Pukkelpop: “Prévoir des technologies mobiles alternatives”

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Après la tempête mortelle qui a ravagé la plaine du Pukkelpop, les réactions à l’encontre des opérateurs mobiles ne sont pas tendres. Nombre de festivaliers ne sont pas parvenus à rassurer leur famille par voie téléphonique durant la période cruciale qui a suivi la tempête et ses ravages. Ici et là se pose donc ouvertement la question de savoir si les opérateurs du pays ont bien tout prévu du point de vue organisationnel et technologique, y compris par des spécialistes techniques. Chez Base, l’on aurait enregistré une brève panne surtout durant l’orage.

Après la tempête mortelle qui a ravagé la plaine du Pukkelpop, les réactions à l’encontre des opérateurs mobiles ne sont pas tendres. Nombre de festivaliers ne sont pas parvenus à rassurer leur famille par voie téléphonique durant la période cruciale qui a suivi la tempête et ses ravages. Ici et là se pose donc ouvertement la question de savoir si les opérateurs du pays ont bien tout prévu du point de vue organisationnel et technologique, y compris par des spécialistes techniques.

Chez Base, l’on aurait enregistré une brève panne surtout durant l’orage. “L’eau et l’électricité ne font pas bon ménage”, y déclare-t-on. Mais ensuite, il n’était quasiment pas possible de téléphoner non plus. Même genre de discours chez Belgacom, où l’on affirme que le réseau n’a jamais été paralysé, mais qu’il était en fait impossible de téléphoner entre 19 et 22 heures, parce que trop de gens tentaient de le faire simultanément. Mobistar évoque également des ‘encombrements’ dans le trafic téléphonique entre 18H45 et 23H. Les connexions data et les SMS semblaient être partout un peu plus fiables. Le MVNO Mobile Vikings, qui opère sur le réseau de Base, a même ouvert tout son réseau pour les visiteurs de Pukkelpop.

Les porte-parole de Belgacom, Base et de Mobistar ont donc eu fort à faire pour répondre aux furieuses réactions. “La technologie mobile n’est tout simplement pas conçue pour répondre à ces conditions”, affirme Bart Vandesompele de Base, et les autres porte-parole d’approuver. “C’est comparable à une autoroute à laquelle des centaines de véhicules tentent d’accéder en même temps. A Kiewit, notre réseau a été soudainement sollicité jusqu’à 50 fois plus. Il n’est pas possible de traiter tous ces appels simultanément, surtout quand on sait que nous devons aussi réserver de la capacité pour les numéros d’urgence.”

La capacité réseautique pour un méga-festival comme Pukkelpop n’était-elle dès lors pas trop restreinte? “Pour Pukkelpop, nous prévoyons de toute façon des camions-antennes supplémentaires, afin d’accroître la capacité disponible. Kievit est en effet un endroit, où pendant l’année, il ne faut guère prévoir de capacité, alors que durant ce seul week-end, l’on y trouve soudainement 70.000 personnes”, déclare-t-on chez les trois opérateurs. Chez Belgacom, l’on affirme que la capacité réseautique prévue était à ce moment crucial 10 fois plus importante que la normale et 4 fois supérieure à ce qu’elle était l’an dernier. Or cela n’a cependant pas suffi. “Il s’agit aussi de comparer les plus et les moins: l’on ne peut mettre en oeuvre une batterie de 100 camions-antennes qui étendent le réseau d’une simple pression sur un bouton. Ce n’est pas possible financièrement.”

Les opérateurs se disent prudents également vis-à-vis de la technologie mobile 4G (‘LTE’) plus rapide en vue. “Les possibilités data seront certes augmentées. Peut-être qu’en cas de catastrophe, il sera alors possible d’ouvrir une partie du réseau des données aux appels vocaux. Mais cela, c’est l’avenir qui nous le dira.”

Alternatives S’il est quelqu’un qui ne prend pas ces explications au pied de la lettre, c’est John Baekelmans, CTO Smart Connected Communities chez Cisco et lieutenant du corps des pompiers de Kontich. Sous cette double casquette, il est souvent actif comme bénévole et spécialiste de la communication dans des zones sinistrées. “Dans toute catastrophe, l’on entend la même rengaine de la part des opérateurs: les réseaux mobiles sont engorgés, et personne ne peut y remédier. Alors qu’à chaque coup, il s’agit de prévoir des alternatives.”

Selon Baekelmans, les opérateurs et/ou organisateurs auraient dû mieux réagir face au public jeune présent au Pukkelpop. “La plupart d’entre eux possèdent des smartphones. On le remarque au flux d’informations sur Twitter et Facebook. Il faut réagir en conséquence: prévoir des réseaux de données locaux, le WiFi, le satellite ou n’importe quelle autre technologie et des bornes (hotspots) via lesquelles les jeunes peuvent ‘skyper’. Prévoir par exemple sur le camping un container aménagé comme un café internet proposant différentes technologies mobiles. Dans le cas d’une catastrophe comme celle-ci, il faut ouvrir les réseaux gratuitement aux personnes présentes et utiliser en cascade le réseau mobile qui continue à fonctionner.”

Baekelmans admet certes qu’un service comme Skype est gratuit et représente donc une sérieuse concurrence pour les réseaux mobiles des opérateurs. “Mais ils doivent quand même voir la réalité en face. Il est temps pour eux d’être créatifs dans leurs modèles commerciaux. Et cela ne doit pas uniquement coûter de l’argent, cela doit aussi leur apporter quelque chose.”

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