Le FMI met en garde contre un risque accru de cyber-incidents majeurs

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Els Bellens

Le risque de cyberattaques perturbatrices majeures a augmenté en raison de la numérisation croissante, de l’essor de l’intelligence artificielle (IA) et des nombreuses tensions et conflits dans le monde. Le Fonds Monétaire International (FMI) lance donc une mise en garde à ce sujet dans un rapport.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour la stabilité financière, le nombre de cyberattaques a plus que doublé depuis la pandémie du coronavirus. En conséquence, les banques pourraient subir des pertes extrêmes, de l’ordre de 2,5 milliards de dollars, estime le FMI dans un scénario catastrophe possible. Il s’agit d’un montant tellement important que certaines institutions financières pourraient se retrouver en difficultés financières. A cela s’ajoutent des pertes indirectes causées, par exemple, par une atteinte à leur réputation.

Selon le FMI, ces types d’incidents peuvent menacer la stabilité financière et économique, s’ils érodent la confiance dans le système financier, perturbent des services essentiels ou se propagent à d’autres institutions. C’est ainsi qu’une attaque lancée en décembre contre la banque centrale du Lesotho a perturbé le système national des paiements, empêchant les transactions des banques nationales dans ce pays d’Afrique australe.

Panique bancaire

Dans le pire des cas, une panique bancaire pourrait même se produire, selon le FMI. Jusqu’à présent, aucune cyberattaque significative n’a eu lieu. Cependant, une étude du FMI montre qu’après une cyberattaque aux Etats-Unis, un mini-exode de fonds épargnés s’était manifesté chez des petites banques américaines.

Selon le FMI, les gouvernements des pays feraient donc bien de mettre en place une stratégie nationale de cybersécurité et de veiller à ce que la supervision financière soit correctement organisée. Il est également important que les entreprises accordent une attention particulière à leur propre sécurité numérique. Cela concerne par exemple les programmes anti-malware, une protection correcte par mot de passe et la conscientisation des collaborateurs. Il serait surtout essentiel d’accorder une attention particulière à la communication des données et au partage d’informations sur les cyber-incidents avec d’autres parties.

Ce dernier point est en réalité une tâche internationale, selon le FMI: ‘Comme les attaques proviennent souvent de l’extérieur du pays d’origine d’une entreprise financière et que les profits peuvent être transférés au-delà des frontières, la coopération internationale est impérative pour lutter avec succès contre les cyber-risques.’

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