Un milliardaire polonais poursuit Meta pour des publicités mensongères
Des publicités frauduleuses de célébrités continuent d’apparaître sur Facebook et Instagram. Un entrepreneur polonais saisit donc la Justice. Meta promet des améliorations depuis cinq ans maintenant, alors même qu’elle gagne de l’argent grâce à la fraude.
‘Cela ne pouvait être diffusé à la télévision’, ‘Voilà comment ils ont fait fortune’: ce ne sont là que deux exemples de publicités apparues sur Facebook et Instagram ces dernières années, souvent accompagnées de visages célèbres comme Marc Coucke entre autres. En pratique, il s’agit pourtant de publicités frauduleuses qui incitent à investir une petite somme pour s’enrichir rapidement.
Cela se produit également dans d’autres pays. C’est ainsi que des publicités de Rafal Brzoska et de son épouse Omenaa Mensah apparaissent depuis un certain temps en Pologne. Brzoska est notamment le fondateur d’inPost, qui gère des casiers pour colis postaux, ce qui fait de lui un entrepreneur polonais bien connu. Sa femme est entre autres présentatrice à la TV.
Brzoska et son épouse se tournent maintenant vers la Justice pour se débarrasser de ces fausses publicités exploitant leur nom et leur image. Brzoska a déclaré à l’agence Reuters qu’il envisageait tous les scénarios. Si trop peu de mesures sont prises en Europe, il n’exclut pas d’intenter un procès aux Etats-Unis.
La principale revendication du couple est que Meta cesse de faire de la publicité qui enfreint leurs droits. Ils souhaitent également une compensation financière égale aux revenus que Meta elle-même engrange à partir des fausses publicités. Ils aimeraient reverser cette somme à une bonne cause.
Problématique depuis des années
Brzoska n’est pas le premier à s’adresser au tribunal. Mais le simple fait qu’il doive le faire, montre que peu de choses ont changé chez Meta malgré les promesses antérieures.
C’est ainsi qu’une affaire similaire s’est déroulée au Royaume-Uni en 2018 entre la star de la télévision britannique Martin Lewis et Meta. Meta a en réaction sorti un outil permettant de signaler les publicités frauduleuses. En échange, l’affaire a été abandonnée.
Fin 2019, Meta a perdu une affaire identique face au magnat néerlandais des médias John de Mol. Il en est résulté que Meta disposa d’un délai de cinq jours pour supprimer les publicités frauduleuses portant le visage ou le nom de De Mol, sous peine d’astreintes de dix mille euros par jour. Meta fit alors appel de la sentence. Entre-temps, de telles affaires ont vu le jour dans divers pays, dont l’Australie.
Approche différente, schéma similaire
Meta elle-même informe l’agence Reuters que suite à la plainte actuelle, elle va supprimer les fausses publicités, lorsqu’elles seront repérées. Il nous faut cependant signaler ici que Meta s’avère terriblement mauvaise à ce petit jeu du repérage.
Meta avait également promis des améliorations en 2019. Les escrocs eux-mêmes changent d’approche en la matière: c’est ainsi que diverses célébrités sont utilisées dans différents pays, souvent en combinaison avec des liens vers plusieurs sites web en voulant à votre argent. C’est donc plus complexe que d’interdire une seule publicité. Dans le même temps, les publicités, peu importe leur langue, leur lien ou leur image, suivent le même schéma depuis des années déjà. Elles doivent convaincre la victime de la possibilité de gagner de l’argent rapidement, contenir l’image d’une personne célèbre et, souvent, un lien qui renvoie vers un site web contrefait. Pour une entreprise qui injecte actuellement des milliards dans le développement de l’IA, la détection de fraudes évidentes semble encore un trop grand défi.
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