Les satellites Starlink menacent la restauration de la couche d’ozone

Un récepteur pour le réseau de satellites Starlink. © Starlink

Lorsque les satellites utilisés rentrent dans l’atmosphère et se consument, ils laissent derrière eux de petites particules d’alumine (oxyde d’aluminium) qui appauvrissent la couche d’ozone. De nouvelles recherches préviennent que le lancement de milliers de satellites, comme le réseau Starlink d’Elon Musk, fera exploser ces concentrations.

La couche d’ozone se reconstitue depuis que le monde a accepté de réduire les émissions de gaz propulseurs. Le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique devrait disparaître complètement d’ici cinquante ans.

Des dizaines de milliers de satellites

Mais le retour dans l’atmosphère terrestre de milliers de satellites usagés menace de s’y opposer. Sur plus de 8.000 engins tournant en orbite terrestre basse, 6.000 sont des satellites Starlink, lancés seulement ces dernières années. SpaceX, l’une des firmes du milliardaire Elon Musk, a été autorisée à en envoyer 12.000 supplémentaires et en prévoit encore 42.000. Amazon et d’autres sociétés prévoient également des systèmes propres comportant chacun des milliers de satellites. Ceux-ci visent, entre autres, à fournir des services internet et télécoms aux endroits assez difficiles d’accès de la Terre.

De plus, ces satellites n’ont qu’une courte durée de vie: cinq ans environ. Les entreprises doivent donc lancer rapidement de nouveaux appareils, afin qu’un cycle de remplacement constant soit initié.

Lorsque de vieux satellites rentrent dans l’atmosphère terrestre et se consument, des oxydes d’aluminium sont libérés. Les réactions chimiques qui en résultent, sont nocives pour l’ozone atmosphérique. Et comme les oxydes ne réagissent pas eux-mêmes, mais provoquent plutôt des réactions destructrices entre l’ozone et le chlore, ils restent actifs dans l’atmosphère pendant des décennies.

Pourtant, peu de recherches ont été menées sur l’impact des satellites rentrant dans l’atmosphère. Les études précédentes se sont largement concentrées sur les émissions du lancement lui-même. La nouvelle étude, réalisée par une équipe de recherche de la Viterbi School of Engineering de l’université de Californie du Sud, est la première à évaluer l’étendue de la pollution à long terme dans l’atmosphère.

Forte croissance

Les simulations publiées dans Geophysical Research Letters montrent que le retour des satellites ont en 2022 augmenté le taux d’aluminium dans l’atmosphère de plus de 29 pour cent par rapport aux taux naturels. Un satellite typique de 250 kilos composé à 30 pour cent d’aluminium génère quelque 30 kilos de particules d’alumine lors de sa rentrée dans l’atmosphère. La majeure partie est libérée entre 50 et 85 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre.

L’équipe a ensuite calculé que cela pourrait prendre jusqu’à trente ans pour que ces alumines dérivent vers des altitudes stratosphériques, où se situe 90 pour cent de la couche d’ozone de la Terre.

Les chercheurs estiment qu’au moment où les constellations de satellites actuellement prévues seront terminées, 912 tonnes d’aluminium pourraient être libérées chaque année, ajoutant 360 tonnes d’alumine dans l’atmosphère, soit une augmentation de 646 pour cent par rapport aux taux naturels.

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