Les opérateurs alternatifs aspirent à plus de concurrence en Europe

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Pieterjan Van Leemputten

Ecta, le lobby des acteurs télécoms alternatifs, a mis sur la table une liste de revendications pour la politique européenne des télécoms après les élections. Il souhaite notamment que la répartition du spectre 5G en Europe soit harmonisée.

Ecta compte parmi ses membres Eurofiber, Colt, Huawei et Sky notamment. Mais Fluvius (qui va déployer la fibre optique avec Telenet) et Digi (qui va installer le quatrième réseau mobile avec Citymesh) en font également partie. L’organisation est le pendant d’Etno, l’association télécom qui représente les acteurs traditionnels.

Dans un manifeste, l’organisation plaide pour qu’un certain nombre de règles européennes soient adaptées, afin d’assurer plus de concurrence. Le timing n’a pas été choisi par hasard: à l’approche des élections européennes, c’est en effet le moment idéal pour les acteurs du secteur d’exprimer clairement leurs souhaits.

L’organisation aspire, entre autres, à de meilleures règles pour les investissements dans les réseaux de télécommunications. Elle est plutôt positive vis-à-vis de l’approche actuelle, mais fait remarquer qu’il y a aussi moyen de faire mieux. En ce qui concerne l’accès aux réseaux, elle souhaite des prix stables pour le cuivre (l’actuel réseau VDSL lent) et une communication claire sur sa sortie progressive. Mais aussi des ‘conditions de concurrence équitables’ pour que les opérateurs alternatifs puissent passer à la fibre.

Cela signifie principalement que si un acteur majeur déploie la fibre optique, un opérateur alternatif pourra l’utiliser, ce qui est déjà le cas en Belgique, bien que dans une mesure très limitée, car la plupart des marques alternatives font désormais partie de Proximus.

5G

En ce qui concerne le spectre, Ecta souhaite que le processus d’attribution des fréquences soit plus harmonisé, avec une priorité pour un déploiement rapide, eu égard à qui est prêt à payer le plus. Ecta veut aussi que la bande des 600 MHz puisse être utilisée avec un spectre supplémentaire de bande moyenne. Le cadre réglementaire doit également être renforcé, notamment dans l’intérêt des nouveaux venus, et il faut une harmonisation des normes en matière de rayonnement.

Ce passage est étonnant, car lors du MWC, le commissaire européen Thierry Breton avait déjà plaidé en faveur d’un lien entre les futures enchères spectrales et les promesses de déploiement. La question est de savoir dans quelle mesure les gouvernements nationaux en sont satisfaits, car il y a un risque évident qu’ils collectent moins d’argent. Notre pays est également un parangon de fragmentation en matière de normes de rayonnement, car en plus des normes européennes, il existe d’autres normes dans notre pays, ainsi que d’autres méthodes de calcul pour la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.

Cloud

En ce qui concerne le ‘cloud computing’ (informatique dans le nuage), Ecta plaide surtout pour que l’accent ne soit pas mis sur une poignée d’acteurs non européens (comprenez: Azure, AWS, Google Cloud, Oracle, etc.). Elle aspire à plus de concurrence et propose un ‘Buy European Tech Act’ dans lequel les procédures d’adjudication des marchés doivent se concentrer davantage sur les services cloud qui génèrent de la valeur et des emplois en Europe. Ecta souhaite également davantage de mesures en matière de transfert des données vers de nouveaux services.

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