Starter de la semaine: Xeryon fabrique de minuscules moteurs
Des pignons rendent l’âme, alors que les machines dans lesquels ils tournent, pourraient continuer de fonctionner. Un moteur résistant à l’usure et permettant de travailler avec une grande précision, voilà ce qu’on appelle l’œuf de Colomb. Et bien après des années de recherche, voici que la jeune pousse louvaniste Xeryon a trouvé la solution que le monde va accueillir à bras ouverts.
Quel est le problème? Les moteurs tournent souvent sur des pignons ou des vis sans fin, afin de créer un mouvement linéaire. Mais il arrive que des dents cassent, s’usent ou se grippent, ce qui réduit la fiabilité. ‘L’industrie a besoin de bons moteurs qui fonctionnent longtemps, sans usure des pignons’, déclare le managing director de Xeryon, Hans Clijsters. ‘Et nous avons inventé un moteur sans pignons.’
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D’un point de vue technique, il s’agit d’un moteur piézoélectrique ultrasonique à ondes progressives, à savoir un mini-moteur qui créé du mouvement par des vibrations contre une lamelle en céramique. ‘Ce genre de moteur existait déjà, mais n’offrait en général pas une grande autonomie’, ajoute Clijsters. ‘Ils sont souvent usés au bout de vingt kilomètres déjà. Nous, nous avons réussi à mettre au point un moteur capable d’effectuer plus de deux mille kilomètres, ce qui le rend d’autant plus intéressant pour l’industrie.’
Le type de moteur que Xeryon conçoit, est surtout destiné aux applications médicales, selon Clijsters: ‘Quand vous devez par exemple administrer une infime dose de liquide ou manipuler du tissu humain vulnérable. En chirurgie oculaire par exemple, notre technologie vient particulièrement à point, mais aussi en imagerie médicale. De plus, elle est utilisable pour les machines qui doivent fabriquer des puces toujours plus compactes, dans les applications au laser ou en métrologie comme en microscopie ou en spectroscopie. Si le moteur doit être minuscule, tout en étant d’une très grande précision, pas de problème avec nos modèles.’
Trois niveaux
Les moteurs de Xeryon se déclinent en trois niveaux différents. ‘Dans un premier temps, le client peut acheter le moteur basic et l’intégrer lui-même dans un produit final. En outre, le moteur est aussi disponible dans un actuateur sur rail, ou comme un étage, où le client achète un actuateur à plate-forme mobile’, explique Clijsters.
Pourquoi est-ce Xeryon qui a trouvé la solution et pas une grande firme américaine par exemple? Clijsters ne doit pas réfléchir longtemps avant de répondre: ‘Parce qu’il s’est agi d’une recherche incroyablement difficile. Nous connaissons de grandes firmes qui s’y sont lancées, avant de jeter l’éponge. Chez nous aussi, cela a pris beaucoup de temps, même si nous disposions grâce à des doctorats de la KU Leuven d’une grande connaissance des moteurs piézoélectriques. Cela fait dix ans que nous existons, mais ce n’est que depuis quatre ans environ que nous possédons un produit vendable.’
Passer à 100.000 moteurs
L’activité de Xeryon consiste en la production et la vente de matériel et ce, selon Clijsters, à partir de la Belgique: ‘Nous croyons qu’il est encore et toujours possible de mettre en œuvre de l’industrie manufacturière chez nous avec, à la clé, des emplois pour des personnes sortant tant de l’enseignement supérieur qu’inférieur. Notre ambition est de devenir une grande firme belge. Actuellement, nous produisons 2.500 moteurs par an, ce qui n’est pas tellement étant donné que nous avons provisoirement tout développé par nous-mêmes.’
A présent, Xeryon envisage une augmentation de capital de l’ordre de 3 à 5 millions d’euros, qui permettrait à l’entreprise d’en arriver à 100.000 moteurs par an. Clijsters: ‘D’ici cinq ans, nous voudrions encore lever 20 millions d’euros supplémentaires, afin de pouvoir sortir un million de moteurs par an.’
De San Francisco jusqu’à Sydney
Des clients pour ses moteurs, Xeryon en a trouvés bien au-delà des frontières nationales. ‘La majeure partie de notre activité se passe aux Etats-Unis’, précise encore Clijsters. ‘Cela n’a pas été sans mal initialement, car nous n’avions pas les moyens financiers pour recruter des vendeurs sur place. Voilà pourquoi nous misons à fond sur un bon site web et sur des publicités parfaitement ciblées, ce qui nous a permis d’attirer l’attention de clients intéressés. Nous sommes à présent actifs de San Francisco jusqu’à Sydney, avec des clients comme la NASA, Harvard et Berkeley.’
Xeryon
Siège social: Louvain
Nombre d’associés: 3
Finances: Une phase de capitalisation de 3 à 5 millions d’euros envisagée
Site web: Xeryon.com
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