donc, si des problèmes se manifestent, ils peuvent examiner le code et trouver une solution.
Ce client est souvent aussi la personne à qui les amis et la famille demandent ce qu’ils doivent acheter. Pour eux, la simplicité est de rigueur. Quiconque veut jouer le peux, mais si choisissez de ne pas le faire, c’est facile aussi: c’est l’essence même du Fitz!Box!.
Envisagez-vous aussi le segment tout juste supérieur? Le ‘prosumer’ qui est un peu plus technique. Un VLAN y convient aussi pour certains appareils ou utilisateurs
HARTEL: Il s’agit de toujours trouver un équilibre. Vous aimeriez proposer des fonctions supplémentaires, mais en même temps, le produit que vous proposez, doit rester gérable pour le plus grand nombre de clients possibles.
Des exigences réseautiques LAN séparées sont parfaitement logiques pour une banque ou d’autres entreprises. Allez-vous faire du télétravail, sans doute? Mais les gens en ont-ils absolument besoin chez eux? Probablement pas.
Nous avons certes l’option d’élaborer un réseau d’invités Nous estimions alors pratique d’utiliser aussi ce réseau à ports ethernet spécifiques, afin d’avoir deux réseaux complètement distincts. Mais pour VLAN, nous sommes d’avis que ce serait trop complexe pour la plupart des utilisateurs, parce qu’ils pourraient séparer certains choses via le réseau des invités. Il convient de toujours trouver le juste milieu, ce qui signifie que certaines fonctions manqueront à l’appel, mais qu’il restera néanmoins de nombreuses possibilités supplémentaires qui veulent tirer un peu plus parti d’un appareil. Nous choisissons de soutenir certains use cases, mais comme nous ne pourrons jamais tout soutenir, nous choisissons d’être le plus logique possible.
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