Le MWC reçoit une amende pour non-respect de la vie privée à cause de sa reconnaissance faciale
Le Mobile World Congress devra payer 200.000 euros d’amende, parce qu’il n’a pas suffisamment évalué l’impact de la reconnaissance faciale de ses visiteurs.
Le MWC, le plus important salon télécom au monde et le plus grand salon technologique d’Europe, se voit infliger une amende pour son édition de 2021. L’autorité espagnole de protection des données AEPD estime en effet que le MWC a enfreint l’article 35 du GDPR, à savoir l’article traitant de l’évaluation des effets en matière de sécurité des données.
Depuis cette année-là, le salon utilise la reconnaissance faciale pour autoriser l’accès de ses visiteurs. Quiconque ne souhaitait pas s’y soumettre, pouvait présenter une pièce d’identité. Le MWC collabora dans ce but avec Breezz. Il en est allé de même pour les éditions de 2022 et 2023.
Selon le site Techcrunch, la critique de l’AEPD ne porte pas tant sur le fait que le reconnaissance faciale ne pouvait pas être utilisée, mais bien sur l’évaluation que le MWC lui-même devait en faire. La nécessité et la proportionnalité furent trop peu prises en considération. De même, l’organisation n’a que trop peu passé en revue les risques de sécurité possibles, alors que les données biométriques de milliers de personnes étaient traitées.
Une oratrice a déposé plainte
Ce qui est étonnant, c’est que l’affaire est arrivée au grand jour suite à une plainte déposée par une oratrice invitée au MWC en 2021. La Dr. Anastasia Dedyukhina devait en effet y parler (virtuellement) du bien-être numérique, mais on lui demanda préalablement de décliner des données biométriques pour confirmer son identité. Sans le partage de ces données, elle ne pouvait pas y participer, ce qui ne s’est finalement pas produit. Sur LinkedIn, elle explique comment son ressentiment l’incita en fin de compte à déposer une plainte qui a donné lieu à une amende deux ans plus tard. L’édition de 2021 se tint en pleine pandémie de corona et n’a donc accueilli que 17.462 visiteurs. De la décision prise par l’AEPD, on apprend que 7.585 personnes utilisèrent la reconnaissance faciale à l’époque. En comparaison, l’édition de 2023 a été suivie par 88.500 personnes. Il y en eut même 109.000 en période pré-corona en 2019.
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