Smart City Bruxelles mise sur l’éducation numérique
Bruxelles doit devenir une ville connectée (smart city). Voilà ce que déclare la secrétaire d’Etat à la numérisation bruxelloise Bianca Debaets (CD&V), et elle va consentir tous les efforts possibles dans ce but, notamment via des bornes interactives gratuites et l’internet ultrarapide pour les écoles. Car c’est surtout l’éducation qui devra jouer un rôle en vue, si on veut atteindre cet objectif, a-t-elle affirmé ce mercredi lors d’une journée d’étude sur ce thème.
L’ambition de faire de Bruxelles une région connectée, n’est pas neuve. Dès à présent, l’infrastructure requise est déployée avec le réseau à fibre optique ultrarapide d’IRISnet, alors que le réseau wifi.brussels gratuit et publiquement accessible est aussi largement installé. “Ce faisant, tout un chacun devrait disposer de l’internet”, a ajouté Debaets.
L’ensemble des 550 écoles bruxelloises ont également été équipées de tablettes, tandis que le projet Fiber To The School devrait fournir l’internet ultrarapide à toutes les écoles secondaires. “Et ce sera bien nécessaire”, a encore prétendu Debaets ce mercredi. “Car s’il est un élément essentiel pour une ville connectée, ce sont bien des citoyens connectés.” Et d’annoncer directement que les élèves dans le besoin pourront à l’avenir emprunter le matériel IT requis.
Bruxelles entend donc miser à fond sur l’inclusion numérique, afin d’accroître l’alphabétisation numérique de ses habitants. Et ce n’est pas uniquement l’affaire des seniors, prévient l’ambassadeur smart city et professeur Pieter Ballon (VUBIMinds): “Même parmi les jeunes âgés de quinze à dix-neuf ans, dix pour cent se débattent avec la technologie numérique. Et donc l’école ne peut plus demeurer un îlot analogique dans un monde numérique. Il existe pas mal de technologies éducatives qu’on peut introduire dans les classes.”
Il s’agit ici également de se tourner vers des partenaires privés tels le Business Language & Communication Center (BLCC) de Louvain par exemple, qui dispose de la technologie pour apprendre plus aisément les langues de manière interactive. “Pourquoi ne pourrait-elle pas, moyennant paiement, être également utilisée dans l’enseignement traditionnel?”, se demande le directeur de l’IMEC, Piet Desmet, qui explique que son institut entend dès à présent miser de manière structurelle sur ce type de technologie éducative.
Mais le gouvernement de la région bruxelloise porte son regard au-delà des écoles. “Elles doivent de toute façon s’ouvrir davantage”, indique la professeure française Sophie Pène de l’Université Paris Descartes. “Car on ne peut pas mettre toute la pression sur les enseignants pour en tirer encore plus.”
Avec seize espaces informatiques publics, la capitale souhaite non seulement rendre internet accessible, mais aussi proposer des formations. En outre, elle veut offrir aux jeunes des formations de type Smart City Scholarships et des sessions de programmation aux enfants des quartiers déshérités. “Nous voulons aussi y impliquer les parents”, a encore expliqué la secrétaire d’Etat. “J’ai vu ainsi un mère allochtone analphabète éclater en sanglots, parce que son fils avait programmé quelque chose sur l’ordinateur. Elle n’aurait jamais imaginé que son enfant puisse faire cela.”
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