Notre pays est sur la bonne voie en matière de transformation numérique, selon le dernier rapport d’évaluation de la Commission européenne sur la ‘2030 Digital Decade’. La Belgique se classe en tête en termes de couverture 5G, avec 97 pour cent du territoire. C’est un cinquième de mieux que la moyenne européenne. Le talon d’Achille reste toutefois le déploiement de la fibre optique.
En matière de ‘Fiber-to-the Home’ (fibre optique jusqu’au domicile), 30,7 pour cent du territoire belge est couvert, contre 25 pour cent précédemment. D’importants progrès ont donc été réalisés. La moyenne européenne a cependant été fixée à 69,2 pour cent, l’objectif étant une couverture complète d’ici 2030. La Belgique ne s’en sort pas bien, surtout dans les zones peu peuplées.
Aménagement linéaire et bétonisation
La fédération technologique Agoria souligne qu’il s’agit du ‘plus grand projet d’infrastructure après celui d’Oosterweel, avec des chantiers dans plus de deux cents communes’. Cependant, le déploiement de la fibre optique s’avère plus coûteux en Belgique que dans d’autres pays européens, en raison des nombreux aménagements linéaires et de la bétonisation. ‘Cela engendre davantage de nuisances, et les coûts moyens de la fibre optique sont de ce fait deux fois plus élevés qu’en France et quarante pour cent supérieurs qu’aux Pays-Bas’, selon Agoria.
De plus, le déploiement est souvent confronté à des procédures d’autorisation complexes et à des charges fiscales telles que les taxes locales. ‘Il en résulte que les travaux planifiés se terminent souvent sur un scénario ‘marche-arrêt’: les équipes et les ressources sont prêtes, mais les projets s’enlisent en raison des retards administratifs.’
Trouver des solutions viables
Agoria souligne que les opérateurs télécoms souhaitent trouver des solutions viables en collaboration avec les autorités locales. ‘Les opérateurs reconnaissent qu’une communication étroite avec les communes et leurs habitants est essentielle à un déploiement correct de la fibre. Par ailleurs, des discussions sont en cours entre les opérateurs, l’Autorité belge de la concurrence (ABM) et l’IBPT, le régulateur belge de la concurrence, afin de créer un cadre propice à une meilleure coopération entre les opérateurs.’
‘L’issue de ces discussions pourrait donner un élan significatif au déploiement des réseaux à fibre optique dans notre pays’, conclut la fédération sectorielle.