La Pologne enquête sur une cyberattaque ‘à l’ancienne’ ciblant son réseau ferroviaire
Selon les chemins de fer polonais (PKP), des pirates ont durant le week-end trafiqué un signal d’arrêt. Cet acte de sabotage a provoqué l’immobilisation de vingt trains environ dans la province de Poméranie occidentale, ce qui engendra d’importants retards. Entre-temps, deux suspects ont été arrêtés.
Samedi soir, les hackers n’ont pas eu recours à des cyber-méthodes à haute valeur technologique pour provoquer des dommages, mais simplement à un émetteur radio bon marché, selon la BBC. C’est avec cette même technologie que les suspects, deux Polonais de 24 et 29 ans, auraient également diffusé l’hymne national russe et le discours du président russe Poutine.
En Pologne, la communication sur le réseau ferroviaire s’effectue encore au moyen d’un système VHF analogique à 150 MHz, sans cryptage ni authentification. D’ici fin 2024, le pays migrera vers une alternative numériquement cryptée plus sûre, à savoir le système GSM-R.
Plaque tournante pour les armes
Lors de cette attaque ‘à l’ancienne’ au moyen d’un émetteur radio, personne n’a été blessé, et le trafic ferroviaire a pu reprendre quelques heures plus tard. Les services de renseignement polonais ont entamé une enquête à propos de ce sabotage et prennent l’affaire très au sérieux. Quelques jours plus tôt en effet, un train de marchandises et un train de voyageurs régional ont été impliqués dans un accident, alors qu’un train interurbain a déraillé dans le nord-est de la Pologne. Ces incidents ne semblent cependant pas être liés entre eux.
On ignore encore pourquoi les pirates ont ciblé le réseau ferroviaire polonais. Peut-être est-ce dû au fait que la Pologne représente une importante plaque tournante pour les armes occidentales expédiées vers l’Ukraine. Plus tôt cette année déjà, le service polonais de la sécurité nationale ABW avait arrêté quelques membres d’un prétendu groupe d’espionnage russe qui, selon des rumeurs, serait impliqué dans le sabotage de voies de chemin de fer et dans la perturbation de livraisons.
En collaboration avec Dutch IT Channel.
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