Teamleader récolte 18,5 millions d’euros: ‘Croître, cela coûte cher’
L’éditeur gantois de logiciels Teamleader en a terminé avec une phase de financement de 22 millions de dollars (18,5 millions d’euros), sa principale augmentation de capital à ce jour. Une grande partie de ce capital de croissance, l’entreprise l’a récoltée auprès de deux nouveaux partenaires, ce qui, selon son CEO Jeroen De Wit, générera “une nouvelle dynamique”.
Teamleader a le vent en poupe. Depuis que Jeroen De Wit a fondé son entreprise de software il y a six ans, cette dernière à déjà recueilli en tout 14 millions d’euros dans le cadre de plusieurs phases de financement de séries A et B. Il convient d’y ajouter à présent une phase de financement de série C de 18,5 millions d’euros.
L’éditeur gantois de logiciels propose aux PME un service en ligne pour la gestion numérique des relations clients, de la facturation et d’autres processus encore. Sur ce marché, la scale-up est très fructueuse, puisque Teamleader est l’une des entreprises technologiques en croissance la plus rapide en Belgique.
“Mais comme chacun sait, croître, cela coûte cher’, explique De Wit. “Voilà pourquoi nous avons entamé des négociations avec des investisseurs pour pouvoir poursuivre notre progression internationale.”
Lors des précédentes phases de financement, Fortino, le fonds de l’ex-CEO de Telenet, Duco Sickinghe, a toujours été le principal investisseur. Fortino a cette fois encore été partie prenante, mais c’est Keen Ventures Partners qui a assumé le rôle d’investisseur principal. En outre, la ‘Participatiemaatschappij Vlaanderen’ (PMV) y a pris part elle aussi.
Un vent nouveau
Selon Dewit, l’arrivée de nouveaux acteurs est une bonne chose: “D’une part, cela nous ouvre un nouveau réseau et d’autre part, de nouvelles voix autour de la table génèrent une nouvelle dynamique.”
L’une de ces nouvelles voix est le Néerlandais Alexander Ribbink, general partner chez Keen Venture Partners. L’investisseur, qui fut aussi CEO de TomTom des années durant, fait son entrée au sein de la direction, où il rejoint son compatriote Ducko Sickinghe. Tandis que Sickinghe y siège depuis quatre ans déjà et que De Wit le considère comme l’un de ses principaux mentors, De Wit et Ribbink n’ont appris à se connaître qu’à la fin de l’année dernière. “Il s’agit là d’une relation qui ne demande qu’à s’amplifier”, admet-il.
Reste à savoir si De Wit peut encore lui-même poser les jalons de son entreprise si, à chaque phase de financement, un nouvel administrateur fait son entrée. “Ce n’est pas parce qu’on est cinq à six administrateurs que tout se décide à la majorité. En tant que CEO, je peux encore et toujours déterminer le cap à suivre. Par ailleurs, j’ai trouvé des avantages à collaborer étroitement avec des personnes expérimentées ces dernières années”, explique-t-il. “Je pense pouvoir dire que je me défends bien au sein de cette équipe de parties prenantes. J’aime relever des défis et je ne crains pas les critiques. Mais tout s’est toujours déroulé en bonne entente, et je crois qu’il en sera encore ainsi dans le futur.”
‘Encore besoin de six à sept ans, avant de devenir le leader du marché européen’
Outre une croissance commerciale, Teamleader entend utiliser l’argent récolté pour étendre son Marketplace, une sorte de magasin d’applis pour PME. En mai, l’entreprise a investi elle-même 1 million d’euros dans un fonds, en vue de convaincre les développeurs d’intégrer leurs logiciels dans le Marketplace. “Actuellement, quelque 200 applications sont déjà intégrées à la plate-forme”, précise De Wit. Les PME peuvent utiliser ces applications ‘cloud’ en combinaison avec Teamleader. Dans un premier temps, l’entreprise entend surtout peaufiner son application en fonction des besoins de chaque pays.
Teamleader est active dans six pays européens et continuera de se concentrer sur l’Europe. “L’Europe compte 23 millions de PME, dont 89 pour cent occupent moins de dix personnes. Ces petites entreprises sont ouvertes à la numérisation. Leur potentiel de marché est gigantesque”, prétend De Wit.
Il ne souhaite pour l’instant pas encore cibler de nouveaux marchés: “Nous voulons surtout veiller à devenir plus pertinents sur les marchés où nous sommes déjà actifs. Notre objectif est de devenir le numéro un dans le segment des PME en Europe. Pour y arriver, nous avons encore un long chemin à parcourir. Je pense qu’il nous faudra encore six à sept ans.”
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici