La police démantèle le service de communication cryptée Matrix pour les criminels

© Getty Images

Le service international de crypto-communication Matrix a été démantelé suite à une action coordonnée des services d’investigation néerlandais et français, soutenus par Europol et Eurojust. Deux personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’opération, dont le principal suspect en Espagne. En plus des arrestations, des serveurs en France et en Allemagne ont été désactivés, et de l’argent, des crypto-espèces, des véhicules et des biens immobiliers ont été saisis.

La police a discrètement intercepté plus de 2,3 millions de messages sur Matrix au cours des derniers mois. Les services d’investigation ont trouvé la trace du service lors de l’enquête sur l’agression du journaliste néerlandais Peter R. de Vries en 2021. Matrix avait fourni aux criminels une plate-forme assurant des communications et des transactions sécurisées, principalement utilisée sur des téléphones Google Pixel adaptés.

Le service était fortement sécurisé et facilitait les appels vidéo, la navigation anonyme et les transactions financières en plus de la fonctionnalité de chat. Le réseau fonctionnait sous différentes appellations et nécessitait une invitation pour y accéder.

‘Plus complexe que Sky et Encro’

‘En termes d’infrastructure et de technique, Matrix était plus complexe que ses prédécesseurs Sky et Encro, de sorte que les utilisateurs étaient convaincus qu’ils pouvaient communiquer sur leurs délits en toute sécurité. Mais c’était faux’, explique Stan Duijf, Hoofd Operatiën van de Nederlandse Eenheid Landelijke Opsporing en Interventies (chef des opérations de l’unité nationale néerlandaise d’enquête et d’intervention).

Le service était également de conception plus internationale que ses prédécesseurs. ‘Nous avons vu passer 33 langues différentes’, ajoute Duijf. ‘L’infrastructure se composait de plus de quarante serveurs répartis dans plusieurs pays, les principaux se trouvant en France et en Allemagne.’ Selon la police, Matrix était dirigé depuis l’Espagne par le principal suspect de nationalité lituanienne. La plupart des utilisateurs étaient situés dans le sud de l’Europe.

Des mois de surveillance

Les enquêteurs ont réussi à infiltrer le service à un moment donné. Pendant plusieurs mois, les agents ont ainsi réussi à surveiller les réseaux criminels et à dénicher des renseignements sur des activités telles que le trafic de drogue, le trafic d’armes et le blanchiment d’argent.

L’opération souligne la nécessité d’une coopération internationale dans la lutte contre le crime organisé. Le succès de cette action, dirigée par une force d’intervention spéciale, prouve, selon la police, que même des réseaux de communication criminels complexes sont vulnérables.

En collaboration avec Dutch IT Channel.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire